Près de 10.000 étudiants en médecine (générale, dentaire, pharmacie) ont manifesté leur colère, jeudi 14 mars, devant le ministère de la santé. Ils affichent encore et toujours les mêmes revendications déclarées lors des précédents Sit-in et grèves, que le gouvernement continue d'« ignorer », à savoir entre autres, «l'amélioration et l'extension des terrains de stage, la révision de la réforme des études médicales, le rejet de la privatisation de l'enseignement supérieur». En désespoir de cause, les futurs médecins annoncent des mesures « extrêmes » pour que leurs revendications soient prises au sérieux. Les détails. Dans le cadre de leur mouvement de protestation, les futurs médecins « très remontés », ont déjà organisé le 12 février une grève et un sit-in national et signé une pétition conjointe avec les futurs ingénieurs du Maroc pour dire «NON à la privatisation de l'enseignement», ont observé, jeudi dernier, une énième manifestation « gigantesque » devant le ministère de la Santé, avec l'espoir de voir le ministère de la Santé réagir face à leurs revendications « légitimes » et se penche sur les « failles que connaissent les Facultés publiques de médecine et les CHU». Voulant faire montre de bonne foi et de «sa volonté de répondre aux revendications des futurs médecins», le département de tutelle « a reçu » la Coordination nationale des étudiants en médecine au Maroc (CNEM), à fait savoir Moad Labdaoui, membre de la CNEM et étudiant en médecine, qui a toutefois, confié à Hespress Fr que les futurs médecins « étaient surpris » d'apprendre, à travers un communiqué du ministère de l'Education Nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, la tenue d'une réunion le 15 mars dernier au siège du ministère, en présence de Said Amzazi, ministre de l'éducation, et Anass Doukkali, ministre de la Santé, «sans qu'il n'y ait aucun représentant de la CNEM». «Comment se fait-il qu'une réunion qui discutera des problèmes qui concernent des étudiants en médecine soit tenue sans qu'il y ait le moindre étudiant en médecine, sachant que le ministère de l'Enseignement Supérieur a refusé de nous recevoir malgré les nombreuses demandes que nous avons envoyées dans ce sens ! », poursuit Moad. Suite à cet « acte inacceptable de la part des deux ministères, les futurs médecins refusent les réformes proposées» par ces derniers et «optent pour l'escalade à un niveau supérieur de protestation», a-t-il dit En effet, la CNEM a organisé une assemblée générale, jusque tard dans la soirée de ce lundi 18 mars, avec la participation d'une centaine d'étudiants en médecine afin de discuter les prochaines étapes de lutte pour leur dossier revendicatif. Il en est ressorti que les étudiants en médecine « refusent toutes les réformes mentionnées dans le communiqué du ministère de l'enseignement supérieur suite à la non convocation des étudiants en médecine pour discuter des problèmes qui les concernent lors de la réunion du 15 mars». Les protestataires annoncent également, «le boycott de tous les cours magistraux et cours pratiques et dirigés». Il n'y aura donc «aucune activité au sein des facultés à partir de mardi 19 mars», poursuit notre interlocuteur. Les étudiants boycotteront également « les stages hospitaliers dans l'ensemble des CHU du royaume, ainsi que les gardes de nuit et ce, à partir du lundi 25 mars», de même qu'ils ont décidé «le maintien des manifestations jusqu'à ce que la totalité de leurs revendications soient satisfaites».