* Le consortium bancaire comportera 13 institutions financières et bancaires, dont Attijariwafa et CIH. * Ce consortium a travaillé en comité pour élaborer une présentation finale que le Comité stratégique devrait valider le 30 janvier de cette année. * La nouveauté de lUPM est que le financement sera à géométrie variable. Ainsi, il nexiste pas un fonds mais des fonds communs, et le financement des projets sera fait après étude au cas par cas. Largent est le nerf de la guerre, même au sein de lUnion pour la Méditerranée. Depuis la déclaration de Paris, le 13 juillet 2008, de leau a coulé sous les ponts et le consortium bancaire, le bras financier de cette Union, avance à grands pas. En effet, le Comité de pilotage du Comité stratégique de ce consortium bancaire devrait se réunir ce 30 janvier pour finaliser le protocole de financement des projets identifiés dans le cadre de lUPM. Il est opportun de souligner que des pans ont été franchis depuis juillet 2008, date de la signature du protocole dintention à Paris. Au mois de septembre, il y a eu la constitution de groupes de travail et de leur gouvernance. Du Maroc, Attijariwafa bank était parmi les neuf premières banques ayant adhéré à ce consortium qui a vite été rejoint par la Banque Européenne dInvestissement et lAgence Française de Développement. La Banque Africaine de Développement rejoindra ce consortium dans les semaines à venir. Soit, au total, 13 institutions financières et banques composeront ce consortium bancaire.CIH est également présent. Au mois doctobre, le premier Comité directeur réuni à Madrid y adopta les méthodes de travail avant délaborer une photographie des produits et services du marché existant. Cette étape avait permis un début didentification des besoins des clients et du potentiel de marché. La documentation des matrices sest poursuivie depuis, au même titre que la collectes des propositions dintérêt commun par les managers de projet. Une deuxième rencontre sest tenue à Paris en novembre pour une révision complète de toutes les propositions de coopération imaginées en fonction du potentiel du marché. Ce qui a donné lieu à un troisième Comité directeur tenu, cette fois-ci, à Tunis pour ladoption de la liste de propositions à soumettre au Comité stratégique avec un ordre de priorité. Toujours au mois de décembre, la présentation finale a été préparée avec un calendrier envisageable et des options de mise en uvre. Et cest cette présentation finale que le Comité stratégique devrait valider le 30 janvier de cette année. Bien évidemment, dans le cadre de lUPM, 6 projets fédérateurs ont été identifiés, notamment la dépollution de la Méditerranée, les autoroutes maritimes et terrestres, la protection civile pour répondre aux catastrophes naturelles, une université euro-méditerranéenne, lénergie solaire et une initiative méditerranéenne de développement des affaires. À la base de ces projets, le consortium bancaire a établi une liste de 20 projets, comme lexplique Ali Benahmed, directeur de lInternational à Attijariwafa bank, qui est intervenu en marge du salon du tourisme, Moroccan Travel Market. Lobjectif de ce consortium est de faciliter et dabaisser les coûts des transferts dargent des migrants méditerranéens vivant en Europe vers leur pays dorigine, et de faciliter leur bancarisation dans une optique dinvestissement productif, de promotion de la croissance des PME et de financement de projets dinfrastructures sur la rive Sud de la Méditerranée. Ce qui impliquerait le développement de fonds dinvestissements communs. Un financement à géométrie variable Selon Aziz Cherkaoui, président du Centre de Culture Euro-Médterranéenne du Maroc, lapproche du financement des projets dans le cadre de lUPM diffère de ses précédentes initiatives, notamment le Traité de Barcelone. Lauteur du livre «LUnion de la Méditerranée : Initiatives, Instances et Instruments», poursuit : «Autrefois, les pays attendaient des financements pour leurs projets. Aujourdhui, dans le cadre de lUPM, le financement est à géométrie variable. Dans la mesure où lUnion européenne na pas de budget supplémentaire à avancer sur cette Union, il va falloir faire appel aux banques et opérateurs privés pour financer les projets. Lesprit de lUnion pour la Méditerranée, cest aussi de faire intervenir, non seulement les états européens, mais aussi les investissements privés venant même, quelquefois, du Moyen-Orient ou dailleurs». Et cest peut-être là où réussira cette Union. Il ne sagit pas là de rendre des décisions politiques ni de mettre en place un fonds bien déterminé, mais les projets seront étudiés au cas par cas pour en débloquer le financement.