Depuis le début de l'année universitaire, la Commission nationale marocaine des étudiants en médecine (CNEM), médecine dentaire et pharmacie, milite pour l'amélioration de la vie estudiantine et la composition même des étudiants de ces filières dans les universités publiques. La CNEM l'avait annoncé. Il y a quelques semaines, la Commission des futurs médecins avait prévenu d'une grève nationale des stages, gardes et cours de TP et TD. Laquelle grève a été suivie d'un sit-in devant le Parlement à Rabat, puis d'une réunion avec les deux ministères de tutelle, à savoir celui de la Santé et de la protection sociale ainsi que celui de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation. «Nous organiserons des Assemblées générales le lundi 25 juillet 2022 au niveau des facultés de médecine et de pharmacie et des facultés de médecine dentaire, afin de voter les détails du dossier de demande dans sa forme définitive», relève-t-on dans le communique de la CNEM diffusé le samedi 16 juillet 2022. Les membres de la Commission n'hésitent pas à menacer la tutelle d'entamer un boycott ouvert à partir de la prochaine rentrée universitaire. Ce boycott aura lieu «s'il n'y a pas de réponse urgente et concrète au dossier de revendications lors de la prochaine réunion de la CNEM avec les deux ministères mercredi 20 juillet 2022 à Rabat», précisent les membres de ladite Commission. «Nous tenons le gouvernement, le ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation et le ministère de la Santé et de la protection sociale pleinement responsables de ce que la situation peut entraîner», poursuit la CNEM. Lire aussi. Maroc: les étudiants en médecine «stigmatisés, mal nourris et mal logés», affirme une étude En effet, les futures blouses blanches se sont réunies avec la tutelle ainsi que le réseau des doyens des facultés afin de discuter des points les plus importants qui préoccupent les étudiants. Parmi lesdits points, la qualité de la formation, la suppression d'une année du cursus en médecine, l'insuffisance des opportunités de stages ainsi que la question de l'intégration des étudiants marocains rentrés d'Ukraine. «C'est un véritable marathon que les membres du CNEM ont entamé ces derniers temps. Les étudiants en médecine tirent la sonnette d'alarme face à la situation désastreuse du secteur de la Santé, au surpeuplement que connaissent les terrains de stages hospitaliers, à l'incertitude sans précédent concernant l'avenir des études, à l'augmentation du nombre de sièges étudiants, aux bourses et les indemnités, au troisième cycle de formation, ainsi qu'à l'intégration des étudiants d'Ukraine», explique la Commission. Dans le détail, la Commission précise que la tutelle n'est pas revenue sur sa décision d'intégrer les étudiants d'Ukraine au sein des facultés marocaines «malgré le rejet de la commission de l'Assemblée générale». Elle note que le ministère de la Santé a récemment déclaré avoir l'intention de «soumettre la question à la présidence et au Conseil du gouvernement pour examen». Elle a également rappelé que la tutelle a promis un programme contractuel entre le ministère de la Santé, de l'Enseignement supérieur et des Finances en présence du Chef du gouvernement, qui répondrait aux besoins des facultés et des hôpitaux selon des pourcentages logiques, notant qu'elle attend la concrétisation de cet engagement. Lire aussi. Refus d'intégration en médecine: le collectif des étudiants marocains en Ukraine réagit En ce qui est des bourses et indemnités, la CNEM avait indiqué que selon le ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur, le ministère des Finances avait validé l'augmentation du budget (après son épuisement) alloué au paiement des indemnités impayées (6.000 dirhams) qui seront versées dès leur réception par le ministère des Finances pour les étudiants en médecine et pharmacie, avec le décaissement de la totalité des indemnités dues (2.000 dirhams) pour les étudiants en médecine dentaire 2015. Pour ce qui est de «Minhaty» , qui est une bourse de l'enseignement supérieur, la CNEM indique avoir travaillé sur ce point en priorité depuis les premières réunions, et a parvenu finalement, après de nombreuses tentatives, à lever la suspension qui empêchait son décaissement, notant que les 24 et 25 juillet ont été fixées comme date limite de versement des trois tranches au profit des étudiants de dernière année, selon le ministère d'Abdellatif Miraoui, et l'Office national des œuvres universitaires, sociales et culturelles. Lire aussi. Médecine: quid des étudiants marocains rentrés d'Ukraine? Concernant le 3e cycle, la CNEM indique que le ministère de l'Enseignement supérieur, ainsi que le réseau des doyens, se sont engagés à impliquer la Commission dans la production et l'approbation du contenu du troisième cycle avant sa mise en œuvre, ainsi que discuter de tous les problèmes liés à la formation médicale et pharmaceutique lors de ces réunions. «Nous affirmons une fois de plus, nous réserver le droit de prendre diverses formes de mesures d'escalade de lutte si nous n'avons pas de réponse concrète dans les jours à venir. Nous appelons tous les étudiants à se mobiliser davantage», conclut la CNEM.