Près de 500 délégués représentant plusieurs pays se donnent rendez-vous à Nador, ce jeudi prochain, pour le 4ème Congrès mondial amazigh. Un choix que son président explique par le climat de liberté qui règne dans le Royaume. Des centaines de délégués représentant des ONGs travaillant pour la promotion de langue et de la culture amazighes se donnent rendez-vous dès ce jeudi 5 août à Nador à l'occasion de la tenue du congrès mondial amazigh dont les travaux se dérouleront jusqu'au 7 du même mois. Les participants afflueront aussi bien d'Afrique, d'Europe que d'Amérique représentant globalement ce que l'on appelle «Tamzgha» (Peuple amazigh) dans le jargon des militants. Seront également attendues près de cinquante personnalités au nom de plusieurs organisations internationales dont l'ONU, l'UE ou encore l'UNESCO, à en croire un communiqué rendu public par le CMA il y a quelques jours. L'intérêt de cette quatrième édition réside dans le choix du pays qui accueille les travaux du CMA, en l'occurrence le Royaume du Maroc. Car c'est la première fois qu'un tel conclave a lieu en terre de «Tamzgha» et plus spécialement dans la région du Rif qui grouille d'associations militant pour la consécration de la langue et de la culture amazighes. Lors de la dernière édition, la troisième, les Amazighs s'étaient réunis à Roubaix en France. Cette même édition a été marquée par l'absence de la délégation algérienne qui n'a pu répondre présente pour des raisons de procédures compliquées. C'est d'ailleurs à propos du choix du Maroc que Belkacem Lounès s'explique dans une interview accordée récemment au site Internet amazigh «Kabyle.com». Pour le président du CMA, il s'agit d'un «choix de la raison et un choix du cœur» qui s'expliquent notamment par la décision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en juillet 2004, d'exonérer les ressortissants algériens de visa d'entrée sur le sol marocain. Vu la forte présence algérienne (kabyle) et la proximité géographique du Maroc, et surtout de Nador, le président du CMA affirme que les congressistes ont laissé tomber Almeria retenue initialement pour la tenue de ce quatrième congrès. Belkacem Lounès avance une autre explication non moins convaincante et décisive, à l'en croire. Il s'agit de la flexibilité des procédures administratives au Maroc. Autrement dit, les congressistes n'auront pas besoin d'une autorisation en bonne et due forme, mais uniquement d'avertir les autorités locales compétentes quarante-huit heures avant l'entame des travaux. Ces travaux se tiendront d'ailleurs dans les locaux de la Chambre de commerce et de l'industrie de Nador. «Il y a donc dans ce pays (Maroc, NDLR) des espaces de liberté qui se sont offerts, dans lesquels il fallait s'engouffrer pour les consolider et les élargir», conclut Belkacem Lounès. Mais, quelques phrases plus tard, c'est le prof d'économie de Grenoble qui dérape –et divague- en affirmant que c'est aussi l'occasion de «manifester une solidarité» avec une région sujet à une « politique de marginalisation et de répression» cinquante ans après l'indépendance. Des propos contradictoires qui ne peuvent émaner que d'une grave ignorance des réalités du Maroc et surtout de cette partie du Royaume. Et surtout des dernières évolutions que ce soit en matière de chantiers lancés dans la région ou des progrès réalisés jusque-là pour une place à la langue et à la culture amazighes dans les écoles et les espaces culturels du Maroc. Dans l'esprit de l'actuel président du CMA, l'on peut déceler une grave confusion entre Rif et Kabylie. Confusion qui n'excuse en rien un professeur d'université, épris d'économie par ailleurs. Belkacem Lounès offre toutefois un petit « lot de consolation » puisqu'il ne rempile pas pour le poste de président du CMA, ce dernier devant revenir en principe à une personnalité associative du pays qui accueille le congrès. Au Maroc, plus d'une dizaine d'associations amazighes sont membres du Congrès mondial amazigh et dont l'AMREC (Association marocaine pour la recherche et l'échange culturel) dirigée par Brahim Akhyat et fondée, il y a près de trente ans par plusieurs étudiants amazighs dont Feu Brahim Azaykou.