L'état de santé du président algérien Abdelmadjid Tebboune continue d'alimenter les spéculations et les doutes sur sa capacité à assurer son rôle de chef d'Etat plus d'un mois après son hospitalisation. La véhémence de ses propos et son action tour de vis dès sa prise du pouvoir semblent ternis à présent. Cela fait 35 jours que le président algérien, 75 ans, atteint du covid-19, est hospitalisé en Allemagne. A force d'une communication boiteuse du pouvoir algérien, le peuple qui a été obligé de restreindre son mouvement pro-démocratie et anti-système « Hirak », attend Abdelmadjid Tebboune de pied ferme. Depuis qu'il a été transféré à Cologne en Allemagne où il est admis dans un l'hôpital spécialisé, le compte à rebours a été enclenché pour ce président jugé « illégitime » censé assurer la « transition » d'un pouvoir longtemps attribué à Abdelaziz Bouteflika. En effet, depuis son mystérieux départ pour l'Allemagne à bord d'un avion médicalisé français, l'opinion publique ne cesse de se demander quel est le véritable état de santé de A. Tebboune, disparu des radars bien avant d'être transféré en Allemagne. Sa dernière apparition publique remonte au 15 octobre lorsqu'il avait reçu le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. Tebboune il est mort ??? — ?شروق (@chrkgg) November 24, 2020 « La présidence Tebboune se saborde, le conseil constitutionnel out, le gouvernement n'y arrive pas, le hirak a perdu l'essentiel de sa force. L'armée prend la mesure de l'enlisement. Comment dépasser l'impasse Tebboune et organiser la prochaine étape? », se demande cet internaute résumant la situation dans le pays. La présidence Tebboune se saborde, le conseil constitutionnel out, le gouvernement n'y arrive pas, le hirak a perdu l'essentiel de sa force. L'armée prend la mesure de l'enlisement. Comment dépasser l'impasse Tebboune et organiser la prochaine étape?https://t.co/U85RFYd1E4 — Abed Charef (@AbedCharef) December 2, 2020 Aujourd'hui, alors qu'on annonce son retour à Alger sur Twitter, les Algériens demandent à voir. Aucune photo du président n'a été communiquée par ses services qui se sont empressés de publier des communiqués contradictoires, l'annonçant en pleine santé, qu'il se rétablit, qu'il est en convalescence, sans toutefois avancer de preuves. Alors qu'il a bouclé samedi 28 novembre un mois d'hospitalisation en Allemagne, à ce stade il a exactement 10 jours pour rentrer en Algérie et faire une apparition publique pour éviter la crise constitutionnelle et taire les spéculations sur sa capacité à être président. Autrement, il aura rempli les 45 jours de vacance du pouvoir et l'application de l'article 102 de la Constitution que demande le peuple, prendra tout son sens. Car, le peuple algérien qui a déjà été contraint d'accepter Abdelmadjid Tebboune comme président malgré qu'il n'ait pas voté pour lui, n'acceptera pas un nouveau président en fauteuil roulant. D'ailleurs plusieurs Algériens demandent des comptes pour ces hospitalisations à l'étranger. Cette tendance des présidents algériens à passer de longs séjours à l'étranger aux frais du contribuable commence à irriter les Algériens surtout en cette période d'épidémie du coronavirus où le peuple meurt dans les hôpitaux du pays. ATTENDEZ TEBBOUNE LE CHIEN A LE COVID ET SE FAIT SOIGNER EN ALLEMAGNE ???? MAIS JE PRIE POUR QU'IL MEURT !! Cette pourriture a laissé son peuple crever avec le covid !! Y AVAIT 0 MOYENS DANS LES HOPITAUX LA PREUVE IL VA SE FAIRE SOIGNER A L'ETRANGER MAIS JE LE HAIS — yixing ⵣ (@laymazigh) November 1, 2020 Dans le cas où Tebboune est empêché, c'est le président par intérim du Sénat, Salah Goudjil, un ancien combattant de la guerre d'indépendance âgé de 89 ans, qui devrait assurer l'intérim en attendant un nouveau président élu. Mais ce dernier est jugé « sénile », et le peuple refuse un nouveau octogénaire issu du système. En attendant, l'Algérie continue de faire face à la crise sanitaire du covid-19, attend la promulgation de la nouvelle Constitution lancée par le président et votée en son absence le 1er novembre, mais surtout attend la ratification par Abdelmadjid Tebboune de la Loi de Finances 2021 qui bloque l'économie du pays.