Nador abritera, le 27 août 2006, le premier congrès de la Confédération des associations culturelles amazighes du Nord du Maroc. La constitutionalisation de l'amazigh est au centre des travaux. Après une série de reports, le premier congrès de la Confédération des associations culturelles amazighes du Nord du Maroc (CACANM) se tiendra, dimanche 27 août 2006, dans la ville de Nador qui avait déjà abrité le quatrième conclave du CMA (Congrès mondial amazigh) en août 2005. Selon les organisateurs de cette rencontre qui réunira des dizaines d'ONG amazighes du Nord, il est question d'insuffler une nouvelle dynamique à cette région (dont le Rif) pour redonner à la langue et à la culture amazighes la place qui leur revient dans cette partie de "Tamazgha". Le projet d'une plate-forme, préparée à l'attention des congressistes, fait le listing d'une série d'actions à entreprendre dans ce sens. Il est ainsi question de la mise en place d'institutions culturelles amazighes au Nord et au Rif dont le travail sera axé sur les événements liés à l'histoire de la région. Ce premier congrès devra également déboucher sur l'installation de groupes de travail pour la sauvegarde de la langue et de la culture amazighes, mais aussi pour perpétuer les caractéristiques de la société dans ces zones enclavées du Maroc. Plusieurs autres projets sont aussi à l'étude, pour ce qui est du volet culturel, et dont une médiathèque, une maison d'édition et un théâtre au service des populations locales et notamment des jeunes générations. La revendication de la constitutionnalisation de la langue amazighe sera encore au centre des travaux de ce premier congrès en tant que première revendication. D'ailleurs, tout le congrès est organisé sous le thème "La constitutionnalisation de la langue amazighe en tant que langue nationale et officielle". Ce thème revient avec force dans une actualité marquée par d'éventuelles réformes constitutionnelles et politiques avec une multitude de polémiques. Il y a quelques mois, les associations amazighes s'en étaient prises, de manière véhémente, à Abbas El Fassi, patron de l'Istiqlal, pour ses propos autour de cette question. «Nous ne sommes pas contre la constitutionalisation de cette langue, mais nous proposons que la langue arabe soit maintenue comme langue officielle et qu'on ajoute que la langue amazighe est langue nationale», s'en était-il défendu dans une déclaration à ALM. Ce premier congrès des ONGs amazighes du Nord s'intéressera aussi à d'autres aspects comme la création et l'action de l'IRCAM et la présence de l'amazigh dans les médias publics et dans les programmes de l'éducation. Selon les organisateurs, cette expérience de la confédération ne vise pas un quelconque rejet des autres composantes de la société civile amazighe, mais vient prouver que c'est l'un des moyens à même de permettre de mieux fédérer les efforts pour une meilleure action sur le terrain. La Confédération des associations culturelles amazighes du Nord du Maroc (CACANM) a été créée en août 1998 après deux années de préparation et de concertation (mais aussi de dissensions) entre les ONG concernées. La feuille de route de la CNCOT Réunie à Agadir, début juillet 2006, la coordination pour la constitutionnalisation et l'officialisation de tamazight (CNCCOT) dresse une liste de cinq points comme clés d'une réelle reconnaissance de l'amazigh. D'abord, la reconnaissance de l'amazigh comme langue nationale et officielle, stipuler que le Maroc fait partie de Tamazgha et la nécessité de recourir au droit coutumier amazigh comme référence de la législation. Elle ajoute à ces trois revendications la consécration du principe de laïcité et la mise en place d' un système fédéral basé sur le principe de la séparation des pouvoirs, garantissant une répartition équitable des richesses.