* H. M.Berrada a été réélu président de la FNACAM. * En matière de TVA, la profession soupçonne un blocage quelque part. * Certaines mesures du contrat-programme, si elles devaient être appliquées, entraîneront le blocage de la profession. * Tour dhorizon avec H. M. Berrada. - Finances News Hebdo : La tenue de lAssemblée Générale élective se veut une occasion de dresser le bilan de votre activité. Quels sont les acquis de la FNACAM à ce jour et quelle a été leur portée ? - H.Mohamed Berrada : Les principaux acquis de la profession, dont on ne saurait négliger la portée du fait qu ils ont permis dune manière ou dune autre de freiner les convoitises et douvrir dautres horizons, sont le maintien de la limitation du champ dintervention de la bancassurance aux assurances de personnes, à lassistance et aux assurances-crédit, malgré les tractations menées par le GPBM depuis lavènement du code des assurances ; lalignement du capital social des intermédiaires constitués en sociétés sur le droit commun et le non-élargissement de la distribution de lassurance aux agences de voyages et aux sociétés de financement, à lexception des sociétés de micro-crédit. Je peux citer également la possibilité donnée aux agents de se transformer en société de courtage et inversement, sans nécessiter dexamen, ainsi que celle accordée aux intermédiaires, agents et courtiers issus de la FNACAM de siéger avec 4 courtiers et autant dagents, tous issus de la Fédération, au Comité consultatif des assurances (CCA) et à la Commission administration et organisation (CAO). Les autres réalisations importantes sont la certification dune vingtaine de cabinets dassurance dans le cadre de laccord de partenariat FNACAM/ANPME, la mise en place du cycle de formation dédié aux intermédiaires dassurance, en partenariat avec Polyfinance, ainsi que lorganisation, avec lappui du PAAP, de deux séminaires thématiques. - F.N.H. : La double imposition, en ce qui concerne la TVA, est une problématique que votre profession ne cesse de mettre sur la table à loccasion de chaque Loi de Finances. Peut-on savoir où vous en êtes actuellement avec la Direction générale des impôts ? w H.M.B. : Dans le cadre des réunions-débats organisées par la CGEM avec N. Bensouda, Directeur des impôts, ce dernier avait promis à la profession une harmonisation de la TVA en 2010, de sorte à ce que les intermédiaires puissent bénéficier au moins dun droit de déduction sur leurs achats, mais nous avons limpression quil ya un blocage quelque part. Un blocage ou une « résistance » que nous avons du mal à comprendre ; pourtant, les principes qui président au paiement dune TVA sont clairs : cette taxe est, à ce que je sache, payable par le consommateur final et lintermédiaire dassurance; vous en conviendrez, nest-ce pas ! - F.N.H. : Dans le cadre du contrat-programme, la DAPS envisage de mettre en place un système de contrôle visant à renforcer la sécurité des transactions et la solvabilité des compagnies. Quelle appréciation en faites-vous ? - H.M.B. : C'est une bonne chose en soi, mais nous n'avons aucun recul pour juger de l'efficacité du système. - F.N.H. : Et quelles sont, à votre avis, les mesures qui méritent dêtre revues par lAdministration dans le cadre du contrat-programme ? - H.M.B. : Les propositions qui ont été formulées par les auteurs de létude et qui se doivent dêtre reconsidérées, car non en phase avec la réalité économique de notre pays, sont : lapplication dun système de capital social minimum de 1.000 000 DH pour les courtiers et de 500.000 DH pour les agents personnes morales ;une contradiction et un non sens quand on sait que lEtat veut favoriser la promotion de la petite entreprise et celle de lemploi la commercialisation de lassurance maladie des indépendants par les détaillants et les associations de micro-crédit ; louverture de la distribution de produits de micro-assurance aux détaillants et lautorisation aux agences de voyages de distribuer de lassurance-voyage. Ces 3 mesures, si daventure elles sont adoptées, vont dune part , par rapport à la 1ère recommandation ,freiner le développement de lactivité de courtage et la création dagents personnes morales dautant plus que la garantie préconisée, au travers de laugmentation du capital, ne se justifie pas dans la mesure où les intermédiaires font, certes, de la collecte de fonds mais les reversent, réglementation oblige, aussitôt aux compagnies dassurance et que dautre part, la commercialisation de produits dassurance par des non professionnels ne va pas dans le sens de la défense du consommateur qui risque de se retrouver livré à lui-même, faute de conseils et dun service après-vente - F.N.H. : La pandémie de la grippe porcine est aujourdhui une réalité au Maroc. Quelles sont les actions déployées par la FNACAM pour la sensibilisation de ses membres ? - H.M.B. : Dans le cadre des mesures à prendre et des dispositifs à mettre en place par le réseau de distribution en cas de pandémie de la maladie de la grippe A-H1N1, la FNACAM sest proposé, à la demande du ministère de tutelle, darticuler son action autour dun certain nombre de dispositions telles que la sensibilisation du personnel des cabinets sur les effets néfastes de la grippe porcine. Ceci se fera notamment par laffichage, dans les locaux de lintermédiaire, dune note dinformation sur la maladie et les mesures à prendre pour sen prémunir. - F.N.H. : Vous avez été élu pour un autre mandat ; quest-ce qui a motivé votre candidature et quels sont les principaux chantiers auxquels vous pensez vous atteler ? H.M.B. : Si je me suis porté à nouveau candidat, malgré le poids de la charge, cest pour répondre aux vux de nombreux confrères dont plusieurs courtiers, qui estiment que le travail de fond entamé devait être parachevé et que les changements que sapprête à connaître prochainement le secteur nécessitent un certain recul et une certaine stabilité, voire une liberté daction et de parole que mon statut dagent peut permettre. Je regrette, toutefois, que certains candidats potentiels à la présidence aient décidé de renoncer à se présenter car leur implication aurait sans doute permis de confronter les plans daction et douvrir des débats utiles et productifs, mais la FNACAM restera toujours ouverte aux bonnes idées. Les principales actions que jenvisage de mener visent à faire aboutir, via ou en dehors du contrat-programme, un certain nombre de nos revendications restées inexplicablement insatisfaites à ce jour, telles : louverture de points de vente ; une nécessité si lon juge par le propre constat dinsuffisance de couverture géographique fait par les auteurs de létude ; la reconnaissance des diplômes ouvrant droit à lexamen daccès à la profession, autres que ceux délivrés par les universités nationales ; Une extension qui ne ferait que rendre justice à ces milliers de parents qui ont cru bien investir en orientant leurs enfants vers des écoles denseignement supérieur privé cotées , voire spécialisées en assurance. Je compte également revenir sur les discussions en cours avec la FMSAR visant : la reconsidération des taux de commissionnement alloués actuellement ; lactivation des délais de règlements des sinistres ; labolition de la limite dâge en matière de couverture médicale pour les intermédiaires en activité ; la reconsidération de certaines dispositions de la charte de co-assurance dont les effets en termes de gestion savèrent particulièrement lourds. Il sagit dun débat didées qui ne peut quêtre salutaire pour le secteur et son développement. Un débat auquel je compte associer tous ceux, agents et courtiers, qui ont lenvie, lexpertise et la disponibilité, pour nous accompagner dans notre quête de lexcellence.