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Entretien : «Nous avons un objectif de taux»
Publié dans Finances news le 26 - 02 - 2009

* Le taux de créances en souffrance affiché actuellement met les banques dans une excellente position pour pouvoir gérer les impacts de la crise sur certains secteurs.
* Contrairement à d’autres pays, le Maroc dispose d’une marge de manœuvre qui permet de mettre en place des plans d’urgence et de gérer dans les meilleures conditions la détérioration de l’environnement international, tout en restant vigilant.
* Point de vue de Karim El Aynaoui, Directeur des Etudes et des Relations Internationales à Bank Al-Maghrib.
- Finances News Hebdo : On assiste, certes, aujourd’hui à un taux de créances en souffrance en baisse à 5,7%. Mais ne pensez-vous pas que ce taux risque de se détériorer sachant que l’effet contagion de la crise ne fait que commencer?
- Karim El Aynaoui : Il faut d’abord rappeler que, sur l’évolution des créances en souffrance, le Maroc a enregistré une baisse continue et cela depuis plusieurs années dans un contexte où le pays dispose de règles prudentielles qui répondent aux standards internationaux en la matière. A fin janvier 2009, le taux de ces créances s’établissait à 5,7 % et à 4 % pour les banques privées.
Quand on compare ce taux avec ceux enregistrés dans les autres pays de la région, il est évident que le Maroc a une longueur d’avance puisque la plupart d’entre eux accusent un taux de créances en souffrance à deux chiffres.
Le taux affiché actuellement met les banques dans une excellente position pour pouvoir gérer les impacts de la crise sur certains secteurs. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le gouvernement a mis en place un certain nombre de mécanismes de garantie pour faciliter davantage l’accès de ces entreprises au financement.
Je crois également qu’aujourd’hui nous sommes l’un des rares pays de l’Afrique, si ce n’est le seul avec l’Afrique du Sud, à être sous une supervision aux normes de Bâle II (approche standard).
Évidemment, nous restons extrêmement vigilants sur les évolutions macroéconomiques qui peuvent affecter le secteur bancaire, mais nous n’avons pas d’inquiétude particulière en ce moment sur la solidité des banques marocaines.
- F. N. H. : On parle ici, à la base, des indicateurs par rapport à 2008, alors que pour certains observateurs, le pire est à craindre en 2009 puisque d’autres secteurs peuvent s’essouffler ?
- K. E. A. : Vous savez, l’économie est marquée par des cycles. Aujourd’hui, l’économie mondiale est entrée dans un cycle bas. Nous subirons certainement un impact sur le plan macroéconomique. Mais cela n’empêche pas de dire qu’il n’y a pas eu d’impact sur les bilans des banques marocaines puisqu’elles ne détenaient pas d’actifs toxiques qui sont à l’origine de la crise financière.
Au Maroc, la distribution des crédits se poursuit, preuve à l’appui : nous avons réalisé plus de 22 % en glissement annuel en janvier 2009 par rapport à janvier 2008.
Évidemment, il y aura des effets sur un certain nombre de secteurs affectés par la crise. Mais, cela fait partie de l’activité des banques. L’important est que cela n’ait pas un effet systémique sur la santé des banques, et c’est ce que l’on perçoit pour le Maroc.
- F. N. H. : D’après vous, le gouvernement marocain est-il sur la bonne voie dans sa gestion de la crise ?
- K. E. A. : Au niveau de BAM, on analyse les données et nous suivons les plans mis en ouvre par le gouvernement ! Néanmoins, ce qui est important à dire c’est que la soutenabilité budgétaire et la solidité de la gestion macroéconomique permettent au Maroc de faire des plans. C’est déjà une bonne nouvelle, puisque certains pays n’avaient pas de marge de manœuvre pour réagir à la crise.
Certains pays ont eu de grandes difficultés immédiates qui les ont conduits au Fonds Monétaire International pour recourir à un financement externe. Au Maroc, il y a des marges de manœuvre qui ont permis l’élaboration de plans sectoriels. On voit qu’in fine, la bonne gestion paie; il faut la saluer et surtout la poursuivre.
Je pense que les plans qui sont en cours de mise en place répondent aux enjeux actuels par une action ciblée sur des secteurs spécifiques qui sont potentiellement affectés par la détérioration de l’environnement international. Aussi, ces plans combinent-ils un certain nombre de mesures de soutien temporaires tout en s’inscrivant dans des visions plus structurelles, à moyen terme.
- F. N. H. : À titre de rappel, quelles ont été les mesures d’urgence prises par Bank Al-Maghrib depuis le déclenchement de la crise au niveau mondial ? Et, surtout, quels sont les moyens de suivi de son développement au Maroc ?
- K. E. A. : Le Gouverneur de BAM a communiqué à plusieurs reprises sur ce sujet. Il faut bien comprendre que le métier d’une banque centrale nécessite un suivi en temps réel de l’activité économique au sens large pour établir la politique monétaire et pour superviser le système bancaire. Bien évidemment, nous avons d’autres missions.
Pour revenir à la crise, il faut rappeler que BAM assure une veille permanente; mais, dès le mois de septembre 2008, avec les prémices de la crise financière sur le plan international, nous avions resserré cette veille. Il existe d’ailleurs un comité de suivi entre le GPBM et BAM qui élabore des indicateurs mensuels et inframensuels nous permettant de détecter tout signe avant-coureur d’une quelconque difficulté sur une banque particulière ou sur le système bancaire. Donc, il existe tout un mécanisme derrière qui correspond en définitive à notre métier. Certes, la crise renforce le degré de vigilance et de suivi, notamment sur la partie internationale et le reporting sur certains secteurs qui peuvent être affectés. Mais, pour élaborer la politique monétaire ou pour superviser le système bancaire, vous devez savoir à tout moment tout ce qui se passe dans l’économie, avec ou sans la crise.
- F. N. H. : Dans un contexte de sous-liquidité, certaines PME mécontentes avancent l’hypothèse selon laquelle l’Etat pompe l’argent via les bons du Trésor pour continuer à financer ses projets de grandes infrastructures en évinçant les entreprises et même les particuliers. Que pensez-vous de cela ? Et jusqu’à quel point le manque de liquidité pourrait-il conduire à un resserrement dans l’octroi de crédits ?
- K. E. A. : Non, nous ne sommes pas dans cette situation ! Pour être très clair : le Maroc a connu, pendant un certain nombre d’années, une phase de liquidités excédentaires (qui est un terme plus approprié que sur-liquidité) liée à l’excédent du compte courant. Nous sommes passés à une situation plus naturelle, c’est-à-dire une situation où les banques reviennent vers la Banque centrale pour se refinancer. Et cela ne date pas d’aujourd’hui, mais bel et bien de février 2007.
Et depuis, BAM met les liquidités nécessaires pour refinancer les banques. Je vous rappelle que nous n’avons pas un objectif de quantité, mais un objectif de taux et nous mettons justement toutes les liquidités nécessaires, selon la demande, pour que le taux interbancaire soit proche de notre taux directeur, lequel est de 3,50 %.
Donc, la question ne se pose pas en ces termes. La liquidité n’est pas une espèce de ressource rare qui apparaît et qui disparaît comme ça !


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