* Grâce au développement dans les domaines de lenseignement et de la santé lEgypte et la Syrie devancent de loin le Maroc, même si le PIB par habitant de ces pays est proche de celui du Royaume. * HCP : les critères du PNUD sont dépassés car ils sont retenus depuis plus de vingt ans. Malgré les différents programmes de développement socio-économique lancés sur lensemble du territoire, le Maroc a enregistré un recul continu par rapport à dautres pays, selon les derniers rapports du PUND. Cependant, les avis divergent à propos des critères de classement retenus par cette institution internationale. Selon un analyste du HCP, qui préfère garder lanonymat, «les indices de développent auxquels a recours le PNUD ne traduisent pas limage réelle de lévolution du cadre de vie réalisée au cours des dernières années». En revanche, le rapport est clair en matière de définition des différentes IDH. Outre les indicateurs danalyse de la croissance du revenu par habitant, le PNUD retient une panoplie de mesures relatives à lévolution des services publics, notamment dans les domaines de lenseignement et de la santé. Pour remédier à la situation, lEtat a lancé plusieurs projets qui ont un caractère social sur lensemble du territoire national. En outre, lEtat a mobilisé des fonds colossaux dans le cadre de lInitiative nationale pour le développement humain. Cependant, ces projets nont impliqué aucune amélioration en terme de classement du Maroc dans le rapport puisquils ciblent des objectifs qui ne sont pas pris en considération par le PNUD. Le développement exclut le monde rural Certes, les seuils de pauvreté et de vulnérabilité ont connu une amélioration significative au cours des trois dernières décennies. Pour preuve, le taux reflétant la pauvreté absolue sest détérioré de 40% au cours de cette période pour se situer à 7,5%. Pour leur part, les taux de pauvreté relative et de vulnérabilité se sont dégradés respectivement de 33% et de 30%. Cependant, ces améliorations ont été enregistrées en milieu urbain au détriment du milieu rural, et cest là que le bât blesse. En conséquence, la baisse de la part de la population rurale en situation de pauvreté relative est restée très limitée, entre 1994 et 2004, soit une diminution dun point pour se situer à 22% de la population totale. En terme de classement récent du PNUD, le Maroc occupe la 130ème position, soit un recul de 4 places par rapport à lannée précédente. Les analystes du HCP considèrent que ce positionnement ne reflète plus la situation réelle en terme de développement humain dans le Royaume. «Les critères du PNUD sont dépassés, car étant retenus depuis plus de vingt ans et seront revus au cours de lannée 2010», affirme lanalyste du lHCP. Il ajoute que «ces indices dévaluation ne prennent pas en considération les avancées réalisées dans plusieurs secteurs sociaux, notamment ceux relatifs aux programmes délargissement daccès à leau potable et à lélectricité». Il est à noter que la prise en considération de nouveaux petits pays dans le dernier rapport, cest le cas des paradis fiscaux en Europe, sest répercutée négativement sur le positionnement du Maroc. Dautre part, les pays qui ont enregistré une augmentation des recettes pétrolières, résultant de la flambée des prix de lor noir, ont gagné en classement. En effet, la croissance du PIB dans ces pays sest traduite par une augmentation du revenu moyen par habitant, lun des principaux critères retenus par le PNUD. Cependant, «cette augmentation ne reflète pas la distribution réelle des richesses dans ces pays». Au cours du 26ème Congrès international de la population, le HCP avait invité le PNUD à organiser un séminaire en vue de débattre des indicateurs de développement humain retenus par le PNUD et dévaluer les avancées réalisées par le Maroc en matière dévolution du cadre de vie sociale. Parallèlement, le HCP avait appelé les autres pays à participer à ce débat ouvert par le PNUD. Pourquoi les autres font mieux Les principaux indicateurs retenus par le PNUD ciblent principalement la santé, lenseignement et le revenu par habitant. Lévolution enregistrée par le Maroc au niveau des deux premiers critères demeure très faible. À titre indicatif, le taux dalphabétisation des adultes se limite à 52%, sachant que le niveau de scolarisation combiné se situe à 58%. À cet égard, les indicateurs du secteur de lenseignement soulignent une aggravation des déficits en infrastructures et en ressources humaines et une déterioration des conditions de lenseignement dans le monde rural. Ainsi, le Maroc se situe en dessous des pays comme lOuganda, le Kenya Cela affecte de plus en plus le classement général du Maroc. A cet effet, lEgypte ou la Syrie devancent de loin le Royaume en matière de classement global, même si le PIB par habitant de ces pays est proche du nôtre. Au niveau du Monde arabe, il ny a que la Mauritanie, le Yémen et le Soudan que nous arrivons à devancer. Néanmoins, au moment où le Maroc recule, dautres pays progressent à grands pas. À titre dexemple, le Gabon qui était classé juste devant le Royaume il y a deux ans, grimpe à la 119ème place. Enfin, la mise au pas des secteurs de lenseignement et de la santé publique est devenue indispensable car, outre lurgence des services à offrir, le classement défavorable enregistré à ce niveau se répercute négativement sur limage interne et externe du Maroc et, par conséquent, sur son intégration dans le développement durable enregistré au niveau international.