Les membres de l' OADL estiment nécessaire de lutter pour assurer la garantie légale et constitutionnelle aux acquis de la langue amazighe. L'Observatoire amazigh des droits et libertés (OADL) a appelé les acteurs amazighs à se mobiliser quels que soient leur position et leur domaine d'action pour sauvegarder les acquis en matière d'enseignement de l'amazigh, et les développer. Les membres de cet Observatoire qui ont animé une conférence de presse, lundi 15 février, à Casablanca, et qui a eu pour thème : «Les acquis de la langue amazighe dans l'enseignement en péril», ont estimé qu'il était nécessaire de lutter pour assurer une garantie légale et constitutionnelle aux acquis de la langue amazighe. «Nous considérons que la reconnaissance de l'amazigh demeure partielle tant qu'une disposition légale ou constitutionnelle n'est pas établie dans ce sens. Et nous attendons une réforme constitutionnelle pour que la langue amazighe soit institutionnalisée», a précisé Ahmed Aassid, membre de l'OADL et responsable de la communication de cet Observatoire. Celui-ci a ajouté que «nous avons constaté que certains membres du Conseil supérieur de l'enseignement (CSE) visent le renforcement de la langue arabe et des langues étrangères au détriment de l'amazigh. Pour nous c'est une discrimination exercée à l'égard de l'amazigh. Il y a un courant qui voit que l'enseignement de l'amazigh doit être optionnel. Il y a aujourd'hui un débat au sein du CSE qui aboutira à la fin à un certain nombre d'orientations». La langue amazighe a été introduite dans le système éducatif marocain en 2003, après qu'un document officiel ait été élaboré par le ministère de l'Education nationale en concertation avec l'IRCAM, qu'on a appelé le curriculum de l'enseignement de la langue amazighe. Ce document contient des points qui sont pour les membres de l'OADL des principes. Il s'agit, entre autres, de l'obligation de soumettre la langue amazighe à un protocole d'évaluation au même titre que l'ensemble des matières enseignées. L'enseignement de l'amazigh, en tant que langue nationale, doit être généralisé dans les écoles publiques à tous les Marocains. La normalisation et la standardisation progressive de l'amazigh et aussi l'adoption et l'aménagement de la graphie tifinaghe comme caractère officiel pour enseigner l'amazigh. Lundi, dans un communiqué de presse, le CSE affirme qu'il n'a encore émis ni avis ni propositions en liaison avec projet d'avis sur la maîtrise des compétences linguistiques. Le CSE qui souhaite «éclairer l'opinion publique au sujet d'allégations infondées relatives à l'enseignement des langues, notamment l'amazigh, dans le système éducatif», souligne la même source, notant que les travaux relatifs à ce projet «se poursuivent toujours, à un rythme soutenu», et «qu'une fois élaboré et finalisé, ce projet d'avis sera soumis à l'appréciation du Conseil lors de sa session ordinaire de juillet 2010». «En tant qu'instance consultative, non dotée de prérogatives décisionnelles, le conseil adopte, pour l'ensemble des thématiques qu'il traite, une approche méthodique, indépendante et objective, fondée sur l'expertise scientifique, loin de toute pression», précise le communiqué. Et d'ajouter que «les avis qui découlent de ses assemblées plénières, dont les délibérations, se déroulent en toute objectivité et indépendance, sont le fruit de la contribution collective de ses membres, dans le respect des références nationales et de la pluralité des opinions». Par ailleurs, «fidèle à son approche participative, le CSE dit rester ouvert à toute contribution» visant à enrichir les travaux en cours sur ce thème et «compte aussi sur la vigilance de l'opinion publique nationale et sur son sens du discernement, dans l'attente de l'aboutissement de son projet qui fera l'objet d'une concertation élargie avec les différents acteurs concernés». Il est à signaler que le CSE tiendra sa onzième session ordinaire en deux temps: les 22 et 23 février et les 5 et 6 avril 2010 à Rabat.