Les étudiants en médecine (générale, dentaire et pharmacie) boycottent, à partir de ce mardi 19 mars, les cours magistraux, théoriques et pratiques des facultés publiques de médecine. Raison invoquée: la tenue d'une réunion, au ministère de l'Education nationale, alors qu'aucun représentant des étudiants en médecine n'y a été convié, au moment où étaient des débattues des questions les concernant en premier lieu. Les futurs médecins ont, de fait, rejeté toutes les propositions des départements d'Amzazi et Doukkali, et démarrent un boycott ouvert, suivi d'un autre des stages médicaux. Les détails. Après le sit-in des étudiants en médecine, jeudi 14 mars, devant le ministère de la Santé et qui a rassemblé plus de 10.000 étudiants, une réunion s'est tenue le 15 mars au ministère de l'Education nationale, pour discuter et examiner plusieurs points qui concernent les facultés de médecine (générale, dentaire, pharmacie), «en vue d'écarter toute confusion ou ambiguïté chez les étudiants en médecine», selon le communiqué du ministère de l'Education Nationale. La réunion, tenue en présence du secrétaire général de ministère de la santé et le secrétaire général du ministère de l'éducation nationale, ainsi que les directeurs centraux des deux ministères et les doyens des facultés de médecine générale, de pharmacie et des facultés de médecine dentaire, a permis à ces derniers d'expliquer que «la réforme du 3e cycle et tout ce qui la concerne, fait l'objet d'étude et de discussion entre les différents intervenants dans ce domaine. Et par conséquent, le concours d'internat en médecine n'a connu aucun changement en attendant la mise en œuvre de cette réforme», peut-on lire dans le communiqué issu de cette séance de travail. Ils ont également souligné que le statut juridique du concours d'internant n'a subi aucune modification qui permet aux étudiants en médecine privée de passer le concours d'internat organisé par les facultés publiques de médecine (générale, dentaire, pharmacie) . Un point qui est à la tête des revendications des futurs médecins et qu'ils surnomment «le point de non-retour». Le troisième point concerne les cahiers des normes pédagogiques nationales (CNPN), qui «ne précisent pas les modalités de formation des 6e et 7e années, mais laissent ce point entre les mains des facultés de médecine selon leurs conditions et leurs choix pédagogiques, en prenant en compte l'intérêt de l'étudiant, et en impliquant les représentants des professeurs chercheurs et les étudiants dans ce domaine». Toujours selon le communiqué, le 4ème point concerne les CNPN qui stipulent que les facultés de médecine de l'Etat organisent un examen national d'habilitation qui se déroule en 3 sessions par an. Cependant, chaque faculté de médecine (générale, dentaire, pharmacie) organise son propre examen national. Et donc les CNPN ne mentionnent pas l'organisation d'un examen normalisé, et que le but derrière cet examen national d'habilitation est de déterminer si les futurs médecins possèdent les compétences professionnelles nécessaires pour assurer leur fonction. Le cinquième point annonce l'organisation d'une série de réunions au niveau des parties concernées, en présence des responsables des facultés de médecine générale, pharmacie et dentaires, et également la participation des directions centrales du ministère de la santé et des CHU, « en vue de développer et d'améliorer les espaces de formation, au sein des hôpitaux, pour les futurs médecins ». Des accords seront également signés pour définir les obligations de chaque partie, afin de permettre aux étudiants des facultés publiques de médecine de suivre leur formation et leur stages nécessaires pour l'achèvement de leur cursus. Toutes ces réformes et ces explications, mentionnées dans le communiqué du ministère de l'Education nationale, ont été rejetées par les futurs médecins, pour une simple raison. Moad Labdaoui, étudiant en 3ème année de médecine générale et membre de la CNEM explique, à Hespress Fr, que «de un, ces réformes ne répondent pas à toutes nos revendications, et de deux, aucun représentant des étudiants en médecine n'était présent lors de cette réunion alors que les sujets abordés nous concernent avant tout ». Sur ce, la coordination nationale des étudiants en Médecine au Maroc (CNEM), annonce une série de mouvements de protestation, à savoir le boycott des cours magistraux, théoriques et pratiques au sein des facultés de médecine de l'Etat (générale, dentaire et pharmacie), suivi d'un boycott des stages médicaux à partir du lundi 25 mars, jusqu'à nouvel ordre.