Le détenu du Hirak du Rif Rabiï Lablak a soumis ce jeudi une lettre à l'administration de la prison de Tanger 2 l'informant de son interruption de la grève de la faim « en dépit du fait qu'il ne l'a pas informé du début de sa grève ». Une information confirmée par son frère et par le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH). Sa famille ainsi que les ONG s'intéressant aux conditions de détention des activistes du Hirak évoquent une grève de la faim depuis plus de 46 jours. Et ce n'était pas la première mais la douzième pour Rabiï Lablaq, 29 ans, condamné à 5 ans de prison ferme. Son frère Abdellatif Lablak a été le premier à annoncer cette nouvelle, qui fait suite à une visite de la mère du détenu à la prison de Tanger 2 où Rabiï purge sa peine. Sur sa page Facebook, il déclare que son frère l'a « appelé en remerciant tous ses soutiens, plus particulièrement l'Association marocaine des droits humains, la Coalition démocratique pour le Rif, ainsi que tous les hommes et femmes libres au Maroc et à l'étranger ». C'est la sixième fois que le détenu s'est engagé dans une grève de la faim. Ses proches, ainsi que les ONG suivant de près les conditions de détention des activistes du Hirak appelaient à « sauver la vie de Rabiï » qui aurait significativement perdu de son poids, en conséquence à ses grèves successives. L'ancien correspondant du journal électronique Badil.info confirme, par le biais de son frère qu'il a eu au téléphone, qu'« il n'est pas convaincu de la levée de la grève », mais que « cela résulte de la grève de manger et de boire que sa mère a entamée ». Toujours en rapportant les propos de son frère détenu à la prison de Tanger 2, Abdellatif Lablak ajoute sur ce point : « Cette idée ne vient pas d'elle, mais certaines parties la lui ont soufflée ». L'activiste détenu lie de ce fait sa suspension de grève de la faim à la persuasion de sa mère, et déclare à son frère qui assure le relais médiatique qu'« il n'a reçu que des promesses vides de sens, sachant avec certitude qu'il s'agit d'illusions ». Abdellatif Lablak ponctue en indiquant que son frère « insiste sur le fait qu'il ne répétera plus la même erreur, qu'il n'annoncera pas la prochaine grève, mais qu'il y entrera sans que personne ne le sache, et qu'il s'agira donc d'une grève sans bruit jusqu'à ce que se produira ce qui devra se produire ». Lire aussi: Situation critique de Rabie El Ablak: Mohamed Saleh Tamek saisi