Avec près d'un demi million de candidats qui s'apprêtent à passer, dans quelques jours, les examens du baccalauréat au titre de l'année scolaire 2022-2023, la problématique de la triche refait surface. Cependant, le ministère de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports promet le renforcement de son dispositif anti-triche. Le ministre de tutelle, Chakib Benmoussa, a affirmé, lundi devant les députés de la Chambre des Représentants, que son département a mené plusieurs campagnes de sensibilisation et coordonné avec les autorités régionales et sécuritaires pour prévenir ce phénomène sous toutes ses formes, en mobilisant tous les partenaires et les parents d'élèves aussi. Pour Abdellah Ghmimat, secrétaire général de la Fédération nationale de l'enseignement (FNE), ces mesures peuvent en effet contribuer à la réduction des cas de fraude si celles-ci sont mises en œuvre de manière intensive et équilibrée. Toutefois, il a fait valoir qu'elles demeurent insuffisantes pour faire face à une telle problématique. Ghmimat a souligné, dans une déclaration à Hespress, que la triche « est un phénomène général qui n'affecte pas seulement le secteur de l'éducation, mais s'y est approfondi et est devenu structurelle pour de nombreuses raisons, notamment l'échec du système éducatif, la baisse du niveau des élèves, ainsi que l'absence d'égalité des chances résultant de l'encouragement du ministère au secteur privé et aux heures supplémentaires, ce qui crée une concurrence déloyale entre les élèves« . Et d'ajouter: « Par conséquent, toutes les composantes de la société doivent sensibiliser les élèves et étudiants », précisant que « l'obtention d'un diplôme par des méthodes illégales ne sera bénéfique ni au titulaire, ni à sa famille, ni à la société en général« . De plus, le secrétaire général de la FNE estime nécessaire d'introduire de nombreuses mesures, dont la plus importante est d'assurer la protection des personnes affectées à la garde dans les centres d'examen, en raison des précédentes agressions menées par les élèves et qui ont poussé ces surveillants à refuser cette affectation ou à fournir des certificats médicales pour justifier leur absence.