Le Congrès mondial amazigh (CMA) revient à la charge. Il demande l'intervention du Souverain pour l'officialisation de la langue amazighe lors d'une éventuelle révision de la Constitution. Le Congrès mondial amazigh (CMA) a adressé, récemment, une lettre à Sa Majesté le Roi Mohammed VI demandant l'octroi du titre de langue officielle à la langue amazighe lors d'une éventuelle révision de la Constution. Dans sa lettre signée par son président Belkacem Lounès, le CMA affirme que les discours royaux du 30 juillet 2001 et 17 octobre de la même année (discours d'Ajdir) «ont suscité un réel espoir pour la réhabilitation de l'identité amazighe» mais que cet espoir a été «vite déçu par une réalité faite de blocages multiples mis en œuvre par tous les niveaux de l'Etat à l'encontre de l'intégration nationale de l'amazigh». Pour le CMA, le temps, au Maroc, «n'est plus aux atermoiements et autres faux-fuyants" et "il est urgent de mettre définitivement fin aux siècles de déni des droits fondamentaux des Amazighs». L'ONG amazighe rappelle à juste titre les dernières recommandations du Comité de l'ONU pour les droits économiques, sociaux et culturels appelant le Maroc à «prendre les mesures nécessaires pour garantir pleinement à la communauté amazighe son droit d'exercer sa propre identité culturelle (...) et de reconnaître à tamazight le statut de langue officielle dans la Constitution du Maroc». C'est dans ce sens, lit-on dans la lettre du CMA, que ce dernier saisit la plus Haute autorité du pays pour que, lors d'une prochaine révision de la Constitution, «l'amazighité soit reconnue dans toutes ses dimensions, notamment historique, civilisationelle, culturelle et linguistique». Les revendications du CMA s'étendent encore à la laïcité et la reconnaissance de l'appartenance méditerranéenne et africaine du Maroc. Les militants de l'amazighité se sont en effet toujours élevés contre l'appellation "Maghreb arabe" estimant qu'il s'agissait-là d'un déni de l'identité amazighe de la région. Le CMA, dans la lettre adressée à Sa Majesté le Roi, demande également la prise en considération des us et coutumes amazighs comme fondements de la législation nationale ou, du moins, comme sources d'inspiration pour les lois des pays. L'ONG amazighe revendique aussi l'instauration d'un Etat fédéral composé de régions autonomes. La lettre du CMA, datée du 21 juin 2006, intervient au moment où plusieurs partis, au Maroc, remettent sur le tapis la question des réformes constitutionnelles et politiques et notamment pour ce qui concerne l'annulation ou la restructuration de la deuxième Chambre du Parlement. Ces mêmes partis politiques ont été, de manière régulière, pris à partie par les militants de la "cause" amazighe pour leurs positions jugées "rétrogrades". Le dernier épisode avait opposé des ONGs amazighes à Abbas El Fassi, patron de l'Istiqlal, pour ses déclarations au sujet de la constitutionnalisation de la langue amazighe. Abbas El Fassi avait rectifié en se disant pour une constitutionnalisation de l'amazigh comme langue "nationale", mais que l'arabe devait rester langue officielle. L'USFP et Habib El Malki en particulier, n'ont pas été épargnés par les critiques des militants amazighs. Le ministre socialiste est véhémentement montré du doigt pour les écueils qui se dressent devant l'intégration de l'amazigh dans les cursus scolaires. Le CMA, début août 2005, tenait son quatrième conclave à Nador. C'était la première fois que cette ONG (basée à Paris) tenait un tel rendez-vous dans l'un des pays de Tamazgha...