CDG-CIH : des synergies vont être mises en place notamment dans le domaine de lhabitat social. Les créances en souffrance plombent lactivité du CIH et des dispositions plus fermes vont être adoptées à légard des mauvais payeurs. Après être venue à la rescousse de la BNDE, la CDG sest mise au chevet du CIH. LEtat lui a-t-il forcé la main ? La réponse de Bakkoury est pour le moins claire : «Il sagit de démarches volontaires», précise-t-il, et dajouter : qu «en ce qui concerne le CIH, nous nous devions dassurer nos responsabilités dactionnaire afin de permettre la réalisation effective des différents chantiers internes engagés». On se doute cependant, au regard des nombreux mois quont duré les tractations, que la solution proposée actuellement est surtout lobjet dun compromis. Car, du point de vue de lEtat, le CIH devait non seulement continuer son activité (en atteste la nomination de Khalid Alioua à la tête de létablissement), mais également ne pas tomber dans lescarcelle dun groupe étranger. Restait donc comme seul recours la CDG, surtout devant le désintérêt manifesté par la BCP, laquelle qualifiait clairement sa participation dans le CIH de provisoire. Et loption de la CDG était dautant plus évidente quil sagissait de ladosser à un actionnaire marocain solide et susceptible de lui permettre dêtre un acteur majeur dans le financement du logement social. Sur ce point dailleurs, les ambitions sont clairement affichées. «Il sagira de mettre en place des synergies dans le domaine de limmobilier entre autres, et surtout de positionner le CIH en tant que banque de référence en matière de crédits à lhabitat et de services aux particuliers et à la famille», souligne Bakkoury. Des synergies qui ne seront pas très difficiles à mettre en place dès lors que lon sait que la CDG est assez présente dans le secteur de limmobilier, et particulièrement dans le logement social à travers sa filiale, Société de développement Al Kora, qui a pris en charge la réalisation de grandes opérations en matière dhabitat social. En attendant, lurgence est bien sûr à la poursuite du plan de redressement financier qui se matérialisera par la recapitalisation prochaine de létablissement bancaire. Recouvrement des créances Il sagira, tout autant, de poursuivre le recouvrement des créances. «Les créances en souffrance sont lun des gros points noirs du CIH», souligne Alioua qui soutient que «de nombreuses tentatives ont été initiées pour régler certains dossiers comme ceux de lONE et des collectivités locales». «Ce sont des dossiers très épineux dans le sens où ils ont une connotation sociale assez prononcée», ajoute-t-il. Si les Erac ont pu rembourser jusquà présent quelque 800 MDH, lONE et les collectivités locales doivent encore 1,5 Md de DH à létablissement bancaire. Cependant, note Alioua, «des accords ont pu être trouvés avec les parties concernées et nous pensons que ce sont des dossiers qui seront bientôt clos». Ces grosses entités ne sont pas seulement les seules débitrices. Rappelons quà lorigine, les créances en souffrance brutes sélevaient à 11 Mds de DH et lobjectif est darriver, selon le PDG du CIH, «à 8 Mds de DH dici la fin de lannée». De même, il sagit de ramener les créances en souffrance nettes de 5 Mds à 3 Mds de DH dici fin 2005 et à moins de 2 Mds de DH dici 2007. En clair, il sera mis en place une politique de recouvrement des créances soutenue. «Nous naccorderons pas de moratoire en 2006 pour les débiteurs qui nexprimeront pas la volonté de régulariser leur situation», martèle Alioua, laissant entendre que dans le cas échéant cest la justice qui devra être saisie. Une démarche tout à fait logique si lon sait que ces créances en souffrance constituent un handicap financier majeur pour lactivité du CIH. Une activité qui tend à se redresser au vu de quelques indicateurs de la banque au 30 juin 2005. Les crédits approuvés ont en effet enregistré une augmentation de 115%, passant de 745 MDH à pratiquement 1,6 Md de DH entre fin juin 2004 et fin juin 2005, tandis que les crédits débloqués sinscrivent en hausse de 100% à 1,375 Md de DH. Parallèlement, les dépôts à la clientèle grimpent de 12% à 9,65 Mds de DH. Les indicateurs se redressent Le PNB, quant à lui, saméliore de 21% à 368 MDH, sous leffet conjugué du bon comportement de la marge dintérêt (+9% à 290 MDH) et de laugmentation des commissions générées par les services bancaires (+25%). En outre, le résultat brut dexploitation sinscrit en hausse de 160%, passant dune période à lautre, de 37 à 97 MDH. Leffort de provisionnement sest néanmoins poursuivi dans lobjectif de couvrir suffisamment les créances en souffrance et «en tenant compte de la convention relative à la revalorisation de la garantie de lEtat en cours de finalisation avec les pouvoirs publics». Cest ainsi quune dotation aux provisions de 850 MDH a été constituée au titre du premier semestre 2005, améliorant de 10% le taux de couverture des créances. Ce qui a logiquement grevé le résultat net, lequel sest établi à 735 MDH pour un résultat dexploitation, hors dotation complémentaire, de 115 MDH.