L'Alliance démocratique pour la libération des détenus politiques et la fin de l'embargo sur le Rif, formée de 33 organisations politiques, syndicales, féminines et de défense des droits de l'Homme, a saisi dans une « lettre urgente », le délégué général à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Saleh Tamek, pour demander une autorisation de rendre visite au détenu Rabie El Ablak à la prison de Tanger. Dans sa missive, signée par son coordinateur Aziz Ghali et datée du 21 octobre, la coalition précise que dans le cadre du suivi de la situation « délicate et critique » du détenu Rabie El Ablak, condamné à 5 ans de prison, et qui observe depuis le 1er septembre 2019 une grève de la faim, elle demande une autorisation de visite « au cours de la semaine« . Pour rappel, l'Association marocaine des droits humains (AMDH), présidée par le même Aziz Ghali, avait saisi le 18 octobre, le délégué général, le ministre en charge des droits de l'Homme, le ministre de la Justice, le président du CNDH, et le délégué interministériel aux droits de l'Homme, pour réclamer « une intervention urgente au profit de Rabie El Ablak, qui a observé depuis sa détention, plus de 280 jours de grève de la faim et qui commence à présenter des signes inquiétants de détérioration de son état de santé« . Les signataires de la lettre invoquent à cet égard l'article 20 de la Constitution qui stipule que « le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit« . Grève ultime A signaler que le détenu du Hirak avait annoncé dans une lettre écrite, révélée par sa famille, qu'il entame sa dernière grève de la faim. Une sorte de message d'adieu, partagé par le frère de l'activiste, Abbdellatif El Ablak, sur son compte Facebook. Le détenu y déclare qu' »il s'efforçait d'attendre malgré tout ce qui se passait » . « Ce n'est pas une faiblesse ou une lâcheté de ma part, j'essaie de ne pas briser le cœur de ma mère et de ma famille, mais malheureusement, je ne peux plus supporter. À ma femme, je demande pardon pour toutes les souffrances que je t'ai causées. Mon cœur se déchire jour après jour. Je suis devenu comme un oiseau dans une cage en train de mourir sous doses successives » , peut-on notamment lire dans la missive de Rabii Lablaq. Le détenu a appelé les membres du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) à ne pas lui rendre visite, soulignant qu'ils « ne sont pas les bienvenus » . Idem pour « toute personne qui tenterait de discuter du sujet de la grève de la faim » avec lui, car sa réponse sera de « refuser ».