* Ce segment, qui a connu un succès notoire est boudé par les promoteurs à cause du manque dincitations fiscales. * Seuls le Groupe Al Omrane et quelques grands promoteurs qui bénéficient dune assise foncière solide semblent intéressés par cette activité. * Les professionnels du secteur espèrent toujours obtenir des amendements lors du passage du projet de Loi de Finances à la Chambre des conseillers. Le secteur de limmobilier, et surtout le logement social, traverse une période cruciale marquée par le manque de visibilité. Les dérogations dont bénéficie le secteur ont été pour la plupart supprimées, tandis que les incitations actuelles sont jugées insuffisantes. Toutes les revendications et autres amendements des promoteurs immobiliers dans le cadre du projet de Loi de Finances ont été rejetés, du moins lors des discussions du projet à la Chambre des représentants. Les professionnels du secteur espèrent toujours obtenir des amendements lors du passage du texte à la Chambre des conseillers. Parmi les 1.500 promoteurs affiliés à la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), seules quelques dizaines, qui ont des réserves foncières, peuvent mener à bien leurs projets. La formule adoptée par le gouvernement a permis, durant une décennie, à plusieurs milliers de familles daccéder à la propriété. Le nombre des ménages propriétaires est passé de 35% à plus de 60% durant la même période. Pour le ministre des Finances, le nombre de logements mis en chantier dépasse celui de la demande. Ainsi, au cours du premier semestre 2009, ce nombre a atteint plus de 223.000 unités en plus des 165.000 lancées en 2008. Lun des handicaps majeurs pour le développement du segment du logement social est la question du foncier. Tous les professionnels saccordent pour affirmer que la cherté du foncier nincite pas à sengager dans des projets dans ce créneau. Pour réduire la pression sur le foncier, lEtat a procédé à la création de villes nouvelles comme Tamesna ou Tamensourt et à louverture de nouvelles zones pour agrandir le périmètre urbain. Face au succès du logement social qui a réduit en quelque sorte le déficit du pays en matière dhabitat, la demande a augmenté. Mais le prix plafond fixé par lEtat, qui est limité à 200.000 DH, ne peut couvrir le coût de revient. Car ce prix a été élaboré sur la base des estimations de lannée 2004. Entre-temps, les prix des matériaux de construction ont nettement flambé passant de record en record avec un pic au cours de lannée 2008. «Sans des dérogations ou des offres foncières de lEtat à des prix compétitifs, le prix de 200.000 DH nest pas attractif, surtout dans les grandes agglomérations, comme Casablanca ou Rabat», souligne un promoteur casablancais. La FNPI a proposé daligner la valeur du logement social à 300.000 DH et de proroger les dérogations fiscales pour les années à venir. Le pays compte un déficit énorme en matière de logements dépassant 1 million dunités. Face à la cherté de lhabitat dans les autres segments, comme celui du moyen et du haut standing, plusieurs acquéreurs de la classe moyenne ont opté pour le logement social selon leur capacité financière. La situation du marché fait quil y a un déficit chronique dans ce segment et un excédent dans les autres. Ce manque de visibilité est également imputé à des contraintes administratives. Les plans daménagement ne sont pas encore disponibles dans plusieurs villes. Seuls des projets intégrés consistant à réaliser des tranches destinées au logement social et un autre pour le standing, sont porteurs pour le moment. Avec un contrat-programme avec lEtat qui consiste soit en des opérations de relogement de bidonvilles, soit en la création de complexes immobiliers à vocation sociale. Le groupe Dyar Al Mansour, filiale du groupe CDG, a mené avec brio ce genre dopération. Le projet douar Labhar à Rabat est un exemple-type de réussite qui a permis à lentreprise de reloger plusieurs centaines de famille par tranche. Le foncier libéré servait à la construction de nouvelles unités dhabitation. A cet effet, lEtat va mobiliser plus de 3.800 ha pour lurbanisation. Une bonne partie des projets réalisés durant les dernières années sont luvre du secteur privé, avec une part dépassant les 60%. Pour les années à venir, le groupe Al Omrane, avec quelques groupes privés qui ont vocation dans ce créneau comme Addoha, maintiendront leur activité. A côté du logement social, le programme des logements à prix réduit ne dépassant pas les 140.000 DH, est lui aussi en panne. Il est déjà en retard par rapport à léchéance fixée. Seul Al Omrane est à luvre avec une poignée de promoteurs. Le groupe sest engagé à réaliser 129.000 logements pour un investissement de 15,5 Mds de DH. A travers ce programme, lEtat va assurer lémergence de moyens promoteurs à côté des grands qui ont fortement dominé le marché. Au rythme actuel et avec le nombre de projets lancés, les objectifs de lEtat ne peuvent pas être atteints. Malgré le succès du logement social, plusieurs critiques sont formulées à son encontre comme la question des équipements et des infrastructures accompagnant ces projets. Les habitants de ces quartiers se plaignent du manque de mesures daccompagnement comme la création décoles, de dispensaires ou de marchés. Le manque despaces verts et de moyens de transport constituent lautre problématique qui touche ces nouveaux quartiers.