* Un an après le lancement de lUPM, les structures sont gelées. * Les Etats membres ne sont pas parvenus à désigner un secrétaire général. * Les tentatives menées à Bruxelles nont guère abouti. L ancée le 13 juillet 2008 avec louverture de la présidence française de lUnion européenne, lUnion pour la Méditerranée marque le retour des relations euroméditerranéennes au cur de laction politique de lEurope. Lidée sous-jacente part du principe que les divers processus mis en place antérieurement nont pas permis de revitaliser les relations, certes complexes, mais essentielles entre les deux rives de la Méditerranée. Or, il faut reconnaître que les défis communs sont nombreux, quil sagisse de la sécurité militaire et énergétique, de la stabilité politique, de la prospérité économique, de la protection de lenvironnement. Ils font appel à des réponses collectives où les responsabilités sont également réparties, à la mesure de la capacité dengagement de chacun. A noter par ailleurs que lUPM a cristallisé les attentes et les espoirs des responsables politiques, mais aussi de la société civile du bassin méditerranéen. Il sagit donc dune région essentielle au regard de la culture comme du développement économique, de la paix et de la guerre, de lenvironnement Le problème cest que tous les efforts qui ont été fournis ces dernières décennies nont pas suffi à résoudre les grands problèmes de la Méditerranée. Il faut donc sy prendre autrement en réfléchissant sur les raisons de cet échec. La grande leçon de lhistoire est que cette aspiration profonde à lunité ne pourra être satisfaite par la domination dune partie de la Méditerrannée sur une autre. Avec Barcelone, lEurope a marqué son intérêt pour le Sud, mais elle a échoué à refonder sur dautres bases le dialogue entre lOccident et le monde du Sud de la Méditérranée. Car ce dialogue était extrêmement déséquilibré. Il consistait, pour lEurope, à offrir son aide et à formaliser des rapports de prestataires à clients. On reproduisait le rapport entre le Nord et le Sud, les dominants et les dominés Une autre erreur a été de vouloir conditionner la coopération avec la Méditerranée à la résolution des questions politiques. Comme celles-ci étaient insolubles a priori, on na pas pu avancer sur les questions concrètes. Or, la paix, la démocratie, les droits de lhomme sont laboutissement dun processus de coopération et non la condition de sa mise en chantier. Aujourdhui encore, les obstacles qui ont empêché le processus de Barcelone dêtre mené à bon terme, persistent toujours. Interrogé à cet égard, un économiste qui suit de très près la question a avoué quil restait un peu sceptique sur la réussite de lUPM. Il explique : «Depuis la guerre de Gaza, suite à linvasion israélienne en Palestine, toutes les structures ont été gelées. Des tentatives nont pas abouti à Bruxelles». Il ajoute par ailleurs que bien que le siège soit fixé à Barcelone, on narrive pas encore à désigner le secrétaire général. Idem, la Banque euro-méditerranéenne de développement censée se focaliser sur le renforcement des instruments de financement pour les adapter aux besoins des secteurs privés, notamment les PME et PMI, qui constituent lessentiel du tissu entrepreneurial des Etats du sud méditerranéen, na pas encore vu le jour. Lidée que lUPM devrait constituer une importante opportunité pour favoriser la paix au Proche-Orient et la normalisation des relations entre les différents pays riverains, semble avoir échoué. Aussi, les recommandations ayant toutes pour point nodal de faire sortir le projet maghrébin de son inertie de plus de cinquante ans, afin de donner une véritable logique au processus euro-méditerranéen, demeurent un vu pieux. Ceci laisse supposer que la reprise du conflit entre Israël et la Palestine, la survenance de la crise économique et financière, les provocations multiples de lIran ont semblé freiner lentrain initial. Quen est-il alors ? Quelles sont les prochaines étapes ? Pour lheure, on ne ressent quune amertume mêlée de déception.