La crise sanitaire du Covid-19 n'est pas le seul soucis du ministre de la santé Khalid Ait Taleb. Après la protestation du Mouvement des infirmiers et techniciens de santé du Maroc (MITSM) devant le siège de son département à Rabat pour faire valoir leurs droits, c'est au tour de la coordination des infirmiers diplômés de l'état avec 2 ans de formation, de monter au créneau. Photo : Mounir Mehimdate Ce mouvement d'infirmiers comptant 5.000 professionnels, a tenu un sit-in, mardi 22 septembre devant le ministère de la santé à Rabat, demandant à la tutelle une « promotion exceptionnelle ». Cela dit, le ministère des finances estime que le fait d'accorder cette « promotion exceptionnelle » à cette catégorie poussera d'autres catégories de fonctionnaires de l'Etat à l'exiger. Dans les détails, il s'agit d'une catégorie d'infirmiers faisant partie de l'ancien système et ayant une formation de Bac+2. À l'époque, ils avaient intégré la fonction publique à l'échelle 8 ou 9. Entre-temps, les choses ont changé. En 2006, pour intégrer la fonction publique en tant qu'infirmier, il fallait une licence (Bac+3), qui intègre l'infirmier directement à l'échelle 10, explique à Hespress Fr un syndicaliste proche du dossier. Photo : Mounir Mehimdate Cependant, les 5.000 infirmiers avec deux ans de formation, se sentent aujourd'hui « méprisés » par leur tutelle et « écartés » à tous les niveaux, explique notre interlocuteur, « surtout que les jeunes diplômés, ayant un Bac+3, intègrent directement l'échelle 10, tandis qu'eux, sont toujours bloqués à l'échelle 9. Et c'est un point qui les dérange vu qu'ils ont cumulé plusieurs années d'ancienneté et d'expérience ». Pour remédier à leur situation, le ministère de la santé a soumis il y a deux semaines au Secrétariat général du gouvernement (SGG), un projet de loi les concernant et qui propose aux infirmiers de l'échelle 9 une promotion vers l'échelle 10, et ceux de l'échelle 10, 2 ans d'ancienneté de plus. Photo : Mounir Mehimdate Mais le projet de loi, qui a fuité, n'a pas satisfait cette catégorie de professionnels de la santé, « d'où l'organisation du sit-in devant le siège du ministère » assure notre interlocuteur. Ils demandent ainsi une promotion exceptionnelle, à savoir faire passer les infirmiers de l'échelle 10 à l'échelle 11 et ceux de l'échelle 11 à l'hors échelle, explique le syndicaliste. Face à cette situation, le ministère de la santé a retiré son projet de loi du SGG et l'a remis sur la table des négociations avec les syndicats les plus représentatifs du secteur. « Aujourd'hui, tous les jeunes diplômés avec un Bac+3 passent à l'échelle 10. Face à cela, cette catégorie d'infirmiers dont la plupart sont proches de la retraite, se sentent méprisés et qualifient cela d'injustice à leur égard », souligne notre interlocuteur. Photo : Mounir Mehimdate Il conclut que cette catégorie d'infirmiers, « estime être écartée de tous les calculs de la tutelle, en rappelant qu'en 1990, ils étaient victimes de la fermeture des écoles des cadres. Cette école, et après deux ans de formation après le Bac, permettait de suivre une formation du cycle supérieur et devenir ainsi un cadre infirmier. Ils estiment ainsi que la fermeture de cette école, a mis fin à toute perspective de promotion à l'époque. Ils se sentent donc victimes de plusieurs politiques et veulent obtenir une promotion exceptionnelle pour l'ensemble des diplômés de l'état avec deux ans de formation ».