C'est une problématique qui refait surface à chaque fois que les examens du baccalauréat ont lieu. Certains étudiants veulent obtenir le fameux certificat à tout prix, ils cherchent donc à frauder en usant de tous les moyens non permis. Une réalité amère qui incite le corps pédagogique à être sur le pied de guerre, particulièrement avec le développement de la triche High Tech. Intervenant, lundi 29 mai, lors de la séance plénière à la Chambre des Représentants pour répondre aux questions des députés, le ministre de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, s'est dit soucieux de lutter contre la triche aux examens. Il a de même expliqué que son département a mené des campagnes de sensibilisation et coordonné avec les autorités régionales et sécuritaires pour prévenir ce phénomène sous toutes ses formes. A la clé, la mobilisation de tous les partenaires, particulièrement les parents d'élèves, afin de les sensibiliser à la gravité de ces actes et à leurs conséquences juridiques. Tout comme le corps pédagogique de l'école, les parents d'élèves sont soucieux de la problématique de la triche aux examens, car il s'agit tout simplement d'une pratique qui va à l'encontre des principes de l'égalité des chances et de la réussite par mérite. C'est dans l'objectif de veiller à ce que les épreuves du baccalauréat passent dans les meilleures conditions que la Fédération nationale des associations des parents d'élèves du Maroc annonce sa mobilisation totale. « Les préparatifs ont déjà commencé. Nous travaillons en collaboration avec tout le staff pédagogique pour sensibiliser les élèves ainsi que leurs familles à cette problématique et ce qu'elle pourrait avoir comme effets sur leurs cursus », dit Noureddine Akkouri, président de ladite fédération, qui considère que l'acte de sensibilisation est en mesure d'aider un certain nombre d'élèves à éviter de tomber dans le piège qui conduit à des mesures qui les pénalisent. « Généralement, les élèves affichent une attitude positive quand ils nous entendent dire que ceux qui trichent sont les victimes d'eux mêmes, car ils peuvent être écartés des études pendant un an ou plus », ajoute-t-il, incitant les élèves à s'organiser davantage pour réussir leurs épreuves. En guise de préparation à l'événement du baccalauréat, la Fédération des associations des parents d'élèves du Maroc prévoit, outre les campagnes de sensibilisation, la mobilisation totale lors des jours des examens pour garantir leur déroulement dans un climat de transparence, d'intégrité et d'égalité des chances. « Chaque association des parents d'élèves de chaque établissement scolaire sera mobilisée le jour « j » pour assurer que les élèves n'ont pas de téléphones portables sur eux ou des outils électroniques qui peuvent les aider à tricher », explique Akkouri.
La triche Hight Tech, un défi de taille Malgré la mobilisation des différentes parties prenantes, le défi semble plus grand que l'on ne pense, surtout à cause du développement de nouvelles méthodes de triche, par la force de la technologie. Carte VIP, montres et lunettes connectées, débardeur Bluetooth... les appareils technologiques permettant la triche ne manquent pas. Ils sont importés illégalement depuis l'étranger ou fabriqués localement pour être vendus à des prix accessibles sur les plateformes de vente en ligne, compliquant ainsi la tâche aux cadres pédagogiques de l'école. Raison pour laquelle Noureddine Akkouri appelle à doubler les efforts pour mettre fin à ces réseaux de commercialisation des appareils électroniques conçus pour aider à la triche. Si la plupart des outils de triche utilisés par les élèves nécessitent, forcément, un accès au réseau et à Internet, la Fédération propose une autre solution : celle d'interrompre le réseau dans l'enceinte de l'école pendant la période des examens. Néanmoins, cette solution reste difficile à mettre à exécution, selon Akkouri, et ce, pour plusieurs raisons dont les pertes qui peuvent en résulter pour les sociétés de télécommunication. Reste donc à réfléchir à des solutions pratiques et surtout réalisables. Il est à noter que le nombre total des candidats devant passer les examens du baccalauréat au titre de l'année scolaire 2022-2023 s'élève à 426.000, soit une hausse de 18% par rapport à l'année précédente.