Le nouveau ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares Bueno, qui a remplacé, la désormais inculpée Arancha González Laya, brûlée en cela, par la crise avec le Maroc qu'elle a déclenchée, en introduisant en Espagne, secrètement Brahim Ghali le chef du mouvement fantomatique du polisario, a eu un entretien téléphonique avec son homologue marocain, Nasser Bourita. Les deux diplomates en chef, ont convenu mardi de tenir très prochainement une réunion en présentiel. Cette rencontre sera la première à avoir lieu, depuis le début de la crise bilatérale et elle signe un début de processus de dégel, eu égard au discours royal de la « révolution du Roi et du Peuple » du 20 août dernier où le Roi, Mohammed VI a souhaité « inaugurer une étape inédite ». Le MAE espagnol, un diplomate de carrière, mais également le sherpa de Pedro Sanchez est l'un des principaux conseillers de ce dernier en politique internationale. Il a également été à l'avant-garde des grandes négociations internationales, notamment le Brexit, et a été responsable de la préparation de nombreuses nominations internationales pour le président du gouvernement espagnol. En un peu plus d'un mois au pouvoir, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a pris un tournant radical dans la politique espagnole à l'égard du Maroc. C'est en tous cas un changement profond par rapport au mandat d'un an et demi d'Arancha Gonzalez Laya à la tête de la diplomatie espagnole. Après donc, la crise diplomatique, il semblerait plus évident que jamais, que Marocains et Espagnols soient à nouveau disposés à s'asseoir à la même table. Aussi, la future rencontre entre les ministres marocain et espagnol est une étape importante dans le « nouvel esprit » qui entourerait les relations bilatérales entre nos deux pays voisins. C'est précisément la médiation de la monarchie marocaine qui a été fondamentale pour rapprocher les positions à un moment aussi compliqué que celui que traversaient les relations diplomatiques entre les deux pays. En outre, le ministre Albares avait déjà annoncé que la communication avec les pays d'Afrique du Nord était l'une de ses principales préoccupations. Ce qui se reflète désormais dans ces entretiens et ses premières positions. Selon des sources diplomatiques, José Luis Albares entend maintenir des relations de « respect mutuel » et « faire un pas de plus vers la normalisation » avec le Maroc. Cela étant, même si les deux pays rivalisent d'amabilité, cela ne règle pas les problèmes de fond, sources de tensions récurrentes entre nos deux Etats. De ce côté-ci de la rive, bien des questions restent en suspens et elles doivent être tirées au clair pour que l'on sache où l'on va. Rabat exige de Madrid de se prononcer sur la question du Sahara marocain. Le gouvernement espagnol à l'instar d'autres européens, tergiverse et n'a pas fait encore montre d'une position claire sur cette question, qui entre autres raisons est l'une, qui avait conduit au rappel de l'ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, pour consultations. La représentante du Royaume n'a toujours pas rejoint Madrid depuis son départ en mai. Il se murmure que son retour devrait devenir une réalité prochainement et qui fait l'objet de rumeurs depuis la fin du mois d'août. Le retour prochain à un dialogue entre les ministres des affaires étrangères est une bonne nouvelle pour le renforcement des liens vitaux pour les deux Royaumes. La nécessité et la volonté se conjuguent, au présent pour la fin de cette brouille à des fins d'un meilleur avenir entre le Maroc et l'Espagne. Tout le monde serait gagnant, partenariat, coopération et voisinage respectueux obligent. Mais le dégel des relations entre Rabat et Madrid que l'on a noté ces derniers jours pourrait prendre un coup de froid car à la question épineuse de notre souveraineté sur le Sahara, s'ajoute celle migratoire et le devenir des deux enclaves occupées et surtout celle qui va à nouveau être tranchée et dont la décision est attendue fin septembre. En effet, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) doit se prononcer sur les accords commerciaux entre le Maroc et l'UE. A titre de brouille, cela risque l'embrouille pour Sanchez qui se dit, volontiers intermédiaire entre Rabat et Bruxelles. Et encore on ne vous dit pas de celles en off. C'est un sacré curetage qui est attendue dans les relations des deux pays.