Le militant du Hirak Rabii Al Ablak a été admis dans un dispensaire de la prison de Tanger après une grève de la faim de sept semaines, a annoncé vendredi son frère et son avocate, cités par l'agence Reuters. Condamné à cinq ans de prison, en juin 2018, pour «diffusion de fausses informations» et exercice du métier de journaliste sans autorisation, à la suite du Hirak du Rif, «il a été admis hier soir à l'hôpital de la prison après que son état de santé se soit détérioré», a précisé son frère Abdellatif. «Il ne pouvait même plus marcher lorsque l'avocate est venue lui rendre visite ce matin», a-t-il ajouté, appelant à une intervention immédiate pour sauver sa vie. Son avocate Souad Brahma a assuré qu'Al Ablak a perdu beaucoup de poids et était «incapable de se tenir debout». La Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de réinsertion (DGAPR) avait considéré, dans un communiqué de presse, qu'Al Ablak ne l'avait jamais informé qu'il menait une grève de la faim et que ses activités quotidiennes montraient que «son état de santé est normal». Rabii Al Ablak «refuse de se nourrir à cause des conditions de sa détention et demande sa libération», a déclaré Aziz Ghali, président de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), cité par Reuters qui rappelle que la DGAPR «n'a pas autorisé un médecin de l'AMDH de rendre visite à Al Ablak». Au moment des manifestations du Hirak, Rabbi Al Ablak couvrait les manifestations pour le site d'information Badil.info, dont le directeur, Hamid El Mahdaoui, a également été condamné à trois ans d'emprisonnement.