* La clientèle étrangère et les MRE ont boudé le marché. * Marrakech, Tanger , Agadir et la côte méditerranéenne sont les plus touchées. * Les promoteurs de ce créneau sont contraints, de réviser à la baisse les prix pour écouler leurs produits. «Il ny a pas de crise dans limmobilier», répètent souvent les promoteurs et autres responsables dassociations professionnelles. Statistiques à lappui, les promoteurs avancent la croissance notoire de la consommation de ciment, de lacier, des crédits octroyés à limmobilier et des recettes fiscales générées par le secteur. La crise en Europe semble ne pas avoir un impact sur le secteur où seul un segment a été fortement touché. Il sagit des résidences secondaires de luxe. Vu les marges bénéficiaires conséquentes quil dégage, ce créneau a été massivement investi par les promoteurs ces derniers temps. Au point que loffre excède largement la demande. A Marrakech, Agadir, Tanger ou sur la côte méditerranéenne, les résidences secondaires qui ne trouvent pas preneurs se comptent par milliers. Les agences immobilières ont dû réviser maintes fois leurs prix de vente mais en vain. «Nos clients sont généralement des Européens et nous affichons même nos prix en euros. Il y a quelques mois nous vendions entre 3 et quatre résidences ou villas par semaine. Maintenant, il faut plus dun mois pour espérer trouver un client», a affirmé un directeur dagence immobilière à Marrakech. Il a précisé que «lagence, qui a une grande expérience et une bonne notoriété, a beaucoup investi dans la communication et les campagnes publicitaire au Maroc et à létranger. Pour le moment, les choses restent quasi-stagnantes». Chez les notaires, même constat : on note une certaine régression de lactivité. «Depuis mars dernier, il y a un retournement de tendance concernant limmobilier de luxe, la demande commence à sessouffler. Ce qui notamment coïncide avec la crise qui sévit en Europe. Certes, la clientèle étrangère devient moins présente mais la clientèle marocaine, notamment les MRE, se désiste sur ce créneau», a affirmé Larbi El Moktafi, notaire à Casablanca. Lachat dune résidence secondaire est davantage synonyme de placement. Ce nest pas un besoin urgent. Pour ce qui est des autres types de logement, la demande ne cesse de progresser et loffre narrive pas à suivre. Lors dun point de presse organisé dernièrement par la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), Youssef Ibn Mansour, son président, a affirmé que «limmobilier allait très bien. Il devrait rester un secteur phare de léconomie nationale». Il a par ailleurs confirmé que «seul le segment de limmobilier de luxe et les résidences secondaires connaissent quelques perturbations». En effet, ce segment ne représente que moins de 5% de la production du secteur. Les autres segments poursuivent leur croissance. Pour le logement social, certains groupes immobiliers ont des carnets de commandes jusquà 2011. Il sagit donc dune correction du marché qui a évolué selon un rythme accéléré. La flambée des prix ne peut durer indéfiniment et tout devrait rentrer dans lordre. Dans ce type de logement, la révision des prix a commencé chez certains promoteurs qui ont tablé sur la période estivale pour doper les ventes. Le mois de Ramadan a accentué la tendance à la baisse Pour donner plus de visibilité au secteur et laider à activer son dynamisme et maintenir son rythme de croissance, la FNPI a remis à la Primature un mémorandum comprenant des propositions concrètes d'actions à mener en vue d'améliorer les conditions d'investissement dans le secteur.