Ce vendredi 4 octobre marque presque 7 mois de la contestation algérienne. La forte mobilisation a repris depuis la rentrée sociale, et les manifestations se font plus denses que pendant l'été, surtout à l'approche la présidentielle. Ce 33ème vendredi de manifestations coïncide avec la commémoration des événements du 5 octobre 1988, qui avait vu la révolte des Algériens, sortis réclamer la liberté et de meilleures conditions de vie, réprimée dans le sang. Cette révolte a mis fin au régime du parti unique en Algérie, et a permis d'instaurer un semblant de démocratie. Mais voilà que les Algériens sortent dans la rue, trois décennies après, afin de revendiquer les mêmes choses encore une fois. Rappelons que les événements d'octobre 88, comme ils sont communément appelés, ont été déclenchés dans les lycées, et n'étaient absolument pas pacifiques, contrairement au Hirak actuel. Des manifestations sporadiques et incontrôlées ont éclaté dans plusieurs villes du pays et les manifestants ont détruit plusieurs infrastructures de l'Etat et des biens civils. L'armée algérienne avait doublé de violence pour répondre aux manifestations. Selon les médias algériens, la situation sécuritaire est corsée depuis quelques semaines. Les accès à la capitale sont presque fermés, il y a une forte présence policière dans les rues du centre-ville, et les arrestations et des tentatives d'empêcher la marche dans la matinée se répètent. Les manifestants scandent les mêmes slogans, leurs revendications n'ont pas changé. Ils refusent la présidentielle, ils demandent le départ de la « bande », et exigent la libération des détenus d'opinion. Le pouvoir, de son côté, continue de se montrer immuable. Les préparatifs de la présidentielle battent leur plein, les arrestations sont plus arbitraires.