* Les prévisions relatives au chômage dans les principaux pays d'accueil annoncent une aggravation pour l'année en cours, la reprise n'étant attendue qu'à partir de 2011. * Les immigrés sont les plus touchés par le chômage car ils travaillent dans les secteurs impactés par la crise. Lun des paramètres fondamentaux de l'économie nationale est lié aux transfert de devises de nos MRE qui alimentent nos avoirs extérieurs. Il faut dire que cet indicateur a été fortement pénalisé en 2009 sous l'effet de plusieurs facteurs notamment la régression des exportations, des IDE, des transferts voyages et surtout de la contribution de nos MRE. Les effets de la crise sur nos concitoyens à l'étranger semblent perdurer. Les quelques signes de reprise restent timides surtout en Europe où la situation économique demeure fragile, notamment dans les grands pays d'accueil comme la France, l'Espagne, l'Italie, la Belgique ou l'Allemagne. Il faut dire que le nombre de nos MRE dépasse les 2,5 millions dont la majorité est concentrée en Europe. Les différentes prévisions pour 2010 sont pour la plupart pessimistes surtout pour l'Espagne et l'Italie. Pour les autres pays de l'UE, les perspectives sont mitigées. Certains analystes économiques estiment que l'année 2010 sera pire que 2009. Dans le meilleur des cas, un début de reprise ne serait perceptible qu'à partir du deuxième semestre 2010. Même les prévisions les plus optimistes restent très mesurées. La Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses prévisions de croissance pour l'année 2010 qui devrait passer à 0,8% contre 0,2% retenu initialement. La BCE a confirmé que 2009 était une année de récession mondiale qui a durement frappé l'UE avec une récession de 4%. Le nombre d'emplois perdus a dépassé les 3,5 millions. Plus de 15 millions de personnes sont à la recherche d'emploi. La Commission européenne prévoit que ce taux passera à 10,7% en 2010 pour atteindre 10,9% en 2011. Elle table sur une stabilisation progressive de l'emploi seulement vers la fin de 2010 et au cours de l'année 2011 et cela malgré les plans sociaux Le taux de chômage a franchi la barre symbolique des 10% dans la zone Euro. Celui des immigrés, qui sont principalement ouvriers ou employés, est deux fois plus élevé que celui des non-immigrés, avec des différences selon les qualifications, le sexe et l'origine. Le taux de chômage en France où résident plus de 800.000 MRE est au même niveau que la moyenne européenne. En Italie, il est à plus de 9% avec près de 2 millions de chômeurs. En Espagne, les choses sont encore plus graves. Le taux a frôlé les 20%. Le pays compte 5,2 millions d'étrangers soit 11% de la population. Ce sont les secteurs les plus employeurs de nos MRE qui sont les plus touchés. L'immobilier, véritable moteur de la croissance, est fortement secoué par la dégringolade de la demande étrangère. Les Marocains, deuxième communauté au pays avec près de 500.000 MRE, font l'objet d'une vague de licenciement voire de rapatriement vers leur pays d'origine. Faute de contrat de travail, nos MRE en Espagne n'arrivent pas à renouveler leur permis de séjour et se voient contraints de vivre dans la clandestinité. Pour ceux qui ont choisi le retour provisoire au Maroc pour voir plus clair, ils ont trouvé beaucoup de difficulté pour y retourner. Même ceux qui n'ont pas perdu leur emploi sont dans une situation fragile. Certains travaillent à temps partiel, d'autres sont menacés par le chômage à cause de la situation difficile de leurs employeurs. A part les pays du Golfe où le nombre de transferts de devises a connu une croissance au cours de l'année 2009, pour les autres pays la tendance est à la baisse. Selon les statistiques de l'Office des changes, le transfert des MRE a atteint à fin novembre 2009 plus de 46,09 Mds de DH, en baisse de 6,2% par rapport à la même période de l'année. Il est clair que les signes de reprise commencent à se manifester car les transferts étaient en baisse de 15% au début de l'année 2009 avant d'augmenter progressivement au fil des mois. La situation des MRE a eu un impact direct sur certains secteurs au Maroc surtout l'immobilier. L'effet social est aussi important puisqu'une bonne partie des familles, en particulier dans le monde rural, vivent grâce aux transferts des MRE. Les mesures d'accompagnement annoncées par le gouvernement, que ce soit à l'étranger via les représentations ou au Maroc, via les différentes administrations, semblent ne pas donner les effets escomptés. Le ministère délégué chargé de la communauté marocaine à l'étranger n'a pas les moyens matériels ou humains pour venir en aide ou, du moins, pour soulager les MRE vivant dans une situation difficile.