* Outre les promoteurs, les autres opérateurs des matériaux de construction prévoient un regain dactivité, surtout après le nouvel engagement de lEtat pour la réalisation de logements économiques et pour la classe moyenne. * Le haut standing continuera sa tendance baissière sous limpulsion de la saturation de la population éligible et de la baisse notoire de la demande étrangère à cause de la crise. Le secteur de limmobilier est-il en perte de vitesse au Maroc ? Les différents indicateurs restent mitigés. Pour le dernier trimestre de lannée 2008 et les deux premiers mois de lannée 2009, des signes de décélération se manifestent. Mais lensemble des opérateurs sont unanimes quant à une relance pour le second semestre de lannée en cours. Les raisons dun éventuel rebond sexpliquent par larrêt de ce climat dattentisme et la reprise de la demande. «Les acquéreurs ont tablé sur une baisse des prix. Mais il est question de stabilité de ces prix qui sont devenus plus raisonnables et répondant à la logique du marché», souligne un promoteur de Casablanca. En effet, la surchauffe qui a caractérisé le marché ces deux dernières années semble sapaiser suite à la baisse de la demande. Certains promoteurs, surtout du haut standing, trouvent beaucoup de peine à écouler leurs stocks. Cest ce qui explique les baisses des prix enregistrés dernièrement dans ce créneau. Les différents résultats publiés récemment par des cimentiers et des sidérurgistes au Maroc, montrent clairement une baisse dactivité depuis le mois daoût 2008. Sonasid a dû arrêter sa production entre le 26 octobre et le 15 décembre. «Il est question de procéder à un destockage des intermédiaires fin 2008», a indiqué Bérold Costa, Directeur général de Sonasid. En effet, le sidérurgiste national qui détient plus de 75% de parts de marché, a procédé à une baisse de 22% de ses stocks durant le deuxième semestre de lannée 2008. Le même constat est à souligner chez les autres sidérurgistes qui, en raison de la demande et de leffondrement des prix, ont dû réduire sensiblement la production. Chez les cimentiers, cest le même phénomène qui sest produit pendant le second semestre 2008 marqué par des tendances baissières qui devraient se poursuivre durant le premier semestre 2009. Mais les professionnels du secteur tablent sur une reprise en fin dannée. «Nous prévoyons, en 2009, une légère croissance de la demande du fait du comportement favorable de léconomie marocaine, de la volonté des pouvoirs publics de répondre à la demande en logements et aussi de la politique dinvestissement public», a indiqué Jean-Marie Schmitz lors de la présentation des résultats de Lafarge Maroc. Les cimentiers qui tournent pratiquement à plein régime, devraient réduire leur production durant ce premier semestre. Les autres opérateurs ont la même prévision. Colorado, leader national de la peinture de bâtiment, table également sur un regain dactivité durant le second semestre. Les autres grands promoteurs immobiliers de la place, en loccurrence la CGI, Addoha ou Allianz, ont maintenu leur business plan avec une légère révision sur le créneau du haut standing et touristique. Les dérogations et autres incitations données pour encourager le logement économique et le fait nouveau (le moyen standing à destination de la classe moyenne) devraient doper le marché surtout pour les trois années à venir. Plusieurs promoteurs ont manifesté leur intérêt pour les logements intermédiaires dune valeur comprise entre 400.000 et 600.000 DH. Pour réussir de tels projets, lEtat a prévu plusieurs outils, notamment le déploiement dune assiette foncière à des prix compétitifs. Des discussions sont en cours entre le département de tutelle, les cimentiers et les sidérurgistes. Il sagit de stabiliser les prix pour que les promoteurs ne soient pas lésés par la volatilité des matières premières. Malgré ces incitations, les promoteurs ne jugent pas opportun la faisabilité de tels projets. «De tels programmes, comme celui des logements à 140.000 DH, ne garantissent pas une marge encourageante pour intéresser les opérateurs», indique un promoteur de Casablanca. Mais ce qui est sûr cest que ce créneau est fortement porteur, les promoteurs nauront aucun problème de commercialisation. Ils peuvent même écouler leur produit sur plan, un ou deux ans avant lachèvement des constructions. Un autre facteur qui va doper sensiblement le secteur de limmobilier concerne notamment les résultats prévisibles de la campagne agricole qui sannonce dores et déjà meilleure. Au niveau du haut standing, les signes dessoufflement observés ces derniers mois devraient continuer. La population éligible à ce genre dhabitat ne représente que 5% de la population totale. Un segment de clientèle pratiquement saturé. La clientèle étrangère, notamment les MRE, est impactée par la crise internationale. Les promoteurs qui ont misé sur cette clientèle notamment dans les villes de Marrakech, Tanger, le balnéaire du nord et les autres résidences secondaires, ont beaucoup de difficultés commerciales. Certains projets sont bloqués ou carrément reportés.