Les Algériens ont été de retour dans la rue pour le deuxième anniversaire du Hirak, le mouvement qui tente de se relancer après un an d'interruption à la suite de la crise sanitaire. Malgré un dispositif policier qui a été mis en place dans plusieurs wilayas, des marches ont eu lieu, notamment à Annaba, Oran, Béjaïa, Sétif, Bouira, Mostaganem, Constantine et Tizi Ouzou. Parmi les sujets collectivement évoqués par les manifestants lors de ces marches : le financement militaire du « Polisario » par l'Algérie, l'argent des Algériens détourné à l'étranger et la crise sociale et économique. Les foules qui défilent ont également scandé les slogans habituels du hirak et appelé au changement radical du régime et l'instauration des bases d'une véritable démocratie et d'un Etat de droit. Déclenché le 22 février 2019, le Hirak, mouvement de protestation populaire inédit, avait poussé Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis deux décennies, à la démission deux mois plus tard. Ce mouvement pacifique a dû suspendre en mars 2020 ses manifestations hebdomadaires en raison de l'épidémie de coronavirus. Mais il continue de réclamer le démantèlement du « système » en place depuis l'indépendance en 1962, synonyme à ses yeux d'autoritarisme et de corruption.