* Les primes émises par les courtiers dassurance marquent une hausse de 12,3% pour sétablir à quelque 14,3 Mds DH à fin 2006. * La profesion dénoncele cadre réglementaire et fiscal dans lequel elle opère. Cest le jeudi 19 juillet que la FNACAM a tenu son Assemblée Générale Ordinaire en vue de présenter le rapport dactivité 2006/2007 de la profession. Le Président de lAssociation, Mohamed Berrada, a été clair, voire explicite, dans son discours. Il a tenu à rappeler le contexte dans lequel opèrent les courtiers dassurance. En effet, si le secteur a affiché de bonnes performances courant 2006, cela résulte en grande partie de leffort déployé par les courtiers. Parce que la réglementation demeure contraignante pour un pays comme le Maroc en quête de modernité. En termes de chiffres, les primes émises par le secteur marquent une hausse de 12,3% pour sétablir à quelque 14,3 Mds DH. «Ces chiffres confirment ainsi le premier rang tenu par le Maroc dans le monde arabe et de second en Afrique, derrière lAfrique du Sud», a indiqué le président de la FNACAM. 2006, une année charnière Lannée 2006, et en particulier le premier semestre, a été marquée par la promulgation dun certain nombre de textes de lois ou de règlements. On peut citer à cet égard le dahir du 14 février 2006 portant promulgation de la loi n° 17-99 portant Code des assurances. Les principaux amendements introduits par ce texte portent sur les dispositions suivantes : la mise en conformité du Code des assurances aux engagements du Maroc dans le cadre des accords de libre-échange, lobligation faite au Conseil dAdministration détablir un rapport sur la solvabilité de lentreprise dassurance et de réassurance, lélargissement du rôle du commissariat aux comptes Cette année sest aussi caractérisée par la survenance dun certain nombre dévènements. Le Président de la FNACAM a insisté sur lentrée en vigueur en juillet 2006 de la convention dindemnisation directe avec comme objectifs daméliorer les services rendus aux assurés et les rapports inter-compagnies. 2006 a connu aussi la promulgation dun arrêté du ministère de lEmploi fixant le taux de contribution des employeurs pour lalimentation des fonds de travail. Ce taux, basé sur les primes «accidents de travail», est passé de 20% à 15%. Lexercice 2006-2007 a été aussi marqué par un travail de réflexion mené par des commissions désignées par la FNACAM. Ces dernières se sont attelées à promouvoir les adhésions et à contribuer à la fidélisation des intermédiaires anciennement inscrits. «Cest aussi dans le cadre des missions assignées aux deux commissions «économique et fiscale» et «technique et juridique» que la problématique de la TVA a été abordée à la lumière de la nouvelle loi fiscale, et que certaines dispositions de la loi ont été analysées et réexaminées en raison du recul dont nous disposons aujourdhui», a expliqué le Président. Lexamen de certains textes dapplication, dont notamment ceux portant sur le délai de règlement des primes ou de leur reversement aux compagnies, a bien évidemment été au centre des préoccupations de la Fédération dans le sens où elle a été amenée à constater, sur la base détudes comparatives menées au sein de la Fédération méditerranéenne des intermédiaires dassurance ou «FMBA», que ce type de rapports est régi généralement, comme cest le cas en France et en Espagne, par des conventions négociées entre compagnies dassurance et intermédiaires. Et en vue de mener à bien sa mission, la Fédération a préparé le Guide de la profession qui verra bientôt le jour. Face à toutes les préoccupations qui pèsent sur la profession comme une épée de Damoclès, la FNACAM a élaboré une lettre-mémorandum en concertation avec la Présidence de la CGEM. Cette lettre résume les frustrations et surtout les injustices dont elle est victime tant en matière fiscale que réglementaire. «Laccent a été mis sur la problématique de la TVA, partant du fait que la Loi de Finances 2007 nous désavantage énormément dans le sens où il en découle que lintermédiaire, qui y est dorénavant éligible, est assujetti à une taxe de 14% sans droit à déduction, représentant ainsi la seule et unique activité de service imposée d'une telle manière», a annoncé M. Berrada. Aussi, il a été proposé, outre la possibilité dêtre exonérés tout simplement de la TVA ou de reconnaître du moins aux intermédiaires dassurance la qualité de producteurs fiscaux, dadopter le système français en vigueur dans la plupart des pays européens. Dans ce dernier cas, les compagnies versent le montant des commissions en totalité et sans aucune retenue. La base de la fiscalité directe supportée par les intermédiaires se trouve ainsi élargie, étant entendu que tous les intermédiaires sont soumis au Bénéfice Net Réel (BNR). De cette manière, le mécanisme de la TVA appliqué au secteur de lassurance serait uniformisé, compagnies et intermédiaires seraient au même régime sans surcoût pour les assurés. Ainsi, la TVA payée en amont entre les mains de lorganisme fiscal habilité donnerait lieu à déduction à loccasion des achats et acquisitions opérés par lintermédiaire dassurance.