C'est un autre tour de vis pour l'accès au territoire français dont vient de faire les frais une Marocaine de 80 ans, pourtant munie d'un visa en cours de validité. Dr. Hennou Allali Maamar a été refoulée de l'aéroport de Montpellier car elle n'avait pas de certificat d'hébergement. Son fils, Younes Maamar, a écrit au président Macron. Younes Maamar, ancien patron de l'Office national d'électricité (ONE) et actuel investisseur dans le domaine de l'énergie est amer et est très en colère. A lire la lettre qu'il vient d'adresser au président Emmanuel Macron, on comprend pourquoi et il s'agit d'une histoire absolument surréaliste et indigne d'une France qui multiplie les restrictions pour l'accès à son territoire aux Marocains malgré toutes les garanties qu'ils présentent. Là, on ne parle pas d'un refus de visa, mais de bien plus grave. Dr. Hennou Allali Maamar est arrivée à Montpellier, ville où elle a fait ses études de médecine pour devenir l'une des premières praticiennes femmes au Maroc. Elle a choisi, dans les années 1960, de regagner son pays pour le servir et servir les Marocains. Elle s'est investie à fond dans l'action associative au service des jeunes filles et des jeunes femmes via l'ONG Illy. Et voilà que cela lui prend de vouloir revenir sur les lieux de ses études et pour retrouver de vieilles connaissances, en l'occurrence à Montpellier. Lire aussi. Vidéo. Demande de visa: le coup de gueule de l'humoriste Amine Radi Arrivée à l'aéroport de cette ville, la police des frontières (PAF) lui demande de présenter un certificat d'hébergement comme si une femme médecin de 80 ans allait passer ses nuits à la belle étoile. N'ayant pas le fameux document, elle est refoulée au lieu d'être détenue comme l'en menace la PAF. «Sur le piédestal de son autorité, ne voyant aucun signe de courbage d'échine, pire encore et comble de l'insoumission, se voyant rétorquer qu'en tant que médecin, de son âge, ce document lui semblait superflu ; qu'il ne lui fut d'ailleurs jamais réclamé au cours des innombrables voyages en France, l'officier de police décida de mettre sa menace à exécution. Illico, paperasse, photocopieuses, tampon «E» sur son passeport, badaboum. C'est soit le prochain avion dans 40 minutes soit la détention...», relate Younes Maamar dans sa lettre au président français. «Bien entendu, mon coup de gueule porte une dimension subjective. Comment pourrait-il en être autrement. Je suis un fils et il s'agit de ma mère. Mais à y voir de plus près, il s'agit d'une posture de plus en plus systématique qui tente de prendre les citoyens marocains en otage d'un jeu de pression qui les dépasse», lit-on dans cette lettre. Lire aussi. Refus de visas: la France doit « rendre l'argent aux Marocains » «J'avais, par pudeur mais aussi par honte je l'avoue, pensé taire cet incident. Mais regardez cette dame, noble et droite dans ses bottes marocaines. La honte si elle est, doit être ailleurs. Ceci n'est pas une lettre de réclamation, ni une plainte. Ceci est, avec gravité et tristesse, maintenant l'émotion dissipée, une lettre d'adieu.», conclut Younes Maamar.