«La relation avec notre camarade Hennou Allali Maamar remonte à plus de 50ans. Nous nous sommes connus alors que nous étions encore étudiants. Hennou Allali Maamar a milité d'abord dans le monde estudiantin à Montpellier avec un grand camarade qui est malheureusement décédé depuis plusieurs années, le Camarade Outhman Aklai. Que ce soit Hennou ou Outhman, ils se caractérisaient par un militantisme hors pair. Hennou était tellement active et enthousiaste que beaucoup de ses camarades étudiants l'appelaient «la pasionaria». C'est dire qu'elle militait d'une manière intense pour que notre peuple et notre pays puissent progresser dans tous les domaines : la liberté, le développement, le développement culturel. Hennou, une fois rentrée au pays, a été l'une des premières femmes médecins d'origine rurale. En même temps, elle a fait preuve d'abnégation puisqu'elle a assumé des responsabilités dans tous les endroits où elle était envoyée, surtout quand il s'agissait d'assumer ces responsabilités à la fois en tant que militante et médecin. Elle a pu aussi s'occuper de l'éducation de ses enfants et elle a formé des hommes et des femmes de très grande qualité. J'espère pour que nos enfants et petits enfants soient semblables aux enfants de Hennou. Quand elle a avancé en âge, elle n'a pas accepté bien sûr prendre sa retraite, étant une militante dévouée pour son peuple. Elle a construit à Oulmès, sa terre natale, une maison d'hébergement pour les jeunes filles. Actuellement, c'est une maison qui héberge 120 filles, dont certaines sont à l'université. Il faut signaler que l'une des filles qui ont passé le baccalauréat l'an dernier a été la mieux notée de l'ensemble de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër. Hennou ne se limite pas à l'hébergement et à l'encadrement des jeunes filles. Elle a développé une économie sociale et solidaire. Dans ce cadre, elle a constitué des coopératives d'agriculture et d'élevage pour les femmes de sa région. Hennou, pour moi et tous les camarades et militants de la cause de notre peuple, est un exemple. Tout ce que je peux lui souhaiter, c'est encore une longue vie pour qu'elle puisse continuer à œuvrer dans le sens qu'elle a choisi». «Le 8 mars est un événement qui nous permet de faire une pause, un arrêt sur image pour pouvoir faire le bilan de ce que nous avons gagné, les choses positives auxquelles nous sommes parvenus, ainsi que les autres objectifs qu'il faudrait atteindre. C'est un moment important dont il faut tirer bénéfice pour évaluer les réalisations et les perspectives. Nous avons travaillé et lutté sur le plan politique, syndical et professionnel... Auparavant, être une femme et aspirer à un métier d'homme n'était pas facile parce qu'il y avait des entraves partout. J'étais la première femme marocaine médecin dans un hôpital à Meknès, la seule et la première. J'avais beaucoup de difficultés, mais cela m'a permis de bien maitriser mon métier et de montrer que j'étais capable. Aujourd'hui, je suis très heureuse de voir des femmes dans les hôpitaux un peu partout. La situation de la femme a beaucoup évolué. Sur le plan politique, c'était la même chose. On comptait les femmes sur le bout des doigts. Maintenant, il y a des femmes qui représentent la gent féminine dignement au niveau du parlement. Je parle de mon parti et des autres aussi. Il faut qu'il y'ait un engagement permanent. Il faut savoir ce qui est acquis, le valoriser et poursuivre la lutte».