* Cette initiative permet de superviser et de faire le suivi des conventions, faire le point sur les objectifs atteints et corriger les différentes anomalies qui peuvent survenir au cours de lexécution du programme. * Après le lancement des mesures à caractère national du PMV, les déclinaisons régionales sont sur le point dentrer en vigueur. * 20.000 ha pour la troisième tranche du partenariat public-privé. Aziz Akhannouch a procédé dernièrement à Skhirat à la première réunion du Comité de pilotage des contrats-programmes signés avec les différentes filières dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV). Le ministre de lAgriculture veut, à travers cette initiative, superviser et faire le suivi des conventions. Il est question de faire le bilan annuel des objectifs atteints et didentifier les contraintes qui peuvent handicaper la bonne marche du programme afin de les réorienter et les corriger. Après le lancement des mesures à caractère national du PMV, les déclinaisons régionales sont sur le point dentrer en vigueur. En attendant les effets du PMV, les saisons agricoles se suivent et se ressemblent avec toujours les mêmes problématiques à lordre du jour. Le Comité de suivi est composé du gouvernement et ses partenaires privés concernés par le PMV. La manifestation a pour objectif la présentation inédite des plans daction conçus pour chacune des neuf filières agricoles ayant fait lobjet dun contrat-programme à savoir les filières agrumicole, céréalière, semencière, laitière, sucrière, avicole, oléicole, maraîchère et celle des viandes rouges. A cette occasion, Akhannouch a annoncé le lancement de la troisième tranche du partenariat public-privé portant sur les terres de lEtat et qui va concerner 20.000 ha. Pour ce qui est de la campagne agricole il faut souligner que les préparatifs se déroulent normalement. Les pluies qui ont touché le pays lors de la période de lAïd ont certes redonné espoir au monde rural et à la famille des agriculteurs, mais le cumul pluviométrique reste insuffisant et ne peut assurer un bon déroulement de la campagne. En tout cas, les préparatifs vont bon train pour assurer un bon démarrage des travaux, surtout les opérations demblavement ou densemencement. La période de lAïd El Al-Adha a permis à une bonne partie des agriculteurs, surtout les éleveurs, de conforter leur trésorerie. Plus de 7 Mds de DH ont transité du monde urbain vers le monde rural. Cette manne financière permet pratiquement à lensemble des exploitants de payer leurs dettes et de financer la campagne plus confortablement. En tout cas, la réalité du marché a confirmé les statistiques du ministère de lAgriculture qui tablait sur une offre de 6,9 millions de têtes pour une demande ne dépassant pas les 5 millions. Donc, un excédent de près de 2 millions de têtes. Certains commerçants ou spéculateurs de bétail qui espéraient réaliser de bonnes affaires à loccasion de lAïd ont été déçus par la réalité des marchés. Faute dacheteurs, ils étaient contraints découler leurs produits à prix réduits pour éviter de continuer à nourrir un troupeau en attendant de pouvoir sen défaire. «Les vrais éleveurs ont écoulé leurs produits au fur et à mesure que lAïd approchait. Les spéculateurs ont perdu sur tous les plans. Lexcédent de bêtes invendues aura un impact sur le marché de la viande rouge. Les prix vont certainement baisser», a souligné Benbarek El Fenniri, le président de lAssociation nationale ovine et caprine (ANOC) qui a ajouté que «la période de lAïd a eu également un effet sur les prix des aliments de bétail qui ont baissé. Mais les tendances haussières ne sont pas à écarter du fait que la pluie nest pas encore suffisante et que létat végétatif des parcours naturels nest pas encore assez bon». Il faut souligner que lactuelle saison bénéficie dune abondance et dun niveau accessible des prix des semences. Outre les semences sélectionnées, le marché est également bien approvisionné en matière de semences ordinaires. Le comportement favorable de la saison passée a permis de dégager un stock important et de bonne qualité. Mais le secteur reste à la merci de ses vieux problèmes qui ne semblent pas devoir se résoudre surtout dans le court et le moyen termes comme le foncier ou lintroduction de la mécanisation. Pour le foncier, le morcellement et lurbanisation sont les pires ennemis des terres agricoles. Chaque année près de 20.000 ha sont grignotés de la campagne pour assurer lextension des villes. Certains spéculateurs nhésitent pas à soffrir des parcelles dans les zones susceptibles dintégrer le périmètre urbain. Dans un premier temps, le phénomène a touché les grandes villes. Mais avec la bulle foncière de ces dernières années et la demande confirmée des résidences secondaires, même les petits patelins les plus éloignés sont impactés. Ces terres ne sont finalement ni agricoles ni urbaines et ce pendant des années. Le morcellement sous leffet de lhéritage ou des ventes successives a donné naissance à des parcelles inexploitables sur le plan agricole. La loi en vigueur, notamment le Dahir sur le droit foncier qui date de 1913, a pris un sérieux coup de vieux. «Ce texte ne répond nullement aux mutations et aux autres changements qua connus le pays. Les professionnels du secteur nourrissent lespoir que le législateur finira par étudier la question en introduisant un texte plus moderne et plus adapté au contexte actuel», a souligné Mohamed Taki, président dune association dagriculteurs dans la région de Benslimane. Lautre problématique qui continue de préoccuper le secteur concerne le faible taux de mécanisation. Malgré les mesures de subvention et de soutien, le niveau du Maroc reste très faible par rapport à dautres pays similaires en matière déquipement en machines agricoles.