Tout en comparant les usines de Renault de Tanger et d'Oran, Abdelmadjid Tebboune a critiqué le «lobby» du Maroc dont «toute la politique repose sur l'endiguement de l'Algérie». Le président algérien reprend la ligne de conduite de ses prédécesseurs s'agissant du Maroc. Mercredi, dans une interview accordée au quotidien français le Figaro et reprise par les médias algériens, Abdelmadjid Tebboune a accusé des lobbys, dont celui du Maroc, de tenter de «saborder» les relations franco-algériennes. «Nous sommes pour des relations sereines avec la France, fondées sur un respect mutuel. A un certain moment, il faut regarder la vérité en face. Un premier pas est de reconnaître ce qui a été fait, le deuxième pas est de le condamner», déclare-t-il. Et d'ajouter qu'«il y a un autre lobby dont toute la politique repose sur l'endiguement de l'Algérie, et qui est présent en France», en clin d'œil au Maroc. «C'est un lobby, aux accointances économiques et sociales, qui a peur de l'Algérie. Même quand l'Algérie intervient pour proposer des règlements pacifiques à des crises, ce lobby tente de s'immiscer sous prétexte qu'il est également concerné», a-t-il expliqué, en allusion notamment au dossier libyen, sur lequel Alger tente, depuis quelques semaines, de s'imposer comme médiateur et de couper l'herbe sous les pieds du Maroc, qui a déjà accueilli la Conférence de Skhirat. Comparer les usines de Renault de Tanger et d'Oran Tout en critiquant le Maroc, Abdelmadjid Tebboune ne cache pas sa jalousie vis-à-vis du royaume. Il cite, d'ailleurs, l'usine Renault de Tanger, la comparant avec celle d'Oran pour dénoncer «l'importation débridée». «L'usine Renault qui est ici n'a rien à voir avec celle qui est installée au Maroc. Comment créer des emplois alors qu'il n'y a aucune intégration, aucune sous-traitance ?», a-t-il annoncé, annonçant que son pays va «arrêter l'importation de kits automobiles». Ce n'est pas la première fois que le nouveau président algérien décoche des flèches à l'intention du royaume. Rien qu'en janvier dernier, Abdelmadjid Tebboune avait critiqué le Maroc sur le dossier du Sahara. Evoquant devant les médias de son pays les ouvertures d'ambassades à Laâyoune et à Dakhla par des pays africains, il avait déclaré que «personne ne doit toucher la souveraineté d'autrui», qualifiant la «RASD» de «membre fondateur de l'Union africaine». Pis, il était allé jusqu'à accuser le Maroc de «poignarder la RASD dans le dos». «Si vous ne respectez pas les actes constitutifs en tant qu'organisation continentale, comment voulez-vous que les autres organisations nous respectent ?», avait-il déclaré en tentant d'impliquer l'Union africaine. Abdelmadjid Tebboune, dont le pays a été le seul à réagir à ces ouvertures d'ambassades, avait indiqué qu'Alger «ne gardera pas le silence». Et de déclarer : «Nous ne soumettrons jamais à la politique du fait accompli», en paraphrasant l'une des déclarations de l'ancien président algérien Houari Boumédiène.