* A linstar des autres professions libérales, les intermédiaires devraient bénéficier de lexonération de la TVA, étant par définition non consommateurs finaux des prestations réalisées par leurs actes dintermédiation. * La bancassurance a atteint des proportions importantes et inquiète outre mesure les courtiers. Cest aujourdhui que la FNACAM organise un séminaire sur les différents dangers qui guettent la profession des courtiers dassurance. A rappeler quau cours des dernières années, les courtiers dassurance nont pas cessé de tirer la sonnette dalarme sur les mesures draconiennes qui menacent la survie de toute une profession et dont le rôle dans la scène économique nest pas des moindres. Lexercice 2006-2007 a été marqué par un travail de réflexion mené par des commissions désignées par la FNACAM. Ces dernières se sont attelées à promouvoir les adhésions et à contribuer à la fidélisation des intermédiaires anciennement inscrits. Cest aussi dans le cadre des missions assignées aux deux commissions économiques fiscale, technique et juridique que la problématique de la TVA a été abordée à la lumière de la nouvelle loi fiscale et que certaines dispositions de la loi ont été analysées et réexaminées. Aussi, lexamen de certains textes dapplication dont notamment ceux portant sur le délai de règlement des primes ou de leur reversement aux compagnies, fut-elle, bien évidemment, au centre des préoccupations de la Fédération dans le sens où elle a été amenée à constater sur la base détudes comparatives menées au sein de la Fédération méditerranéenne des intermédiaires dassurance, ou FMBA, que ce type de rapports est régi généralement, comme cest le cas en France ou en Espagne, par des conventions entre compagnies dassurance et intermédiaires. La TVA : principal écueil Aussi, et en vue de faire face à toutes ces préoccupations, la FNACAM a-t-elle élaboré une lettre-mémorandum en concertation avec la présidence de la CGEM. Lobjectif est de mettre en exergue les injustices dont sont victimes les courtiers aussi bien sur le plan réglementaire que fiscal. La fiscalité a été pointée du doigt à loccasion du vote de la Loi de Finances 2008. «laccent a été mis sur la problématique de la TVA partant du fait que la Loi de Finances 2008 nous désavantage énormément dans le sens où il en découle que lintermédiaire, qui y est dorénavant éligible, est assujetti à une taxe de 14% sans droit à déduction, représentant ainsi la seule et unique activité de service imposée dune telle manière», explique un responsable de la Fédération. La Loi de Finances 2007 désavantage énormément les intermédiaires en assurance. En effet, le titre III relatif à la TVA stipule en son chapitre III: «taux de la taxe sans droit à déduction : les prestations de services rendues par tout agent démarcheur ou courtier à raison de contrats apportés par lui à une entreprise d'assurance» . L'assujettissement de l'intermédiaire dassurance à la T.P.S/TVA, baignant dans un flou réglementaire, avait généré des positions contradictoires et inconciliables aussi bien en la forme que sur le fond. La FNACAM n'a ménagé aucun effort pour clarifier cette situation qui, tout en perdurant, porte préjudice à la profession. Elle propose ainsi trois solutions. La première est que les intermédiaires, à linstar des autres professions libérales et dans un cadre dharmonisation avec le traitement réservé aux compagnies dassurance, doivent bénéficier de lexonération de la TVA, étant par définition, non consommateur final des prestations réalisées par leurs actes dintermédiation. La seconde est quil sagira de reconnaître la qualité de producteur fiscal aux intermédiaires en assurance, ce qui correspond à leur statut et à leur position dans la conclusion dun contrat dassurance, avec tous les droits et obligations que cela engendre au regard des dispositions de la TVA. Mais un tel mécanisme paraît difficilement applicable pour, notamment, le renchérissement pour les consommateurs. La troisième est que les compagnies versent le montant des commissions en totalité et sans aucune retenue. Les intermédiaires comptabiliseront ainsi la totalité des sommes perçues dans leurs produits, ce qui se traduirait par une imposition directe de ce montant total selon le statut juridique et fiscal de lintermédiaire. Ainsi, la base de la fiscalité directe supportée par les intermédiaires se trouve élargie, étant entendu que tous les intermédiaires sont soumis au bénéfice net réel (BNR) De cette manière, le mécanisme de la TVA appliqué au secteur de lassurance serait uniformisé; compagnies et intermédiaires seraient assujettis au même régime sans surcoût pour les assurés. Autre point négatif relevé par la profession : la bancassurance. Daprès eux, le partenariat entre les compagnies dassurance et les établissements bancaires crée une concurrence déloyale à lencontre des intermédiaires. Et même après la promulgation du code des assurances, les courtiers continuent à se plaindre de cette concurrence déloyale et de son impact sur le courtage. Les courtiers sont conscients que les banques sont autorisées à vendre des polices dassurance, mais ils prétendent que les banques détournent la loi dans lexercice de la bancassurance dans le sens où il sagit souvent de ventes liées et forcées. Les courtiers pointent par ailleurs du doigt la limitation de lintermédiaire à un seul point de vente au moment où il est permis aux banques et à Barid Al-Maghreb, dont lassurance ne représente quune partie marginale de leur activité, de commercialiser à travers lensemble de leur réseau dagences des produits dassurance, ce qui est une aberration.