Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a accordé sa première interview à un média étranger au journal français Le Figaro. Un entretien dans lequel il s'en est pris encore une fois au Maroc. Les relations maroco-algériennes ne sont décidément pas prêtes de s'apaiser. En témoigne la dernière sortie du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, dans une interview accordée au quotidien français Le Figaro. En réponse à une question relative aux très difficiles relations franco-algérienne, le nouveau président algérien a tout bonnement accusé le Maroc de les saborder. «Nous sommes pour des relations sereines avec la France, fondées sur un respect mutuel. À un certain moment, il faut regarder la vérité en face. Un premier pas est de reconnaître ce qui a été fait, le deuxième pas est de le condamner. Il faut du courage en politique», a-t-il d'abord déclaré, avant de s'en prendre directement au Maroc: «Mais il y a un autre lobby (le Maroc, ndlr), dont toute la politique repose sur l'endiguement de l'Algérie, et qui est présent en France. C'est un lobby, aux accointances économiques et sociales, qui a peur de l'Algérie. Même quand l'Algérie intervient pour proposer des règlements pacifiques à des crises, ce lobby tente de s'immiscer sous prétexte qu'il est également concerné».
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Cette sortie peu amicale du Chef de l'Etat algérien ne l'a pas empêché d'encenser par ailleurs le secteur automobile marocain, en déplorant notamment le fait que l'usine algérienne de la marque au losange «n'a rien à avoir avec celle du Maroc». Le président algérien Abdelmadjid Tebboune n'a pas caché son désarroi par rapport au faible taux d'intégration dont souffre l'usine du constructeur français en Algérie, dénonçant par la même veine l'importation par l'Algérie de kits d'assemblage automobiles, à laquelle le nouveau président algérien a promis de mettre fin. «L'Algérie est vue par ses partenaires comme un grand marché de consommation. Nos maux proviennent de l'importation débridée, génératrice de surfacturation, une des sources de la corruption favorisée par de nombreux pays européens où se faisait la bancarisation, la surfacturation, les investissements de l'argent transféré illicitement. Cela a tué la production nationale», a ajouté le chef de l'Etat algérien.