Abderrahmane Billouch, poète, pédagogue et enseignant de l'Amazighe, nous livre ses réflexions sur la richesse de la culture marocaine dans sa diversité plurielle. Pour lui, « c'était en plein débat que menait le mouvement culturel amazigh au lendemain de la charte d'Agadir en 1991 afin d'argumenter la légitimité de ses revendications identitaires, que se sont posées des questions sur l'utilité de l'enseignement de l'amazighe » 1- Qui est Abderrahman Billouch ? C'est le fils d'un modeste menuisier traditionnel nommé Blaid ben Abdellah ben Ali ben Billouch ben Touah. Par conséquent, Billouch qui est aujourd'hui mon nom de famille n'était que le prénom diminutif de mon troisième grand père Abdellah, originaire d'Ait Baâmrane au sud ouest du Maroc. Son petit fils ssi Ali, fquih de profession, avait émigré pour des raisons professionnelles et s'installa à Argana, une petite localité située à 70 km au nord-est d'Agadir, et c'était son fils aîné Abdellah qui va à son tour quitter cette localité, accompagné d'une partie de sa famille, sa femme Mammas sa fille Ijja et son fils Belaid pour s'installer à Imintanout. C'est là où Belaid qui est mon père va épouser ma mère, une jeune fille d'origine d'Ida Ouknsous, et m'ont donné naissance en 1949. En un mot, et par miracle, j'étais parmi les rares enfants de l'époque et de la région qui avaient la chance d'être scolarisé et de suivre des études primaires à Imintanout, secondaires à Marrakech et universitaires par la suite à l'université Hassan II, faculté de droit à Casablanca. J'ai exercé successivement les métiers d'enseignant, de directeur et d'ordinateur suppléant au sein de Ministère de l'enseignement jusqu'en 1992, date à laquelle j'ai eu ma retraite proportionnelle. Et c'est à partir de cette date que j'ai assumé la fonction de directeur de deux établissements privés primaires et secondaires à Témara jusqu'en 2002, date à laquelle j'ai rejoint l'IRCAM comme expert contractuel auprès du Rectorat jusqu'à ce jour. 2- Quel est le ressort de votre passion et de votre engagement pour l'enseignement de l'amazighe ? Une telle passion ne sera vraiment évaluée qu'au sein de son contexte historique. En effet, c'était en plein débat que menait le mouvement culturel amazigh au lendemain de la charte d'Agadir en 1991 afin d'argumenter la légitimité de ses revendications identitaires, que se sont posées des questions sur l'utilité de l'enseignement de l'amazighe, d'autant plus que ses variantes sont qualifiées par certaines plumes de parlers « vulgaires » qui ne pourront, en aucun cas, se hisser au rang de langue à enseigner. Un projet dont j'ai tenu à prouver la crédibilité sur le terrain. Néanmoins, et contradictoirement à ce que j'ai envisagé, et en contre partie de l'étroite collaboration des parents d'élèves, la mise en œuvre de cette expérience a nécessité un combat de deux ans face aux autorités locales de la ville de Témara. En effet, j'ai rencontré des ennuis tantôt avec la «pachawia» tantôt avec la police de cette ville. Au départ, ce furent des avertissements verbaux de mettre fin à mon expérience, par la suite, ce furent des menaces de retrait d'autorisation de la gestion de l'établissement qui m'a été agréée par le MEN en 1992. C'était au mois de mars de 1993 que j'étais convoqué officiellement par le pacha de la ville qui m'a mis en garde quant à la gravité de ce fait et exige de moi de mettre fin à cette initiative qualifiée de « mise en cause de destin des petits enfants ». Par la suite, c'étaient des interpellations incessantes par la police à qui j'ai refusé de signer un engagement de renonciation après consultation de mes camarades du mouvement amazighe qui m'ont beaucoup soutenu dans ce combat. Le Ministère de tutelle n'avait jusqu'à présent pas réagi malgré ma correspondance relative à ce sujet. Et ce n'est qu'au mois de mai 1994 et juste après les évènements de Goulmima, qu'une commission composée de deux inspecteurs et présidée par le chef du service pédagogique de la délégation préfectorale du MEN à Témara m'avait rendu visite. Le choix de la création de ladite commission est significatif : les trois membres de la commission sont des amazighophones, son président monsieur Berri Hsayn de Goulmima, est en plus un ami. Apres avoir exposé la gravité du problème et la décision des autorités, la commission m'a conseillé (amicalement) d'anticiper leur rapport et signer l'engagement de la police sous peine de retrait de l'autorisation d'ouverture de l'établissement et de poursuites judiciaires sur la responsabilité du sort des élèves. L'année scolaire 93-94 touche à sa fin. Le propriétaire de l'établissement m'a soutenu et était prêt à assumer les conséquences de la fermeture de l'établissement. Il n'était pas question d'abandonner. En pleines vacances d'été de cette année, dans le soir de 20 Août, un important événement vint enfin me soulager, feu Hassan II, dans son discours, appelle à l'introduction de l'amazigh dans l'enseignement. Les portes sont désormais ouvertes, et c'était le commencement d'enjeux purement professionnels. 3- Quelle est la nature de votre public ? Cette expérience a ciblé les enfants de 8 à 14 ans, elle en est de même pour les enfants de la chorale de l'IRCAM. Quand au profil des adultes à qui j'ai commencé à donner des cours depuis 1999 jusqu'à ce jour, il s'agit notamment des étudiants de la Faculté des Lettres de Rabat 1999-2000 et de la faculté de droit de Casablanca en 2009- 2010. Mes cours ont également couvert un grand public adulte au centre Tariq Ibn Ziyad, au siège de l'AMREC, à l'IRCAM et récemment à la Bibliothèque nationale du royaume du Maroc. 4- Que vous a apporté cette expérience qui dure depuis plus de deux décennies ? Cette expérience était pour moi, en premier lieu, un exercice de militantisme ; elle est également une accumulation de données sur la problématique didactique liée à cet enseignement auquel seul le travail institutionnel peut apporter des remèdes, soit au niveau des curricula soit à l'échelle des supports didactique et de formation. A cet égard seuls ceux qui ont vécu ce genre d'expériences peuvent affirmer que l'enseignement de l'amazighe aujourd'hui est incomparable avec les différentes initiatives précédentes. Certes, l'amazighe dispose aujourd'hui, grâce aux efforts de l'IRCAM, d'un vison claire, de dispositifs, de manuels et de guides qui facilitent la tâche de l'enseignant. 5- Comment l'enseignant arrive-t-il à concilier le poète, l'activiste et le pédagogue ? Un proverbe amazigh dit : « on ne choisi pas la pierre pour frapper un chien qui nous attaque ». Pour une cause, tous les moyens disponibles sont légitimes. En effet, la majorité de mes poèmes à l'époque étaient des supports didactiques qui facilitent, à titre d'exemple, l'acquisition des compétences stratégiques, linguistiques et scientifiques. En tant qu'activiste j'ai enregistré mes cours et j'ai parcouru le pays du nord au sud et de l'est à l'ouest avec ma cassette. C'est pour moi une contribution à la sensibilisation de la légitimité de notre cause. 6- Quelles sont vos contributions au sein de l'IRCAM ? En résumé, ma contribution se synthétise au tour de deux axes fondamentaux. L'enseignement et les droits de l'homme. Pour ce qui concerne l'enseignement de l'amazighe, permettez-moi, tout d'abord, d'exposer en bref l'état des lieux de ce dossier avant la création de l'Institut Royal de la Culture Amazighe, car des difficultés fondamentales ont été posées par l'intégration de cette langue dans le système éducatif national ; parmi les nécessités figurent la question de la graphie, l'élaboration des curricula et de dispositifs pédagogiques, la production des supports didactiques tels que manuels, glossaires,dictionnaires, bandes audio et vidéo et enfin la formation des formateurs. Cet éminent chantier confié à l'IRCAM est aujourd'hui presque accompli. Pour appuyer ses efforts considérables, l'Institut a signé une convention de partenariat avec le MEN et a fait appel à plusieurs spécialistes et experts dans le domaine. C'est dans ce cadre que j'ai l'honneur d'apporter ma contribution en commençant par l'élaboration du premier manuel «Awal inu», en collaboration avec madame Hennou Laraj, ensuite j'ai participé, à côté des chercheurs de l'institut, au fondement de la conception des dispositifs pédagogiques et la confection de différents supports pédagogiques. Ma contribution a été également très active au niveau de la formation des enseignants dans plusieurs académies. De plus, je suis chargé du suivi du dossier de cet enseignement, ce qui m'a permis de participer au travaux de plusieurs commissions relatives à la situation de l'amazighe dans le système éducatif, à savoir le Plan d'urgence,le Conseil Supérieur de l'Enseignement etc.…. Relativement au dossier des droits de l'homme et au nom de l'IRCAM qui est engagé à adhérer à l'approche citoyenne pour l'édification d'un Maroc moderne tolérant imprégné des valeurs des droits de l'homme, c'était pour moi un privilège de collaborer à côté des grands acteurs des droits de l'homme du Maroc et d'ailleurs à la promotion des droits économiques, socioculturels, et notamment les droits linguistiques et culturels amazighes. Ma contribution au nom de l'IRCAM est sous forme d'expertise avec l'IUR, ensuite en tant que représentant du Recteur dans les commissions chargées d'élaborer et de suivre le plan d'action national en matière de démocratie et des droits de l'homme. Il est de même pour la plate forme citoyenne pour la promotion de la culture des droits de l'homme qui entre dans sa phase d'exécution. 7- C'est quoi le combat amazighe pour vous ? C'est un combat moderne qui vise une vie citoyenne où règne la sécurité linguistique du peuple qui respecte la diversité et la dignité. C'est un chantier de sensibilisation remarquable pour valoriser et promouvoir une culture riche avec ses composantes, qui réaffirment les valeurs qui visent la coexistence pacifique des peuples dans le cadre de l'égalité entre les langues, les cultures, les hommes et les femmes. C'est la lutte pour l'égalité des chances afin de permettre à tous les citoyens sans distinction aucune de collaborer au développement durable de la nation. C'est enfin le combat pour la démocratie et les droits de l'homme où chacune et chacun seront fières de leur identité pour œuvrer au bien-être des peuples du Grand Maghreb, afin de reconstruire les relations saines et équitables entre les différents groupes qui composent Tamazgha. 8- Vos projets futurs. La roue de l'histoire roule très vite ces dernières années, beaucoup de changements et de transformations au niveau des visions humaines, le monde va vite, ce qui me préoccupe le plus pour le moment c'est l'avenir de notre mouvement au sein de ces transformations. Notre mouvement, certes a fourni beaucoup d'effort pour faire de l'amazighe ce qu'il est aujourd'hui, mais il faut le dire, nous avons pris beaucoup de retard ces dernières années. Je pense qu'il n'est jamais trop tard pour une évaluation et une auto critique afin d'ouvrir les portes pour élaborer une stratégie pour redonner une nouvelle énergie à notre combat qui est celui de tout un peuple. Le moment exige de chaque militante et militant d'être au rendez vous et au niveau des événements que connaît notre planète. Personnellement, et malgré mon âge, je m'engage à déployer mes relations, mes capacités et mon expérience pour réaliser ce rêve d'unification de ce mouvement dont j'ai beaucoup confiance. 9- Votre dernier mot. Je tiens à vous remercier d'avoir consacré cette rubrique pour la question amazighe ; une question nationale qui mérite et nécessite un débat médiatique calme et objectif. Je vous remercie. Propos recueillis par : Moha Moukhlis Congrès Mondial Amazigh Afrique du Nord : Pour une ère nouvelleCela fait des décennies que la dictature libyenne gouverne par la terreur et prive les citoyens de liberté et de dignité. La prison, la mort ou l'exil forcé, c'est ce qui attend toute personne qui ose s'exprimer librement ou prononcer la moindre contestation du pouvoir absolu de Mouammar Kadhafi. Aux côtés d'ONG de défense des droits de l'Homme, d'associations et d'exilés politiques libyens, le Congrès Mondial Amazigh (CMA), n'a cessé de dénoncer le caractère antidémocratique et violent du pouvoir libyen. Les Amazighs sont particulièrement visés car ils apparaissent aux yeux du régime, comme une menace à son pouvoir monolithique. C'est ainsi que le chanteur Abdellah Ashini a été arrêté et incarcéré sous le fallacieux motif qu'il aurait favorisé l'émigration clandestine vers l'Europe, sans aucune preuve, et les frères Bouzakhar ont été raflés en décembre dernier à leur domicile de Tripoli, pour avoir simplement discuté avec un touriste italien. En fait, la véritable raison de l'incarcération de ces trois citoyens libyens, est leur appartenance au mouvement culturel amazigh, un mouvement pacifique qui œuvre en faveur de la défense et de la promotion de la langue, de la culture et de l'identité amazighes. Au moment où la révolte citoyenne avait éclaté au début du mois de février dans l'est du pays et où la pression internationale s'intensifiait, le régime libyen a précipitamment libéré plusieurs dizaines de détenus politiques, dont Abdellah Ashini et les frères Mazigh et Madghis Bouzakhar. Ces derniers affirment avoir été torturés pendant leur détention. Bien entendu, le CMA ne peut que se réjouir de cette remise en liberté qui met fin à une grave injustice et au calvaire des personnes emprisonnées et de leurs familles. Cependant, et face à la révolte populaire qui s'est étendue à tout le pays, Kadhafi et son clan ont opté pour l'intensification de la violence contre les manifestants, utilisant des armes lourdes et faisant appel à des mercenaires étrangers. Des centaines de citoyens ont été assassinés en quelques jours. Le CMA dénonce et condamne avec vigueur ce carnage. Il s'agit là manifestement, de crimes contre l'humanité dont les responsables sont M. Kadhafi et ses proches collaborateurs. La responsabilité morale des Etats dits démocratiques d'Europe et d'Amérique du Nord est également engagée dans la mesure où ces Etats ont toujours observé un silence complice sur les méfaits du régime libyen, malgré nos alertes répétées, au nom de la préservation de leurs intérêts économiques et géostratégiques. Aujourd'hui, nous ne pouvons nous contenter des dénonciations aussi enflammées soient-elles. Nous demandons à ces Etats, à l'Union Européenne et à l'ONU, d'accompagner les processus démocratiques engagés dans les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-orient et d'engager sans délai, une procédure pour traduire M. Kadhafi et ses complices devant une juridiction internationale. Un message clair et ferme doit également être adressé aux chefs d'Etat algérien et marocain afin que ces pays mettent en place immédiatement des réformes constitutionnelles profondes en vue d'instaurer de véritables Etats de droit. Cela ouvrirait une nouvelle ère démocratique qui doit nécessairement restaurer la place légitime de l'amazighité. Les Amazighs en tant que peuples, histoire, territoires, langue et culture, doivent impérativement bénéficier d'une reconnaissance officielle dans les nouveaux dispositifs législatifs et institutionnels. Le Bureau du CMA. Observatoire Amazighe des Droits et Libertés (OADL) A propos de la déclaration relative au lancement des réformes constitutionnelles au Maroc L'Observatoire Amazighe des Droits et Libertés a examiné le contenu du discours royal du mercredi 9 mars 2011. L'OADL estime que le contenu du discours royal répond à une partie des revendications du peuple marocain, ses forces démocratiques et le mouvement du 20 février et constitue un pas sur le chemin de la consécration de l'Etat de droit et des institutions au Maroc, et note ce qui suit : 1- La façon avec laquelle ont été nommés les membres de la Commission Consultative chargée de la révision de la constitution ainsi que la limitation du plafond des éléments objets de la réforme sont en contradiction avec la démarche démocratique qui impose la représentation du peuple dans toutes ses composantes au sein de la commission et la satisfaction de toutes les attentes exprimée par la rue marocaine. Partant de ce fait, l'OADL constate la continuité du style des nominations officielles dans les conseils et les commissions consultatifs dont les conséquences sont la marginalisation permanente de l'acteur amazighe. Fait qui consacre une forme de parrainage sur les Amazighes et bloque la concrétisation des revendications légitimes du mouvement amazighe. 2- Ce qui a trait, dans le discours, à l'identité amazighe, bien qu'il constitue un pas positif qui implique l'intégration de la dimension amazighe de l'identité marocaine dans la constitution, au coté des autres composantes – et c'est l'une des revendications du mouvement amazighe adressée au roi Hassan II depuis 1996- la consécration de l'identité ne signifie pas, obligatoirement, du point de vue juridique, la consécration d'un statut constitutionnel pour la langue amazighe. Ce qui implique que la Commission chargé d'élaborer le projet de constitution, doit prendre en considération, la revendication principale du mouvement amazighe et d'un nombre de partis politiques ainsi que le mouvement du 20 février, qui suppose l'inscription dans la constitution de l'amazighe comme mangue officielle, au côté de l'arabe. Du fait qu'il est inconcevable de reconnaître la diversité de l'identité marocaine sans consécration de la diversité linguistique nationale. 3- La consécration de la diversité des composantes de l'identité marocaine dans la constitution, réclame la révision des expressions qui contredisent, au sein du texte constitutionnel, ce principe. A commencer par l'expression de « Maghreb Arabe » qui limite l'identité des pays maghrébins à la dimension arabe, exclusivement. Ce qui implique la revalorisation de l'appartenance africaine du Maroc et l'adoption d'expression neutres et objectives tel «le « Grand Maghreb ». 4- La reconnaissance de l'identitaire sans mise en place d'un cadre juridique de protection de la culture est une décision formelle qui pourrait ne pas avoir d'effets réels sur la langue et la culture amazighes. D'où la nécessité de la consécration, en fonction de la pluralité des affluents identitaires, se la diversité des composantes culturelles également, conçus comme héritage commun à tous les marocains. L'Etat étant responsable de sa sauvegarde. 5- La consécration de la régionalisation élargie et avancée nécessite la prise en considération du critère culturel et historique au niveau du découpage. Ceci permettra d'apporter un support civilisationnel au projet de régionalisation et constituer une facteur de cohésion au sein de la région. 6- Les revendications de l'amazighité dans la constitution ne devront pas être diluées dans les composantes de l'identité. Car, cela pourra déboucher sur la continuation du racisme linguistique et culturel contre l'amazighité au niveau des politiques publiques et chez les responsables. Ce qui implique l'octroi d'un statut clair à la langue et à la culture amazighes à partir du principe d'égalité et de justice qui constituent les piliers de la constitution démocratique. 7- L'OADL a constaté des dépassements émanant des autorités à l'occasion du mouvement social pacifique de la rue marocaine depuis le 20 février. En effet, les autorités sont intervenues, dans différentes régions, de manière violente et répressive. Violence et répression qui contredisent la volonté exprimée quant à l'élargissement des champs des libertés dans la constitution, le respect des droits tels que reconnus au niveau international. Et pour éviter que ce genre de fait ne se répète, l'OADL appelle toutes les forces démocratiques à s'unir pour affronter le plan des autorités visant à museler les libertés et à stopper la dynamique de la nouvelle conscience exprimée par la jeunesse marocaine. (Communiqué) Réformes constitutionnelles : Tamazight sera-t-elle Relativement à l'amazighité, le premier des « sept fondements majeurs » de la nouvelle constitution à soumettre à un référendum consacrerait « la pluralité de l'identité marocaine » et considère l'amazighité au cœur de cette identité, le statut de la langue amazighe est ambiguë : sera-t-elle langue officielle ? Sera-t-elle placée dans la même position que l'arabe ? Ou le nouveau texte fondateur de l'Etat marocain se limitera à considérer l'amazighité comme composante « essentielle » de l'identité nationale, tout en escamotant la place d'officialité qui devra être accordée à la langue amazighe ? Car, dans le cas où la langue amazighe n'est pas hissée au statut de langue officielle ceci implique la continuation de la subordination de l'amazighité à l'arabité. Ce qui constitue une injustice qui consacre l'inégalité entre les langues et les cultures. En effet, on ne peut concevoir une constitution qui reconnaît que le socle de l'identité est amazighe tout en déniant à la langue amazighe le droit d'accéder au statut de langue officielle. Ce serait reconnaître les Amazighes comme majorité statistiquement aussi et, en même temps, leur imposer une autre langue comme moyen d'expression officiel : c'est de l'absurde. La constitution ne peut se limiter à de fausses réformes superficielles. Si personne ne détient la vérité, tout le monde a droit d'exprimer son avis. C'est ce que je fais. De plus, si comme le discours l'affirme, la constitution devra intégrer et consacrer les textes, chartes et conventions internationaux relatifs aux droits de l'homme et aux droits culturels et linguistiques, l'officialisation de la langue amazighe devra être automatique. Autrement, le texte constitutionnel sera frappé d'incohérence et de contradiction. Car, ces même textes et conventions demandent l'officialisation de la langue amazighe. Quant aux autres « affluents » de l'identité nationale, il me semble qu'ils doivent fait l'objet d'un débat qui permettra d'établir des critères quant à la place que chacun devra occuper. Enfin, l'on se demande si le nouveau texte maintiendra le Maroc dans le giron de « l'Union du Maghreb Arabe », du « monde arabe » et de « la ligue arabe » ? Telles sont mes premières réactions vis-à-vis des réformes constitutionnelles envisagées. Par : Moha Ou Said BREVES Rencontre Le Président de la Chambre des Conseillers M. Mohamed Chikh Biyadillah a rencontré, le 10/03/2011, une délégation de l'IRCAM, présidée par M. Ahmed Boukkous, Recteur de l'Institut. La délégation comportait aussi des membres du Conseil d'administration de l'Institut : MM. El Houcine El Moujahid, Driss Khrouz, Mohamed Elmanouar et Mme Aicha Alahyane. Durant cette rencontre, M. Biyadillah a souligné la portée symbolique du Discours Royal du Trône et du Discours Royal d'Ajdir ainsi que l'importance de l'amazighité comme composante de l'identité nationale. Il a également affirmé la disposition du Conseil à accompagner l'activité de l'IRCAM et la concrétisation du Dahir Chérifien portant création et organisant l'IRCAM. De leur côté, M. Ahmed Boukkous et les membres de la délégation ont mis en relief les acquis réalisée dans le domaine de l'intégration de l'amazighité dans les secteurs de l'éducation et des médias. Résidence des artistes Journée Mondiale de la Poésie Le Centre des Expressions Artistiques, des Etudes Littéraires et de la Production Audiovisuelle (IRCAM) organise une « Résidence des artistes » du 21 au 26 mars 2011, au siège de l'Institut. Bénéficieront de cette manifestation culturelle les artistes suivants : Boumediane Mokhtari, Maamou Hammou et Omar Ennaciri. Ce même centre célèbre le 23 mars 2011 le Journée Mondiale de la Poésie. Le programme retenu pour cette activité s'articule autour de deux axes : des lectures poétiques qui seront faites par MM. Said Efarrad, Abdelaaziz Blilid et Lahcen Boiutasaid. Un hommage sera également rendu à trois artistes poètes : M'hamed El Ouardi, Said Ait Mha et Fatouma Talgricht. Ces activités s'inscrivent dans le cadre du soutien que l'IRCAM apporte régulièrement aux artistes et créateurs amazighes. Conférence Dans le cadre des activité scientifiques commune entre l'IRCAM et la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, le Professeur Lahcen Taouchikht (Professeur de l'enseignement supérieur) a donné une conférence, le 16 mars 2011, au siège de l'Institut sur « Sijilmassa, architecture et vestiges ». L'activité est piloté par le Centre des Etudes Historiques et Environnementales. Réception Des chercheurs du Centre de la Recherche Didactique et des Programmes Pédagogiques (IRCAM) ont organisé une réception au profit d'une soixantaine d'enfants de « l'Association Forum de l'Enfance », le jeudi 17 mars 2011, au siège de l'Institut. Au programme de cette réception, une présentation de l'institution (objectifs, missions et réalisations) et une visite des différents espaces de l'Institut. Des exemplaires de publications de l'IRCAM destinées aux enfants ont été distribuées aux visiteurs.