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Union pour la Méditerranée : Le clivage Nord-Sud à rude épreuve
Publié dans Finances news le 18 - 02 - 2010

* Le conflit au Moyen-Orient est un facteur de blocage de l’UPM. Il ne faut pas trop compter sur l’Europe pour le résoudre.
* En attendant la constitution effective de l’Union méditerranéenne,
le Maroc a tout intérêt à poursuivre sa collaboration avec l’Union européenne dans le cadre de la PEV.
Un an et demi après le lancement de l’UPM à Paris, on s’interroge sur le devenir d’une telle région. A noter qu’à ses débuts, ce projet avait été fortement apprécié dans son contenu dans la mesure où il permet une forte intégration économique du Nord et du Sud de la Méditerranée. Aujourd’hui, nous craignons fort que l’UPM ne sombre dans la léthargie au même titre que le processus de Barcelone.
En 1995, lors de la première Conférence de Barcelone, le partenariat lancé par l’Union européenne avec les pays sud-méditerranéens avait abouti à l’Euromed. Le processus de Barcelone était bâti sur trois volets. Le premier volet, politique et sécurité devait promouvoir la paix dans la région méditerranéenne, la démocratisation des pays sud-méditerranéens et la sécurité pour tous les participants. Le volet économique et financier était basé sur l’instauration d’une zone de libre-échange euro-méditerranéenne à l’horizon 2010, et au développement économique des pays sud-méditerranéens, grâce notamment à une aide financière de l’Union européenne dans le cadre du programme MEDA d’un montant de 10,5 milliards d’euros pour la période 1995-2006. Enfin, diverses mesures étaient envisagées pour le développement social, culturel et humain entre les deux rives de la Méditerranée.
Un brin d’histoire
Malheureusement, et dix ans après la Conférence de Barcelone de 1995, on constate que le Processus de Barcelone n’est qu’une utopie. Les objectifs escomptés dans la région sont loin d’être réalisables. La démocratisation des pays sud-méditerranéens a peu progressé et la pauvreté, le chômage et l’analphabétisme persistent. Et donc la paix n’a pas été instaurée dans la région. Pis encore, les actes de terrorisme et l’immigration clandestine sont montés en flèche. «Au contraire, il s’est instauré entre les deux rives de la Méditerranée un climat d’incompréhension et de méfiance. L’élargissement le 1er mai 2004 de l’Union européenne aux pays de l’est de l’Europe a été considéré également comme une preuve de désintérêt
vis-à-vis des pays du sud de la Méditerranée», estime J.Kerdoudi, président de l’Institut Marocain des Relations Internationales. Afin de pallier ce bilan mitigé, une deuxième conférence avait été convoquée également à Barcelone en novembre 2005. Boycottée par la plupart des chefs d’Etat et de gouvernement des pays du sud de la Méditerranée, cette conférence a été axée principalement sur la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine, et a négligé les problèmes de développement économique et social des pays du sud.
Parallèlement au Processus de Barcelone, a été instaurée à partir de 2004 la Politique européenne de voisinage (PEV), qui regroupe un certain nombre de pays de l’est de l’Europe et du sud de la Méditerranée. La politique de voisinage présente la particularité de s’adresser à chaque pays d’une façon spécifique, en adoptant avec lui un plan d’action étalé sur une période de 3 à 5 ans. Elle a été dotée d’un instrument financier de 12 milliards d’euros pour la période 2007/2013. Seuls cinq pays méditerranéens ont adhéré pour le moment à cette PEV : le Maroc, la Tunisie, l’Autorité palestinienne, la Jordanie et Israël.
Le Maroc dans l’expectative
Lors de sa campagne présidentielle en mai 2007, Nicolas Sarkozy avait critiqué le Processus de Barcelone et lancé le projet d’Union méditerranéenne. Cette Union devrait regrouper les pays de l’Union européenne riverains de la Méditerranée (Portugal, Espagne, France, Italie, Grèce) avec les pays sud-méditerranéens. Cette Union devrait à la fois être diplomatique et stratégique, mais également culturelle et civilisationnelle. Bâtie sur des projets concrets, elle devrait aboutir à des actions opérationnelles concernant le développement durable, l’énergie, les transports et l’eau. Mais elle devrait également prendre en compte d’autres priorités, telles que la culture, l’éducation, la santé, le développement humain, la lutte contre les inégalités et l’attachement à la justice.
Aujourd’hui et presque deux ans après, le projet demeure flou. Or, en regardant de près, tout laisse croire que cette région devrait exister.
« Si l’on accepte que cette région du monde a des défis : d’abord au niveau économique en ce qui concerne la compétitivité de cet espace euroméditérranéen par rapport à l’Amérique du Nord et à l’Asie. Si on accepte que cet espace a une lourde responsabilité par rapport à l’Afrique (développement humain, sécurité, stratégie…). Si on accepte que nous sommes dans une région où le réchauffement climatique s’est avéré réel et que les perspectives à long terme sont défavorisées et si on prend la question énergétique… on se rend compte que cet ensemble a des défis communs monstrueux », constate H. Abouyoub, ambassadeur itinérant. Selon lui, aucune nation aussi puissante soit-elle n’a la capacité de faire face à tous ces challenges.
Donc, l’UPM est un objectif vital pour le Nord comme pour le Sud. Le seul problème c’est que la politique méditerranéenne de l’Europe a toujours été marquée par l’approvisionnement énergétique et par le besoin de sécuriser les zones d’approvisionnement. Et donc pour que ce projet soit effectivement mis en œuvre et qu’il soit viable, il faut résoudre un conflit dans la région du Moyen-Orient. «L’Europe est incapable de jouer un rôle quelconque. Elle l’a montré depuis toujours et continue de le montrer et ce malgré la mise en oeuvre du Traité de Lisbonne. L’Europe n’est pas une puissance militaire. Elle n’est pas autre chose qu’une puissance commerciale. Ce n’est même pas une puissance économique au sens d’un ensemble qui a une politique budgétaire commune».
Donc, il y a toujours cette difficulté de l’Europe à parler à l’unisson selon les mêmes axes stratégiques avec le Sud. Le Sud n’est pas prêt à son tour à assumer les objectifs de démocratie, de droits de l’homme… qui sont inclus à la fois dans la déclaration de Barcelone et dans celle identique de l’UPM.
« Dans ces conditions, le Maroc a tout intérêt à continuer sa collaboration avec l’Union européenne dans le cadre de la Politique européenne de voisinage, en attendant la constitution effective de l’Union méditerranéenne. Il ne saurait «lâcher la proie pour l’ombre», conclut J.Kerdoudi.


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