Comme annoncé fin juin par la Commission nationale des étudiants en médecine (CNEM), les futurs médecins ont observé ce mardi 5 juillet une grève nationale des stages, gardes et cours de TP et TD accompagnée d'un sit-in devant le Parlement à Rabat. Après cette escalade, les étudiants ont obtenu une réunion demain, avec les deux ministères de tutelle, à savoir celui de la Santé et de l'Enseignement supérieur. Les raisons de l'escalade des étudiants en médecine générale, pharmacie et dentaires sont nombreuses. Il y a d'abord la qualité de la formation en médecine, la réduction d'une année du cursus en médecine, l'insuffisance des terrains de stages, ou encore l'intégration des étudiants marocains d'Ukraine. Dans un communiqué, la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie du Maroc avait critiqué « le cahier de contrôle pédagogique qui encadre le troisième cycle des études de médecine, ainsi que l'effroyable surpeuplement que connaissent les terrains de stages hospitaliers ». « Au lieu de prendre des décisions visant à étendre les terrains de formation des hôpitaux et à améliorer la qualité de la formation médicale et pharmaceutique, l'unilatéralisme persiste en plus de mener des politiques qui menacent le secteur de la santé du pays via des décisions destructrices », a déploré la Commission. De plus, la CME avait estimé que la réduction de la durée de formation de sept à six ans suscite « de nombreuses inquiétudes quant à la qualité de la formation, principalement au regard de la qualité du diplôme et de son internationalité et les conditions de formation en sixième année ». Concernant l'intégration des étudiants d'Ukraine au sein des facultés de médecine au Maroc, la CNEM avait renouvelé son rejet de cette démarche d'intégration, la jugeant impossible à réaliser en raison de la menace directe qu'elle représente sur la qualité de la formation des étudiants en médecine. Aujourd'hui, ils étaient nombreux a protesté devant le Parlement à Rabat pour faire entendre leurs doléances malgré une réunion tenue mercredi dernier, et « qui n'a abouti à rien de concret » selon Mohamed Kassimi Alaoui, coordinateur de la Commission nationale des étudiants en médecine au Maroc (CNEM) qui s'est confié à Hespress Fr. Après leur escalade à Rabat et la grève nationale observée ce mardi, les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur ont convoqué les représentants des étudiants en médecine à la table du dialogue demain, mardi 5 juillet, nous confie Mohamed. Les deux ministères de tutelle craignent probablement une autre colère des futurs médecins qui peut entraîner une crise comme celle observée en 2019, lorsqu'ils ont observé une grève générale (cours et stages) de plus de 8 mois, alors qu'ils sont les plus présents dans les CHU du Royaume. Il convient de rappeler que le ministre de l'Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, avait qualifié « d'incompréhensible » l'annonce de grève des futurs médecins, regrettant l'affrontement en cours avec les étudiants marocains d'Ukraine et l'incompréhension des étudiants locaux pour leur situation exceptionnelle. « Le ministère travaille à trouver une solution pour les étudiants venant d'Ukraine, et l'opinion publique est également sollicitée pour convaincre les étudiants marocains de la nécessité d'interagir avec cette catégorie », avait confié le ministre dans une déclaration à Hespress rejetant la position des futurs médecins. Pour le ministre, les étudiants marocains en médecins sont « devenus des administrateurs et des pédagogues qui parlent de sujets loin de leur spécialisation et de leurs études ». Miraoui s'est donc posé la question : « Pourquoi alors ce refus » estimant qu'il y a « quelque chose qui cloche ».