Des centaines d'étudiants, rejoints par des citoyens de tous les bords, défilent de nouveau mardi contre le pouvoir en place. les manifestants pourfondent le nouveau président Abdelmadjid Tebboune, «à la solde des militaires». Des centaines d'étudiants ont manifesté mardi 21 janvier à Alger contre le pouvoir en réclamant un «Etat civil», la «libération des détenus politiques» et des «changements majeurs dans les premiers cercles du pouvoir». L'Algérie est le théâtre d'un mouvement contestataire d'ampleur depuis près d'un an. Comme chaque mardi, le cortège estudiantin a sillonné les principales artères du centre-ville à partir de place des Martyrs pour rejoindre la Grande Poste, bâtiment symbolique situé au cœur de la capitale Alger, est le point de ralliement traditionnel des partisans du mouvement de contestation déclenché le 22 février 2019 et abouti à l'éviction du président Abdelaziz Bouteflika le 2 avril 2019 après vingt ans durant lesquels il a régné sans partage. «Notre détermination est intactes et nos revendications sont les mêmes» ont scandé les étudiants, rejoints par de nombreux citoyens, en tançant le nouveau président Abdelmadjid Tebboune «marionnette des militaires, véritables détenteurs de tous les prérogatives». Ephémère premier ministre du président déchu Bouteflika, M. Tebboune, 74 ans, a été élu le 12 décembre 2019 lors d'un scrutin très contesté, boudé par la population marqué par un taux d'abstention record. La semaine dernière, une «charte en quatorze points», contenant les principales revendications du mouvement contestataire a été dévoilée lors du 47e mardi de mobilisation. Les étudiants déclarent aspirer à «une transition démocratique et la concrétisation d'une véritable ouverture politique et médiatique», selon ce document, largement diffusé. Ils exigent également la «dissolution» de toutes les représentations élues, ainsi que l'organisation d'élections législatives et locales anticipées. Près d'un an après le lancement du mouvement qui a ébranlé en profondeur les structures politiques algériennes, les manifestants n'ont de cesse d'exiger le démantèlement complet du «système» et le départ de ses tous ses relais, dénonçant leur mainmise et leur prépondérance sur les destinées du pays depuis l'indépendance 1962. Un comité d'experts en charge d'un nouveau projet constitutionnel a été établi le 14 janvier par la présidence, selon les médias officiels. Le président Tebboune, qui a déclaré son intention de réviser la loi fondamentale en marge de son élection polémique, a entamé fin décembre 2019 des consultations élargies sur ce projet, marquées par des rencontres avec plusieurs personnalités politiques de premier plan ces derniers jours.