Le mouvement des infirmiers et des techniciens de la santé du Maroc (MITSM) ne lâche rien. Alors que cette catégorie de professionnels de la santé avait marqué une pause dans son mouvement de protestation pendant plus de 5 mois, en liaison avec la pandémie du Covid-19, elle revient aujourd'hui à la charge pour dénoncer plusieurs décisions prises par la tutelle et rappelle son attachement à son dossier revendicatif. Au front face à la pandémie du Covid-19 depuis son apparition au Royaume, le MITSM livre dans un premier temps, le nombre de cas confirmés Coronavirus dans ses rangs et demande encore une fois "l'égalité dans l'indemnité sur les accidents de travail". Une indemnité qui connaît plusieurs inégalités entre professionnels de santé, souligne un membre du MITSM à Hespress Fr. Par ailleurs, le mouvement des infirmiers et techniciens de santé a indiqué que la pandémie du Covid-19 a démontré clairement la pénurie en professionnels de la santé, notamment les infirmiers et techniciens. Il demande dans ce sens au ministère de la Santé d'embaucher les nouveaux lauréats, loin du concept de "contractualisation" que le mouvement rejette catégoriquement. "Les infirmiers et techniciens de santé ont réalisé un travail extraordinaire pendant la pandémie du Covid-19 et continuent de le faire malgré la fatigue physique et psychique. Mais les dernières décisions du ministre étaient comme un coup de grâce pour nous. Annuler nos congés et nous proposer de primes médiocres est juste aberrant. Il faut que la tutelle se ressaisisse", s'indigne notre interlocuteur. En effet, dans son communiqué, le MITSM dénonce l'annulation des congés (de 10 jours seulement) ce qui fortement impacté ce corps, auquel le Roi a rendu hommage en « louant les efforts considérables des professionnels de santé dans son discours de la fête du trône, demandant que ces derniers bénéficient d'un traitement spécial, au moment où le ministre fait tout à fait le contraire". Face à tous ces chamboulements qui secouent le secteur de la santé au Maroc, le mouvement des infirmiers et techniciens de santé a donc tenu, courant de la semaine, son conseil lors duquel il a soulevé plusieurs questions et pris plusieurs décisions. Tout en saluant les efforts et sacrifices des professionnels et cadres de santé dans leur combat contre la pandémie du Covid-19, le MITSM indique "refuser la prime médiocre que compte débourser le ministère de la Santé, comme motivation aux professionnels de santé", et insiste sur le fait "que toute motivation qui ne prend pas en considération la révision du système d'indemnité sur les accidents du travail, est refusée". De même, le MITSM assure tenir plus que tout à son dossier revendicatif "que le ministère essaie de minimiser" et qui consiste en 6 revendications phares, à savoir la création de l'ordre des infirmiers et des techniciens de santé et l'élaboration du référentiel d'emploi et de compétences (REC), l'augmentation de la prime de risque. Ils demandent pareillement au ministère de la Santé, qu'il y ait «des formations de base et des formations continues adaptées aux besoins réels afin de revoir le rythme d'avancement de l'infirmier, l'augmentation des effectifs en embauchant les lauréats infirmiers pour soulager les effectifs en exercice, l'égalité des chances en matière de promotion professionnelle à l'instar des autres catégories (ingénieurs, pharmaciens, médecins et autres fonctions publiques) et enfin le recours et l'équité pour les victimes du décret n°2-12-535 portant statut particulier du corps interministériel des infirmiers et des techniciens de santé». À cet effet, le MITSM annonce l'organisation de sit-in provinciaux et régionaux, les mercredi 19 août et jeudi 27 août prochain, à midi, soit devant les hôpitaux ou les directions régionales. Les membres du mouvement, est-il précisé, poursuivront leur fonction hospitalière comme d'habitude mais en portant encore et toujours les brassards noirs qui expriment leur mécontentement de la situation du secteur de la santé.