Le constat est fatal, bien que connu et vécu ces dernières années, par les hôteliers. Sur les 26 000 lits que connaît la capacité hôtelière de la destination balnéaire (dix fois rien par rapport à la concurrence), plus de 50% de lits ont besoin d'une bonne rénovation. En effet c'est la moitié de la capacité qui est difficilement commercialisable, notamment pour les hôtels se trouvant en deuxième et troisième zone par rapport à la première zone en front de mer. Cela fait tout de même 45 établissements hôteliers. Une mise à niveau hôtelière de tous ces établissements est donc nécessaire voire urgence. Il faudra non seulement rénover mais également assurer une bonne qualité des prestations hôtelières. Initié par Mohamed Boussaid, Wali d'Agadir, une réunion de travail a permis aux hôteliers présents peu nombreux (17 présents 84, malheureusement dont beaucoup touchés par l'état vétuste de leurs établissements), de prendre acte du contenu de Rénovohotel 2. La première version n'avait pas beaucoup marché à cause de complications administratives et bancaires, donc de la non adhésion des hôteliers. La nouvelle version de Renovotel à laquelle l'ex-ministre du tourisme, actuel Wali d'Agadir, avait travaillé, présente plus de souplesse et plus d'avantages. Mohamed Boussaid va donc appliquer cette version sur le terrain à Agadir auprès de tous ces hôteliers qui en ont grandement besoin. Il est à savoir que le problème de la vétusté des hôtels qui engendre une capacité en lits difficilement commercialisable porte un vrai préjudice à la destination. D'abord par les états des établissements eux mêmes, quasiment catastrophique, par les « prestations » données par ces établissements qui n'en ont que le nom et car les prix trop bas appliqués, qui engendrent un malaise chez les autres hôteliers et qui les mettent en position de faiblesse dans les négociations avec les TO. La décision du Wali de créer une commission permanente de travail est judicieuse et tombe à point nommé pour trouver une issue logique à ce grand problème qui plombe la destination depuis des années. Renovotel 2, apporte dans ce cadre une bonne évolution notamment avec la réduction de l'apport en fonds propre, désormais de 10% au lieu de 30 ; une augmentation du quantium /chambre, le fait aussi de permettre à la banque d'être le seul interlocuteur des hôteliers, mais également la possibilité de financer des améliorations qualité concernant l'environnement, le produit, réalisation de nouveaux points de vente dont SPA etc.. Une seule contrainte pour les hôteliers, c'est de souscrire dans six mois, avant la fin 2010. A signaler que l'enveloppe destinée à Renovotel 2 est de 500 millions de Dh contre 200 millions pour la version 1. L'avantage de cette nouvelle version est qu'elle reste ouverte aux propositions des intéressés dans la mesure de l'esprit de la rénovation et de ses moyens d'accompagnement. D'ailleurs les responsables du ministre du tourisme préfèrent plutôt parler de mise à niveau, modernisation plutôt que rénovation. Bref, encourager les hôtelier à passer à la logique de rénovation, à celui du positionnement du produit, à sa mise à niveau et à sa modernisation appuyée par une bonne stratégie de commercialisation. Une approche qui se défend bien dans le contexte de la concurrence agressive dans le secteur de l'hôtellerie. Cet enjeu structurel de la mise à niveau hôtelière est en fait déterminant, non seulement pour les hôtels intéressés, mais également pour toute la destination. On ne peut accepter, en effet, de constater une hôtellerie à deux vitesses, avec des établissements en front de mer qui enregistrent un taux d'occupation de 80% et ceux en deuxième et troisième zone qui enregistrent à peine 12% comme taux d'occupation moyen. Cela touche toute la destination entière, car plus de 50% de la capacité est hors jeu, tire les prestations vers le bas et enfin de compte laisse une image d'une destination déséquilibrée et difficilement vendable. Lorsqu'on met cette situation en comparaison avec les nouvelles unités les nouveaux produits et les nouvelles destinations des pays concurrents, on comprend alors pourquoi les TO réclament une bonne capacité en lits, en qualité et en quantité. Les difficultés enregistrés par les hôteliers concernant les difficultés à avoir des prêts bancaires pour rénover, notamment ceux relatifs à la situation et la santé financière des hôtels et leurs arriérés vis à vis du fisc, de la CNSS entravaient toute possibilité d'avoir des prêts. Cette situation trouve une solution, comme l'a suggéré Mohamed Boussaid, dans un engagement officiel de intéressés à assumer le rééchelonnement des dettes pour pouvoir bénéficier d Revovotel 2 qui est une bonne opportunité qui risque de ne pas se reproduire une deuxième fois. Reste à signaler que cette nouvelle démarche de Rénovotel a été bien appréciée par les représentants de la profession , présents à la réunion, notamment Abderrahim Oummani, président du CRT Agadir SMD, Ali Ghanam président de la Fédération Nationale de l'Industrie Hôtelière. Etaient également Mme Chkili, Secrétaire Générale du ministère du tourisme et ses proches collaboratrices, les représentants de certaines banques importantes de la place et le représentant de la Caisse Centrale de Garantie, en charge du département entreprises. Markus, grand hôtelier de la place et DG du Robinson Club avait l'idée en tête de proposer que le dossier d'adhésion à Rénovotel 2 soit d'abord discuté et ficelé avec la CCG, pour laisser le choix après aux intéressés à contacter la banque de leurs choix. Une proposition qui tient la route et qu'on pourrait effectivement appliquée pour faire vite et aller mieux. Bref, une réunion de travail qui inaugure une bonne implication du Wali Boussaid dans le développement du tourisme à Agadir, secteur qu'il connaît bien et qui mérite un grand intérêt, vu les jeux de développement présents et futurs de la destination balnéaire Agadir, dans l'échiquier économique local, mais aussi régional et national.