Les futurs médecins haussent le temps. La grève et le sit-in national, annoncés récemment par la Commission nationale des étudiants en médecine au Maroc (CNEM), ont bien eu lieu mardi à 10h30 devant les CHU de l'ensemble du Royaume. Les détails. Des centaines de jeunes étudiants en médecine (générale, dentaire, pharmacie) se sont rassemblés mardi 12 février devant tous les CHU du Maroc pour protester contre « l'insouciance » du ministère de la Santé et du ministère de l'Enseignement supérieur des obstacles qui entravent leurs cursus. Les protestataires s'élèvent aussi contre « les nombreuses failles que connaissent les Facultés de médecine publiques et les CHU, ainsi que contre les décisions prises aléatoirement ». Lors de ce sit-in national, plusieurs pancartes ont été brandies par les futurs médecins sur lesquelles l'on pouvait lire des slogans comme « Vous avez des millions, Nous sommes des millions » ou encore « le CHU, on s'est battu pour le gagner, on se bâtera pour le garder ». Des slogans qui font référence à l'une des quatre revendications phares des étudiants en médecine qu'ils surnomment le « point du non-retour ». Il s'agit de « leur refus total que les étudiants des Facultés de médecine privées passent le concours d'internat au sein des CHU publics ». « Nous voulons qu'il y est un document officiel disant que les étudiants des facultés privées (ce qu'on appelle les Fondations) ne passent pas leur concours d'Internat au sein des CHU publics du Maroc, mais plutôt au sein de leur propre CHU », a déclaré Moad Labdaoui au micro de Hespress Fr. Le deuxième point concerne l'augmentation du nombre de postes budgétaires réservés au médecin interne des CHU, puisque la « population s'accroît de jour en jour et le besoin en médecins croît avec, et plus particulièrement le besoin en spécialités », explique notre interlocuteur. Il y a notamment le stage interné qui leur pose problème. Comment ? Les étudiants en médecine « dépendent de plusieurs personnes et pas seulement leurs professeurs pour valider leurs stages ». Ce qui les amènent à faire « des gardes et des taches qui ne sont pas les siennes et qui ne doivent pas leur être attribuées ». Les futurs médecins réclament également « l'extension des terrains de stage ». Les étudiants ont du mal à être formés dans « des structures qui ne leur suffisent plus parce qu'ils sont de plus en plus nombreux, alors que le nombre d'infrastructures est très limité ». Le dernier point concerne la « réforme des études médicales », qui ne leur correspond pas et qui laissent les futurs médecins « dans le flou » sans connaitre ce qui les attend dans « le cadre de l'exercice de leur profession ». La grève et le sit-in des futurs médecins organisés par la CNEM ont enregistré un taux de réussite de 100%. Des milliers d'étudiants y ont participé dans l'ensemble du territoire marocain. Du côté du ministère de la Santé et du ministère de l'Enseignement supérieur, aucune réaction n'a été remarquée. Faudra attendre les prochains jours pour voir, surtout que les futurs médecins promettent de « ne pas lâcher prise ». Affaire à suivre ...