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IFRS : Les PME vont-elles basculer ?
Publié dans Finances news le 30 - 09 - 2010

* Le Conseil National de Comptabilité est dans l’attente de la décision du ministère de l’Economie et des Finances pour lancer les travaux techniques de convergence relatifs au basculement des PME vers les normes IFRS.
* En France, l’Autorité des Normes Comptables est contre la norme IFRS-PME.
Le principe de «juste valeur», principal credo des normes IFRS, a suscité des remous en ces temps de crise chez bon nombre d’analystes et de financiers. Au Maroc, et selon les dires des responsables, «la Commission en charge du projet relatif au basculement des PME vers les normes IFRS a terminé la phase préparatoire relative, principalement, à la définition de la méthodologie d’approche». Cela signifie que le Conseil National de Comptabilité est en attente de la décision du ministère de l’Economie et des Finances pour lancer les travaux techniques de convergence.
Il est à rappeler que quelques grandes entreprises ont basculé du CGMC (Code Général Marocain Comptable) vers les normes IFRS, et ce pour un alignement sur les standards internationaux. Il s’agit essentiellement d’entités cotées à la Bourse de Casablanca et de quelques filiales de multinationales suite à l’adoption de ces standards par l’Union européenne.
Depuis 2008, les établissements de crédit, sous l’impulsion de la Banque centrale, ont basculé vers les normes IFRS. Et cette mouvance ne compte pas s’arrêter de sitôt à cause des engagements pris par le Maroc auprès des instances internationales pour améliorer son référentiel comptable. D’après les responsables, le retard accusé en la matière ne veut pas dire systématiquement abandon.
«Il n’y a pas de blocage, c’est un projet important et il convient de réunir les conditions requises pour sa réussite», annonce A. Bernossi, président de l’Ordre National des Experts-Comptables.
Un cahier des charges a ainsi été dressé afin de désigner les experts-comptables qui vont travailler sur ce projet d’envergure. «Aujourd’hui, nous sommes dans une phase de stand by et nous attendons la décision du ministère des Finances», s’empresse d’ajouter A. Bernossi. La crise y est-elle pour quelque chose ? Apparemment, c’est plus le coût du basculement des normes marocaines vers celles internationales qui constitue un sérieux handicap. Lorsqu’un tel projet verra le jour, il concernera l’ensemble du tissu économique, sans distinction. Cette réflexion renvoie donc à un tissu économique très hétérogène n’ayant pas forcément les mêmes attentes en matière de comptabilité.
Quid des divergences ?
Donc, la question se pose d’emblée : est-ce que les PME, composante essentielle de notre tissu économique, seraient prêtes à adopter les normes IFRS qui se traduisent par d’énormes investissements et qui vont nécessairement engendrer des coûts supplémentaires ? Interrogé à ce sujet, un professionnel, souhaitant garder l’anonymat, répond : «Effectivement, l’économie marocaine est constituée essentiellement de PME dont la préoccupation primordiale est d’élaborer des états de synthèse tout en respectant notamment le volet fiscal. A mon avis, elles ne seraient pas intéressées par des normes internationales qui prônent des objectifs tels que la juste valeur et qui ne sont pas d‘actualité pour la PME marocaine». Il ajoute, par ailleurs, que la préparation des états conformément aux normes internationales se veut très coûteuse par la nécessité d’intervention de spécialistes en la matière. Le président de l’OEC ne semble pas partager cet avis : «Une fois que le projet aura vu le jour, il y aura nécessairement une période de transition au cours de laquelle des mesures d’accompagnement seront mises en place. Les PME ne seront pas livrées à elles-mêmes et ne subiront donc pas seules les frais exorbitants de ce passage vers les normes internationales». Dans l’Hexagone, il est à noter que la question de l’adoption de ce référentiel par les PME n’est plus d’actualité.
L’Autorité des Normes Comptables (ANC), créée en début d’année a, dans un communiqué, fait part de son plan stratégique 2010/2011. Parmi les différents axes cités, figure la volonté pour les PME de leur assurer des normes comptables simples, sûres et durables tout en rejetant l’introduction de la norme IFRS-PME.


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