* Depuis la promulgation du code des assurances, la FNACAM na cessé de faire entendre sa voix. * La saisine des tribunaux paraît constituer aujourdhui le moyen, sans doute, le plus approprié pour mettre fin à cette «mascarade». Finances News Hebdo : La profession des agents et courtiers est unanime sur une refonte du Code des assurances. Quels sont, daprès-vous, les articles du code qui méritent une attention particulière ? Mohamed Berrada : Pour la profession, lamendement devra porter sur lart. 301 car rien ne justifie aujourdhui la restriction imposée aux seuls intermédiaires dassurance douvrir des points de vente, alors que les banques peuvent à loisir exploiter lensemble de leur réseau dagences. Sagissant des agents dassurance, la corporation estime nécessaire que lon revienne, via lamendement des articles 292 et 293, vers ladoption dun statut- type car ce qui est proposé aujourdhui ressemble plus à un contrat dadhésion quà un protocole daccord qui définit équitablement les droits et les obligations des deux parties. Le déséquilibre généré par la suppression du statut-type pour les agents dassurance sest traduit, en fait, par la mise en place de conditions léonines (statut exclusif à sens unique et refus quasi systématique de collaboration avec une deuxième compagnie, et ce quand bien même la compagnie mandante refuserait de couvrir le risque proposé par son agent ou serait dans lincapacité de lassurer, .) La profession serait aussi favorable à lamendement de lart. 304 qui fait de la licence universitaire, ou de son équivalent, une condition sine qua non à ladmission à lexamen daccès à la profession dintermédiaire dassurance, au moment où des profils pointus issus détablissement denseignement supérieur privés, parfois même spécialisés sont, bien que répondant aux besoins exprimés par le marché, ignorés et marginalisés. Quant au dernier paragraphe de lart. 306 qui donne la possibilité à lAdministration dautoriser, le cas échéant, dautres personnes autres que les intermédiaires, les banques et Barid Al-Maghrib à présenter des opérations dassurance, nous avons bien peur que cela ne conduise à terme à la disparition du professionnalisme et des intermédiaires traditionnels. Ce paragraphe est en fait en totale contradiction avec le souci de lAdministration de voir notre profession se développer en termes de qualité et de compétence. F.N.H. : Depuis lentrée en vigueur du Code des assurances, les intermédiaires se plaignent de la bancassurance. Quelles sont les actions qui ont été déployées et qui le seront par la FNACAM pour faire face à cette réalité ? M. B. : Nous avons, bien évidemment, dénoncé certaines pratiques à travers la presse, organisé des meetings, sensibilisé officiellement la Direction des assurances sur les dérives constatées et les subterfuges utilisés par les banques et avons sollicité lintervention du Wali de Banque Al-Maghrib de manière à ce que les banques mettent fin à la pression quelles exercent sur leurs clients pour que lassurance soit systématiquement souscrite auprès de la compagnie dont elles sont actionnaires ou de leur propre cabinet captif. Mais la réaction se fait attendre, au point que la saisine des tribunaux nous paraît constituer aujourdhui le moyen, sans doute, le plus approprié pour mettre fin à cette mascarade. F.N.H. : Ne pensez-vous pas que la situation dans laquelle se trouvent les courtiers et agents est due à un vide juridique en la matière ? M. B. : Non, je ne pense pas quil faille parler de vide juridique puisque, aujourdhui, le secteur est régi par un code ; mais il faudrait sans doute procéder à quelques ajustements et rétablir certains équilibres entre les différents intervenants, mettre des garde-fous là où cela savère nécessaire, car il y va de lavenir de toute une profession.