Le ministre de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, vient de tenir une réunion, lundi 21 novembre, avec les syndicats les plus représentatifs du secteur de l'Education. Une manière d'absorber la colère des enseignants contractuels qui persiste depuis 2016. La problématique liée au statut des enseignants contractuels persiste depuis 2016 impactant la qualité du système éducatif à cause des grèves répétitives de cette catégorie du personnel de l'Education nationale. Pour surmonter cette situation conflictuelle, des pistes de solution viennent d'être proposées par le ministre de tutelle lors de cette réunion, en présence des cinq syndicats les plus représentatifs du secteur de l'Education, notamment la Fédération nationale de l'enseignement (FNE). D'après le secrétaire général de la FNE, Abdellah Ghmimat, le gouvernement a montré son ferme attachement au système de recrutement régional des contractuels. Une formule rejetée par cette même organisation syndicale qui continue de revendiquer l'intégration des enseignants contractuels dans la Fonction publique. « Nous considérons que le recrutement régional ne satisfait pas les besoins et normes de l'intégration des enseignants contractuels dans la Fonction publique », a indiqué Abdellah Ghmimat. Concernant le cahier revendicatif des syndicats, Chakib Benmoussa a approuvé une série de revendications relatives notamment à l'augmentation des indemnités complémentaires pour 3600 fonctionnaires de l'Education, en particulier les inspecteurs, les professeurs agrégés, les cadres de l'orientation et de la planification et les cadres de l'administration pédagogique. Le ministère a, en effet, alloué à cette mesure une enveloppe de 8 millions de dirhams. Ainsi, le ministre a envoyé des signaux positifs quant aux différents dossiers, notamment celui relatif au statut des assistants administratifs et techniques, celui des enseignants chargés de mission en dehors du circuit d'origine, le statut des inspecteurs de l'orientation et de la planification ainsi que la mise en place du cadre de l'inspecteur agrégé. La tutelle s'est également montrée positive quant au dossier des enseignants de « la cellule 10 ». Il s'agit de fonctionnaires de l'Education nationale dans les cycles primaire et collégien ayant démarré leur activité professionnelle à l'échelle 9 et qui en sont toujours à l'échelle 10 malgré 20 ans d'ancienneté. Le syndicat souligne, dans ce sens, la nécessité d'adopter l'approche par ancienneté de l'ordre de 15 ans et 6 ans par échelle pour l'avancement des enseignants. Une approche qui, selon le syndicat, pourrait aboutir à la résolution de ce dossier en suspens depuis des années. Chakib Benmoussa a, par ailleurs, approuvé le traitement du dossier relatif à l'avancement en échelons des enseignants de l'Education nationale titulaires de doctorat. Lors de la même réunion, tenue au siège du ministère de tutelle, Chakib Benmoussa a affirmé que son département procédera au règlement des indemnités au titre des promotions de l'année 2020, en décembre prochain. Quant aux indemnités des promotions 2021, elles devraient être réglées au mois de mars 2023. Selon la FNE, la réunion a discuté aussi de la question des incitations financières au corps éducatif. En effet, le ministre a indiqué que son département compte allouer, à ce titre, un montant de 10.000 dirhams par an et par personne, au bénéfice des fonctionnaires de 500 institutions en 2023, soit 10.000 enseignants puis de 2.600 institutions en 2024, en attendant sa généralisation à d'autres institutions du Maroc. Une mesure jugée insuffisante par le syndicat car elle ne répond pas aux attentes des enseignants contractuels. Les syndicats les plus représentatifs revendiquent, par contre, l'augmentation des salaires des concernés et l'institutionnalisation d'un 13ème mois pour l'ensemble des cadres des AREF. Afin d'accélérer le dossier des enseignants contractuels, les syndicats revendiquent, en fait, la mise en oeuvre de l'accord du 18 janvier 2022 conclu entre les syndicats les plus représentatifs et la tutelle. Pour rappel, les enseignants contractuels s'apprêtent à lancer une grève nationale le 25 novembre.