Pour le deuxième vendredi consécutif, des milliers d'Algériens sont descendus dans les rues pour réclamer un changement radical du système ainsi que pour protester contre l'avant-projet de loi portant déchéance de nationalité visant les ressortissants algériens à l'étranger. En descendant dans la rue pour scander des slogans phares du Hirak et exprimer la détermination à continuer la lutte pacifique, les manifestants confirment le retour de la mobilisation populaire en renouant avec les manifestations de vendredi et des marches estudiantines de mardi dans tout le territoire algérien. Pour ce 107è vendredi, la détermination reste intacte et ce, malgré un dispositif sécuritaire déployé chaque vendredi pour dissuader les citoyens de descendre dans les rues d'Alger et dans les autres villes du pays. La connexion internet 4G est complètement coupée pour les trois opérateurs à Alger et dans les autres villes du pays. La coupure a pour objectif d'empêcher les manifestants et journalistes de d'envoyer des vidéos des marches sur les réseaux sociaux. Les activistes avaient multiplié les appels à la mobilisation via les réseaux sociaux tout au long de la semaine pour assurer l'adhésion du plus grand nombre de citoyens afin de maintenir la pression sur le régime en place, pour qu'il réponde favorablement à leurs revendications des manifestants. Ces manifestants ont scandé les slogans habituels du Hirak réclamant un "Etat civil et non militaire", "Indépendance" encore une "Algérie libre et démocratique" et dénonçant la torture dont des détenus d'opinion ont affirmé avoir été victimes après leur arrestation par les services de sécurité. "Etat terroriste, retirez-nous la nationalité", scandaient également ces manifestants en réaction à l'avant-projet de loi portant déchéance de nationalité visant les ressortissants algériens à l'étranger. A Bejaia, Bouira, Tizi Ouzou, Oran où dans d'autres villes, des milliers d'Algériens ont battu également le pavé pour exprimer leur mécontentement et revendiquer plus de liberté et de démocratie. Des slogans hostiles au pouvoir ont été entonnés, entre autres, "les généraux à la poubelle" et "l'Algérie accédera à son indépendance". Des foules compactes ont défilé dans les rues de ces villes pour réclamer un changement radical et exprimé le rejet à l'agenda du pouvoir. D'après certaines vidéos publiées sur les réseaux sociaux, les manifestants du Hirak de ce vendredi se sont moqués sévèrement des "absurdités" véhiculées par la propagande médiatique orchestrée par les appareils du régime algérien pour empêcher le retour du Hirak et étouffer la volonté populaire désireuse de reprendre la mobilisation en faveur du changement démocratique. Des manifestants ont choisi de mettre en parallèle les trois arguments fallacieux du régime algérien pour empêcher le retour des contestations populaires : "la pandémie, la pauvreté et le terrorisme !" En effet, lors de ses diverses opérations de manipulation des masses à travers les médias lourds qui lui sont entièrement soumis, le régime algérien a toujours tenté d'instrumentaliser le terrorisme pour effrayer la population algérienne et la dissuader de sortir dans les rues des principales villes du pays. D'après certains médias, les autorités algériennes ont poussé "l'outrecuidance jusqu'à mettre en scène un terroriste, le fameux Abu Dahdah prétendant se servir du Hirak pour mettre l'Algérie à feu et à sang. "A la veille de la reprise des marches du Hirak, les services de sécurité n'ont pas cessé de -désamorcer- des bombes ou de déjouer des -attentats terroristes- fomentés contre les foules mobilisées dans les rues", ironisent-ils, estimant que le terrorisme se réveille de nouveau juste au moment où les Algériennes et Algériens ont décidé de reprendre la lutte pacifique pour réclamer un Etat de droit, une démocratie et la nomination d'un gouvernement aux compétences avérées. Après une suspension qui a duré près d'une année, en raison de la pandémie de Covid-19, les manifestations du Hirak avaient repris le 22 février avec les mêmes revendications réclamant un Etat civil et le départ du régime en place