Trois jours seulement après la présentation des propositions par les ministères de la Santé et de l'Enseignement Supérieur pour résoudre la situation critique des étudiants en médecine, pharmacie et médecine dentaire qui boycottent les cours TP et TD et les examens, ces derniers ont rejeté les solutions avancées par les deux ministères, affirmant ainsi leur détermination à poursuivre leur forme de protestation. Comme lors des sessions précédentes, les salles d'examen des facultés de médecine, pharmacie et médecine dentaire étaient désertes ce lundi matin. Les examens de la première session de l'année universitaire actuelle ont enfin débuté après un retard de deux mois. Seuls quelques étudiants étrangers ainsi que des étudiants des filières militaires et sécuritaires étaient présents, tandis que la majorité a opté pour maintenir le boycott. Malgré l'assertion des ministères selon laquelle les propositions découlaient d'une réunion en présence de représentants des étudiants, ces derniers ont souligné l'absence de tout accord formel. Selon une source de la Commission Nationale des Étudiants en Médecine, médecine dentaire et Pharmacie au Maroc (CNEM) qui s'est confié à Hespress FR, « nous ne reconnaissons pas les termes du communiqué, car aucun accord officiel n'a été établi« . La source a également critiqué les propositions ministérielles, les qualifiant de « dépassées voire régressives » par rapport aux précédentes, et réaffirmant l'attachement des étudiants à un ensemble de revendications. Les ministères de la Santé et de l'Enseignement Supérieur avaient annoncé précédemment leur intention de réduire la durée des études de 7 à 6 ans, une mesure à laquelle les étudiants s'opposent vigoureusement, arguant que cela nuirait à la qualité de la formation et, par extension, à la prestation future de soins de santé. En réponse à la colère des étudiants, les ministères ont avancé plusieurs mesures d'apaisement, notamment une augmentation des indemnités pour les étudiants en sixième année de médecine afin de les égaler à celles de l'ancien système, la possibilité pour les diplômés en médecine de travailler dans les centres de santé de base sans engagement temporel, et l'accélération de la réforme du troisième cycle d'ici janvier 2025. Mais les étudiants ne veulent rien entendre. Ils maintiennent leur position de boycott, affirmant que leur lutte est fondée sur des revendications légitimes. Yasser Akkafi, membre de la CNEM, a souligné que « si les demandes sont satisfaites, nous reprendrons les cours« . De leur côté, les doyens des facultés expriment leur inquiétude quant aux conséquences du boycott sur le calendrier académique. Ibrahim Lakhal, doyen de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et de médecine dentaire de Rabat, a mis en garde contre « un retard difficile à rattraper pour le reste de l'année universitaire« . Alors que les étudiants restent déterminés, le doyen de la Faculté de médecine de Rabat appelle à considérer les répercussions potentielles du boycott sur l'éducation et le fonctionnement des institutions universitaires, tout en respectant le libre choix des étudiants.