Dans une lettre publiée par son frère sur la page Facebook de l'ONG Tafra, Rabiî El Ablak annonce observer son «ultime grève de la faim». Le détenu rifain, condamné à 5 ans de prison pour sa participation au Hirak et incarcéré à la prison Tanger 2, se dit déterminé à mener son mouvement de protestation jusqu'au bout. Par le passé, Rabiî avait mené des actions similaires mais à chaque fois suspendues suite à des médiations d'acteurs associatifs ou du Conseil National des Droits de l'Homme. Mais cette fois, Rabiî prévient les membres du CNDH qu'«ils ne sont pas les bienvenus», écrit-il dans ce qui s'apparente à un message d'adieu adressé à sa mère et sa famille. Une preuve de plus de la perte de confiance entre les détenus du Hirak et l'institution officielle. Le refus catégorique d'Amina Bouayach, à l'occasion de deux sorties médiatiques, de reconnaitre le statut de «détenus politique» aux activistes du Hirak, a nettement refroidi les relations entre les deux parties. L'annonce de «l'ultime grève de la faim» de Rabiî El Ablak intervient deux semaines après que Nasser Zefzafi et cinq autres détenus aient fait part de leur volonté de renoncer à la nationalité marocaine.