Le Conseil National des Droits de l'Homme a fini par communiquer sur la visite à Rabiî El Ablak, effectuée, lundi 21 octobre, par un médecin. Une communication timorée via un post Facebook qui interpelle. Du nouveau sur l'état de santé de Rabiî El Ablak, condamné à cinq de prison pour sa participation au Hirak. Le détenu rifain, incarcéré à la prison de Tanger II, observe depuis six semaines une grève de la faim. Les services d'Amina Bouayach annoncent très brièvement, ce jeudi 24 octobre sur la page Facebook du CNDH, que «le Conseil National des Droits de l'Homme a informé la mère de M. Rabiî El Ablak sur les résultats de sa visite surprise effectuée à son fils. Le Conseil a rassuré la mère de M. El Ablak sur son état conformément au rapport de l'examen clinique effectué par le médecin du conseil à cet égard». S'il se veut rassurant, le post a soigneusement fait l'impasse sur la grève de la faim de Rabiî, la véritable raison du déplacement à Tanger, en début de semaine, de la petite délégation du Conseil. Une sortie timorée et des interrogations En principe, le CNDH ne dépêche pas des médecins à presque 80 mille détenus de droits commun incarcérés dans les différentes prisons du royaume pour s'enquérir de leurs états de santé ou des conditions de leurs détentions. Tout comme sa présidente ne reçoit pas les familles de tous les prisonniers marocains à moins qu'ils ne se considèrent comme détenus politiques. Le choix de Facebook pour communiquer sur un sujet si brûlant et qui est au cœur d'une polémique entre les associations des droits de l'Homme et la Haute délégation des prisons n'est pas sans soulever des interrogations. Auparavant le CNDH inondait les rédactions de communiqués accompagnés de photos immortalisant les rencontres tenues par Mme Bouayach avec des familles des détenus du Hirak. Cette communication timorée du Conseil National des Droits de l'Homme est d'ailleurs pointée du doigt par la famille du détenu. Abdellatif El Ablak s'est en effet interrogé sur l'absence de communiqué sur l'état de santé de son frère. Il a révélé dans des déclarations à la presse que le CNDH les a informés que Rabiî devra être évacué vers un hôpital s'il poursuit sa grève de la faim. Les précautions du CNDH ne vont pas arranger les relations avec les familles des détenus du Hirak. Un dialogue rompu depuis le refus de la présidente Amina Bouayach de reconnaitre le statut de détenu politique à Nasser Zefzafi et ses camarades.