Ils ont été nombreux les protestataires qui ont défilé à Alger ce vendredi suivant le premier anniversaire du mouvement du 22 février. Le hirak garde toujours son souffle et sa vigueur. Lors du premier défilé de vendredi qui a suivi le premier anniversaire du déclenchement du hirak, les slogans ont à nouveau détourné avec humour l'actualité, mettant à l'honneur le nouveau coronavirus, dont un premier cas en Algérie – un Italien– a été annoncé mardi par les autorités. «Ramenez corona(virus) ou la BRI (unité d'élite de la police), on ne s'arrêtera pas !» ou «Vous ne nous faites pas peur avec votre corona(virus), on ne va pas s'arrêter !» ont notamment été scandés. «La pluie, le froid, la chaleur, le jeûne du ramadan : rien ne nous a arrêtés» depuis un an, «alors ce n'est pas un virus qui va le faire. À part ça, des marches importantes se sont également déroulées à Oran, Constantine et Annaba, localités les plus peuplées après Alger, selon des journalistes locaux. D'autres marches ont eu lieu dans de nombreuses autres villes du pays, selon les médias et les réseaux sociaux. «Algérie libre et démocratique», «Etat civil et non militaire», «les généraux, à la poubelle et le pays aura son indépendance», ont aussi scandé les manifestants, reprenant des slogans plus habituels du «hirak» qui a provoqué la démission du président Abdelaziz Bouteflika le 4 avril 2019 et continue de demander le changement du «système» au pouvoir depuis l'indépendance en 1962. Comme chaque semaine depuis le début du mouvement, de nombreux manifestants arboraient des portraits de héros de la révolution algérienne (la guerre d'indépendance contre la France de 1954 à 1962) ou ceux de «détenus du hirak», arrêtés dans le cadre de la contestation. « Où es-tu, Justice ? Les militants en prison et le fils de Tebboune acquitté », ont-ils scandé en référence à l'acquittement mercredi, dans une affaire de corruption, du fils du président Abdelmadjid Tebboune – élu en décembre lors d'un scrutin boycotté par le hirak et marqué par une abstention record. Deux ans de prison ferme avaient été requis contre Khaled Tebboune, arrêté en juin 2018 alors que son père n'avait plus de fonctions officielles et détenu depuis.