l Il est important que le Code des assurances connaisse quelques amendements dans le sens, notamment, dune harmonisation des règles régissant lintermédiation : quil sagisse des courtiers, des agents, des banques, de Barid Al-Maghrib ou de tout autre intervenant potentiel * En vue de rehausser le niveau des intermédiaires, un centre de formation initié sous légide de la Fédération méditerranéenne des intermédiaires dassurances (FMBA), sera opérationnel à partir de mi-janvier 2009. H. Mohamed Berrada, Président de la FNACAM, livre son point de vue. w Finances News Hebdo : Depuis quelques années, on assiste à une prolifération des réseaux de distribution de lassurance. Peut-on savoir comment les courtiers en assurance sorganisent pour faire face à cette nouvelle concurrence ? w H. Mohamed Berrada : A part la bancassurance qui devrait se limiter au champ d'intervention qui lui a été défini par le code, je ne vois pas d'autres réseaux de distribution concurrents, à moins que vous visiez ceux qui exercent de manière illégale. Mais ceci relève dune autre problématique. Ceci étant, nous sommes dans un Etat de droit et saisirons, si nécessaire, la Justice pour mettre fin à ces abus, écarts et autres subterfuges quaffectionnent notamment les banques pour présenter les assurances dommages qui leur sont pourtant interdites w F.N.H. : Aujourdhui, le secteur des courtiers et agents est en pleine restructuration et on parle désormais denjeux de la certification. Ne pensez-vous pas que, pour réussir, cette certification est liée à celle de leurs partenaires essentiellement composés de compagnies dassurance ? w H. M. B. : Oui, il serait souhaitable que l'ensemble des compagnies dassurance de la place s'engagent également dans ce processus de certification. Mais, le fait que certains intermédiaires s'y inscrivent dénote, si besoin est, que la profession a pris conscience de la mission première qui est la sienne à savoir la prospection et le conseil. Une mission qui ne peut se réaliser qu'à travers une meilleure organisation et un management approprié et adéquat. Cest ce que la FNACAM sévertue de recommander à ses adhérents w F.N.H. : Quelle est votre appréciation sur le code des assurances qui régit votre secteur ? Quels sont les articles qui méritent une attention particulière ? w H. M. B. : Notre profession a besoin de se mettre au niveau des standards internationaux pour optimiser son rendement et contribuer efficacement au développement d'un secteur porteur et prometteur. Pour ce faire, il nous paraît important, avec le recul qui est le nôtre aujourd'hui, que le Code des assurances connaisse quelques amendements dans le sens notamment dune harmonisation des règles régissant lintermédiation, quil sagisse des courtiers, des agents, des banques, de Barid Al-Maghrib ou tout autre intervenant potentiel, faute de quoi, la profession perdrait de sa crédibilité. Notre objectif, en fait, est que : 1. Notre profession qui a normalisé ses prestations, adopté son code de déontologie, sest engagée dans le processus de certification et contribué à la création dune filière dédiée à la formation des intermédiaires dassurance, puisse se constituer en ordre professionnel, à linstar dautres activités de services telles celles des comptables agréés. Cet ordre devra avoir pour mission de s'assurer de la qualification professionnelle de ses membres, de pourvoir à leur formation permanente, de tenir le registre de leurs agréments, de faire appliquer et de faire évoluer leur code de déontologie et d'assurer la concurrence entre ses membres sur une base saine et équitable. 2. Que l'accès à la profession ne soit plus, en terme de diplôme, tributaire de la seule production d'une licence universitaire, mais ouvert également aux lauréats des établissements supérieurs privés de manière à rehausser le niveau, car cest parmi ces lauréats que nous retrouvons le plus souvent aujourdhui les profils les plus adaptés et les mieux outillés pour servir la profession et le consommateur. La filière, objet de laccord de partenariat FNACAM / POLYFINANCE dédiée justement à la formation, des candidats à lintermédiation en assurance, répond tout à fait à ce type dattente et sinscrit totalement dans lorientation précitée. Je rappelle que ce centre de formation initié sous légide de la Fédération méditerranéenne des intermédiaires dassurances (FMBA), sera opérationnel à partir de la mi-janvier 2009 (Cf. communiqué de presse) 3. Quà linstar des banques et de Barid Al-Maghrib dont pourtant lassurance ne représente quune activité marginale, les intermédiaires puissent également disposer de points de vente selon, bien évidemment, des critères qui pourront être définis dans le cadre dun texte dapplication. En effet, au moment où les intermédiaires restent confinés de par le code des assurances à un seul point de vente, les banques marocaines exploitent un réseau denviron 3.000 agences dédiées à la vente de lassurance, sans compter les agences exploitées dans le même cadre par Barid Al-Maghreb. Aussi, les intermédiaires souhaitent-ils, dans le cadre dune concurrence saine, resserrer les liens avec leurs assurés à travers la création de points de vente. Des points de distribution qui, tout en assurant la proximité géographique et humaine, accroîtront les chances de vente. 5. Que les agents d'assurance puissent enfin retrouver cette protection dont ils ont pu jouir avant lavènement du code des assurances à travers l'élaboration d'un nouveau statut - type qui tiendrait équitablement compte de leurs intérêts mais aussi, bien évidemment, de ceux des compagnies dassurance. Une garantie, en somme, déquilibre entre mandants et mandataires. 6. Que les courtiers puissent sépanouir à travers une véritable relation de partenariat avec les compagnies dassurance, Car cest à travers ce partenariat gagnant/gagnant quils peuvent fidéliser leurs clients et répondre au mieux à leurs besoins en termes de garantie et de services. Les entraves quils rencontrent, ces derniers temps, dont, à titre dexemple le refus dattribution de codes de collaboration notamment aux nouveaux lauréats ou la propension à vouloir les transformer en agents à travers la charte de la coassurance qui vise à réduire la relation du courtier à la seule compagnie apéritrice, sont perçues comme une volonté de déstabiliser un réseau dintermédiaires indépendants au profit des bureaux de gestion directe, des banques etc . Cest un peu tout cela que le code des assurances devra prendre en compte pour assurer un réel équilibre entre les différents opérateurs du secteur. w F.N.H. : Le remboursement de la TVA est une mesure qui semble avoir beaucoup dérangé les agents et les courtiers dassurance qui ont beaucoup insisté sur les incohérences du système. Est-ce que le projet de Loi de Finances 2009 a apporté des nouveautés en la matière ? w H. M. B. : Pas à ma connaissance. Cela étant, nous avons bien évidemment multiplié les démarches, rencontré respectivement le Directeur des impôts et le ministre des Finances et réitéré nos propositions dans lespoir dun amendement de la loi dans le sens dune exonération ou, du moins, dun droit à déduction w F.N.H. : Hormis la TVA, quelles sont les contraintes qui pèsent lourdement sur votre activité ? w H. M. B. : Je me limiterai, actualité oblige, à nen citer quune seule : celle dobliger les intermédiaires, sans que cela ne soit la volonté exprimée par le marché, à verser les primes encaissées dans des délais ne permettant pas deffectuer les rapprochements comptables nécessaires, les recoupements quimpose ce genre dopérations et les vérifications dusage. Ceci est aussi valable pour les compagnies dassurance qui ne peuvent maîtriser le flux des règlements reçus quotidiennement et réduire, par conséquent, les marges derreur notamment dimputation.